Une traversée, voici ce qu’évoque ce recueil de Samaël Steiner. Ombre et lumière tissées par une langue dense et sensuelle. Traverser et être traversé et Seul le bleu reste. Des villes, des lieux, traversés par des corps, des corps qui marchent, des corps qui glissent,
« Nous allons ensemble,
la rue n’est plus bordée de portes
mais de larges entailles, par lesquelles
on peut se glisser
et apparaître ailleurs et autrement »
des corps qui se touchent, des corps et des êtres que seul un voile de peau sépare, des corps qui se désirent, des êtres qui s’aiment, des corps ouverts souvent comme des fruits ou des poissons, des corps qui tombent, des corps comme des morceaux de pays traversés de guerre, « les corps sont là / la tête traversée » comme celle du danseur de la place Maïdan :