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Critiques

Moisson, Jim Crace

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 23 Octobre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, La rentrée littéraire, Rivages

Moisson (Harvest) Traduction de l’anglais Laetitia Devaux Août 2014. 266 p. 20 € . Ecrivain(s): Jim Crace Edition: Rivages

 

La lecture de Moisson est une expérience littéraire qui se fait rare : lire un roman du début du XIXème siècle américain écrit en 2014, vous l’avouerez, ce n’est pas commun. Et lire un chef-d’œuvre du XIXème siècle écrit aujourd’hui est encore plus stupéfiant. Bien au contraire. Cette lecture est un bonheur de chaque instant, une sorte de voyage – dans l’espace certes puisque nous sommes en … - mais surtout dans le temps. Parce que l’histoire se situe en … mais aussi parce que Jim Crace écrit comme le faisait un Washington Irving ou les sœurs Brontë, dans une langue classique et dans un élan propre au romantisme littéraire.

Les points de suspension qui précèdent ne sont pas un oubli ou une erreur. On ne sait réellement pas où se situe l’action, ni quand. Jim Crace s’inscrit délibérément dans une sorte de nulle part hors temps qui accentue encore le sentiment d’universalité et d’éternité que sécrète ce roman. A la manière vraiment des contes anciens « il était une fois, dans un pays imaginaire … ». Pays – village - coupé du monde. Le narrateur est un « immigré » mais il a fini par s’intégrer totalement à ce monde isolé, consanguin, ce « royaume de parentèle »

La petite lumière, Antonio Moresco

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 23 Octobre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Récits, Italie, Verdier

La petite lumière (La lucina) traduit de l’italien par Laurent Lombard, septembre 2014, 128 p. 14 € . Ecrivain(s): Antonio Moresco Edition: Verdier

 

 

Vraie découverte que ce premier récit traduit en français de l’italien Antonio Moresco. Une précieuse « petite lune », pour reprendre les mots mêmes de l’auteur, qui s’est détachée de son grand œuvre, pas encore publié, Increati (Les incréés) qui viendra clore un livre unique (à tous les sens du terme semble-t-il) de près de trois mille pages dont les premières étapes ont été Gli esordi (Les débuts) et Canti del caos (Chants du chaos), que les lecteurs français ne connaissent pas encore. Un grand œuvre que l’auteur a commencé il y aujourd’hui trente ans et dont cette lune détachée, écrite en 14 jours, s’est imposée à lui dans une urgence d’écriture venue de loin et à laquelle il tient beaucoup. L’intimité de cette œuvre et sa profondeur s’imposent aujourd’hui à nous, pour notre plus grand bonheur.

En Face, Pierre Demarty

, le Mercredi, 22 Octobre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Flammarion, La rentrée littéraire

En Face, août 2014, 192 pages 17 € . Ecrivain(s): Pierre Demarty Edition: Flammarion

 

Prenez la vie en pleine face !

Et si vous décidiez de mener votre vie autrement ? Prenez le cas Jean Nochez. Marié deux enfants, il décide un jour, sans raison apparente, de tout plaquer pour aller vivre… en face de chez lui. Pas besoin de gagner au loto ou d’une crise de la quarantaine, lisez En face, le premier roman très remarqué de Pierre Demarty.

Prénom : Ferdinand. Profession : pilier de bar aux Indéciles heureux, bistrot de quartier à la « faïence orangée, à l’éclairage à la minuterie ». Hobby : narrateur de l’histoire. Signe distinctif : au comptoir, boit à côté de Jean Nochez, l’homme le plus insignifiant au monde.

Nochez vit heureux avec sa femme, ses enfants et sa vie ordinaire. Jusqu’au jour où il décide de disparaître, et sans rien dire, il s’installe dans l’appartement en face. Comme James Stewart dans Fenêtre sur cour, il observe le monde, il guette la vie qui continue sans lui. Ferdinand est fasciné. Pourquoi cet homme veut-il tout à coup disparaître ? Pourquoi s’exiler de sa propre vie ? Le narrateur invente alors une histoire à celui qui n’en n’a pas.

Grossir le Ciel, Franck Bouysse

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 21 Octobre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, La Manufacture de livres

Grossir le ciel, octobre 2014 199 p. 16,90 € . Ecrivain(s): Franck Bouysse Edition: La Manufacture de livres

 

Franck Bouysse construit de livre en livre un lien littéraire vivant et passionné. Nourri de littérature américaine, de ses espaces sans fin et de ses personnages hauts en couleurs, de son art de la narration, il nous offre des œuvres dont l’univers, l’écriture, la musique font passerelle entre son Limousin natal et les Terres d’Amérique chantées depuis toujours par les écrivains-mangeurs d’espaces : Thoreau, London, McLean, Harrison, Bass, tant d’autres encore. Il avait donné une matérialité fictionnelle à ce  rapprochement dans son dernier opus avant « Grossir le Ciel » : dans « Pur Sang » (Editions Ecorce) le héros indien du Montana se découvrait des ancêtres Haut-Viennois !

Rien de plus naturel donc que le chemin qui l’a conduit à ce livre, « Grossir le Ciel ». Nous sommes dans les Cévennes – terre de contes et d’écriture, terre de nature sauvage et de solitude. Et Franck Bouysse nous emmène aux côtés de Gus – homme de terroir taiseux, solitaire – dans une histoire sombre et fascinante.

Les hommes meurent, les femmes vieillissent, Isabelle Desesquelles

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Mardi, 21 Octobre 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Belfond, La rentrée littéraire

Les hommes meurent, les femmes vieillissent, août 2014, 224 pages, 18 € (ce livre existe aussi en ebook, 12,99 €) . Ecrivain(s): Isabelle Desesquelles Edition: Belfond

 

« Le plaisir quand on l’attrape, faut pas le lâcher… Je suis une voleuse d’abandon »

Isabelle Desesquelles

 

Isabelle Desesquelles a 37 ans quand elle publie son premier roman, Je me souviens de tout (éditions Julliard, 2004). S’en suivra un album de contes pour enfants, un récit littéraire. Dans un précédent texte, Fahrenheit 2010, Isabelle Desesquelles raconte sa vie de libraire, puis vient Un homme perdu (éditions Naïve, 2012, Prix Murat en 2013). Elle a depuis fondé une résidence d’écrivains, la maison De Pure Fiction. Les hommes meurent, les femmes vieillissent, sorti aux éditions Belfond, est son sixième roman et fait déjà partie de la 1ère sélection du prix Femina 2014.