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Ecrits suivis

52.dimanche (IV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 09 Février 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

ce dimanche 22 janvier 2012

 

une petite lettre aujourd’hui

écrire vers l’absent

en vérité c’est difficile d’expliquer comment on se projette ailleurs, depuis la page

il faudrait tenter de dire que c’est une façon de s’échapper, se soustraire à soi-même

or, ce message dominical a des allures de correspondance, exactement de là où on écrit à autrui en son absence, où l’autre vient clore la lettre en la faisant exister par sa lecture

52.dimanche (III)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 02 Février 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

ce dimanche 15 janvier 2012

 

ce qui interroge, pour finir, c’est le triple mouvement de la langue vers elle-même, puis de la venue du réel, et, comme dans un dernier mouvement, de l’appropriation de la chose

je penche pour l’opinion que l’idée existe avant

je m’explique

on pourrait agir à la façon des phénoménologues et reconnaître que le je pense donc je suis ne tient que s’il y a de l’étant d’abord, de l’être, à quoi j’ajoute très modestement, que cette préexistence est un discours

écrire, se pencher sur cette page d’écriture n’est pas tout le langage, mais un chemin dans le discours

52.dimanche (II)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 26 Janvier 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, La Une CED

 

ce dimanche 8 janvier 2012

 

le réel s’adresse à soi par le discours

par exemple, ce morceau de jardin, si cher à Sartre, qui disparaît, happé par le regard de l’autre, me semble quand même une affaire de discours

ou plutôt, deux phénomènes qui s’adossent et se font exister réciproquement, réalité et langage

alors, ce morceau de ruelle, ici, est une ruelle qui n’existe pas pour elle seule, ni dans la continuité de l’inertie des pierres, mais comme ruelle dite, qui prend vie comme paysage, qui fait horizon vivant

de cette manière, décrire est une affaire morale, ou philosophique car le petit peu de réalité qui détoure la page, vient à la fleur du texte après un voyage inaugural dans le réel

52.dimanche (Au lecteur et I)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 19 Janvier 2013. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

au lecteur. Dimanche 30 décembre 2012

 

puisque j’ai achevé cette longue série d’épitres du dimanche – commencée le dimanche 1er janvier 2012 –, laissez-moi le dernier plaisir d’écrire juste quelques lignes, saisies directement sur la page – et non pas avec un brouillon manuscrit –, pour vous dire que c’est la pratique d’écrire qui importe et qui est supérieure – à l’écrivain ici en l’occurrence

donc, art libéral pour un homme libre – selon l’ancienne terminologie

j’ai fait patiemment de chaque dimanche un lieu recueilli, dans un travail d’abnégation bien difficile au fur et à mesure que les semaines avançaient, mais qui me redonnait une espèce de sens intérieur, de guidage dans l’an qui s’écoulait

donc, le dimanche je voulais méditer, et faire partager mon impression affranchie, conduit simplement à me faire toucher par l’instant

La fille aux tongs (3)

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 17 Juillet 2012. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Création poétique, La Une CED

Les tongs du peintre s’enrubannent. Fils d’Ariane.

 

Un autre jour, le peintre a fait marcher dans les rues des hommes et des femmes dans un mouvement de va-et-vient, de superposition. Ils n’ont pas de visage même lorsqu’ils sont de face. La fille avance, statique. La part de sa réalité réside dans la chaussure minimale : une tong rouge. On pourrait à travers ses vêtements voir la vie de la rue en transparence. Jeune fille ; je portais de telles robes. Entre mes jambes se devinaient les éclats de la lumière. J’imagine tout, en emboîtant le pas du modèle du peintre.

 

Encore. Une autre passante en tongs noires monte une volée d’escalier. La lanière des tongs est la seule géométrie pure, mesurable ; tout le reste est flou ; une sorte de fondu enchaîné : le corps de la jeune femme ; l’architecture des marches, le sommet de l’escalier et le ciel. Où cela s’arrête-t-il ? La tong limite, arrête l’esprit.