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Essais

Dictionnaire amoureux de l’esprit français, Metin Arditi (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 08 Novembre 2021. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Plon

Dictionnaire amoureux de l’esprit français, août 2021, 688 pages, 13 € . Ecrivain(s): Metin Arditi Edition: Plon

Une logique se dégage de la présente chronique, relative à un Dictionnaire amoureux de l’esprit français : l’ouvrage est signé d’un écrivain suisse francophone d’origine turque séfarade, Metin Arditi, et la chronique est signée d’un Belge – c’est dire le pouvoir de fascination qu’exerce l’esprit français, fascination à certains égards plus puissante en dehors de l’Hexagone qu’à l’intérieur de ses frontières. Pour les Français, baignés de cet esprit, de cette recherche d’élégance, de ce désir de plaire, quoi de plus naturel, quoi de moins remarquable ? Dans quel autre pays un futur président de la République a-t-il publié une Anthologie de la poésie française toujours rééditée soixante ans plus tard ? (Remarquons au passage que Pompidou est absent de ce Dictionnaire amoureux, comme nombre d’hommes d’état – dommage, certains y avaient leur place aux côtés de Charles De Gaulle.) Certes, l’élégance, le désir de plaire semblent en voie de disparition – ou du moins n’ont-ils plus la même définition, le même sens, dans une société elle-même de moins en moins élégante ou plaisante, mais il suffit de gratter la surface moderne pour retrouver l’éclat de l’esprit français, ne fût-ce que dans des programmes scolaires qui font la part belle aux classiques, ou dans certaines élégances artistiques.

Paris sous la terre, Pérégrinations dans le métro parisien, Solange Bied-Charreton (par Catherine Dutigny)

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 27 Octobre 2021. , dans Essais, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Les éditions du Rocher

Paris sous la terre, Pérégrinations dans le métro parisien, octobre 2021, 192 pages, 15,90 € Edition: Les éditions du Rocher

 

Dans son essai Paris sous la terre, Solange Bied-Charreton nous livre au travers d’un petit journal de bord écrit sur un an, de l’automne 2017 à l’automne 2018, ses réflexions, impressions lors de ses pérégrinations volontaires dans le métro parisien. Elle observe, note, hume, renifle, écoute, se remémore les trajets de son enfance et de son adolescence, les compare à ce qu’elle vit, le stylo à la main, alors âgée de 35 ans. Quelques brèves notes historiques, littéraires, musicales, cinématographiques, architecturales, ponctuent ses déambulations pédestres car ces multiples parcours empruntent non seulement les diverses lignes du métropolitain mais ses innombrables couloirs, escalators, tapis roulants, escaliers aux marches bordées de métal agressif.

La marche, exercice indispensable à celle qui tisse sa toile sur un réseau aux multiples échangeurs, bifurcations insolites, nœuds ferroviaires, stations tentaculaires où viennent se croiser, se mélanger, se coudoyer, se perdre, s’ignorer, des êtres de tous horizons, de tous âges, de toutes confessions, le temps d’un trajet professionnel, d’un rendez-vous à l’autre bout de la ville, d’une partance à venir vers des lieux de vacances ainsi que leurs retours.

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, Boualem Sansal (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 25 Octobre 2021. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Maghreb, Gallimard

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, octobre 2021, 102 pages, 12 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal Edition: Gallimard

 

En 2006, Boualem Sansal avait fait paraître : Poste restante : Alger, sous-titré Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes. À quinze ans de distance, avec cette Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde… (chaque mot compte), son propos se fait plus ambitieux. Le constat de départ est simple : forte de sa maîtrise de la Nature (même si elle ne peut encore empêcher les catastrophes naturelles de se produire, elle sait relativement les prévoir) et des expériences désagréables, voire effrayantes, accumulées au cours des siècles et des civilisations, l’humanité, si elle le voulait, serait capable de transformer ce bas monde en paradis. Qui oserait affirmer qu’elle s’est engagée sur cette voie ? Des esprits grincheux ou lucides remarqueront que, depuis des millions d’années, les mouches se prennent dans les toiles d’araignées et qu’elles n’ont pas développé le début d’une stratégie collective leur permettant d’éviter cette mort qu’on suppose désagréable. Mais les mouches n’ont, semble-t-il, ni mémoire, ni langage leur permettant de transmettre l’expérience acquise, ni bibliothèques, ni penseurs.

Les Honneurs 2021 de La Cause Littéraire

, le Vendredi, 22 Octobre 2021. , dans Essais, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Roman

Les lecteurs et rédacteurs de notre revue ont décerné leurs Honneurs de La Cause Littéraire 2021

Les deux meilleurs romans français :

J’ai exécuté un chien de l’enfer, Rapport sur l’assassinat de Samuel Paty, David di Nota (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 21 Octobre 2021. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Le Cherche-Midi

J’ai exécuté un chien de l’enfer, Rapport sur l’assassinat de Samuel Paty, David di Nota, octobre 2021, 160 pages, 16 € Edition: Le Cherche-Midi

 

En ouverture de son livre, David di Nota cite Hanna Arendt : « Qu’est-il arrivé ? Pourquoi est-ce arrivé ? Comment cela a-t-il pu arriver ? ». D’où vient le crime, la décapitation de Samuel Paty, cet enseignant d’histoire sans histoires, le 16 octobre 2020 à proximité de son collège à Conflans-Sainte-Honorine ? D’où vient le mal ? Et de quel mal s’agit-il ? Quelle est son origine ? Quelles en sont ses racines ? David di Nota répond à ces questions, il répond en écrivain, c’est-à-dire qu’il se pose, et pose les bonnes questions, pour tenter d’apporter les bonnes réponses, quitte à ce que ses réponses dérangent et froissent quelques bonnes âmes.

« Comprendre comment un individu se trouve isolé, et finalement pointé du doigt par l’administration dont il relève, constitue certainement la meilleure introduction à ce phénomène peu étudié : non pas le « vivre ensemble », mais le « mourir seul » (Avant-propos, David di Nota).