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Recensions

Le Diable est une Femme, Gérald Wittock (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 14 Mars 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman

Le Diable est une Femme, Gérald Wittock, Éditions Vérone, février 2022, 418 pages, 25 €

 

S’appuyant sur force chiffres et statistiques, l’auteur se livre, dans sa préface, à une démonstration menant à conclure qu’un homme ordinaire ne peut vraiment connaître que sept villes dans sa vie, ce qui semble à peu près aussi vrai que dire qu’un chat a sept vies. Prenons cette proposition comme un axiome et acceptons-la pour vraie comme nous prenons pour exact les chiffres de l’OMS donnant comme âge moyen d’un être humain soixante-neuf ans et voyons voir où veut en venir Wittock.

La première partie de son livre, qui en comporte quatre, a tout du récit autobiographique si l’on accepte que de la naissance à l’âge de sept ans ses souvenirs lui ont été plutôt relatés et n’ont pas imprimé sa mémoire enfantine (comment pourrait-il se souvenir qu’il est né à 23 heures 50 et qu’il faisait 27°C avec un vent de force 7). Gérald est donc né à Rome le 27 septembre 1966 accueilli par le Ecco il Bèbè. Eccolo ! de sœur Bernadetta et émaille déjà son récit de nombreux jeux de mots et paroles de chanson. À presque six ans (il respecte ses statistiques), il déménage pour Bruxelles, nous sommes le dimanche 3 septembre 1972 et Gérald est devenu Gerry.

Aux vents de noroît Ouessant, L’infini des limites, Arnaud Montoux (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 11 Mars 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman

Aux vents de noroît Ouessant, L’infini des limites, Arnaud Montoux, éditions du Mont-Ailé, décembre 2021, 84 pages, 15 €


L’Ouessant insulaire et légendaire, situé en territoire de « fin de la terre » nommé Finistère, ne pouvait que résonner d’une poésie fouettée par la vigueur des éléments, à l’instar des photographies qui accompagnent les textes d’Arnaud Montoux dans ce beau livre publié par les éditions du Mont-Ailé dans leur Collection Patrimoine « Des pierres et des ailes » dont l’objectif est de « mieux habiter nos lieux de mémoire ». Le prêtre-poète (Arnaud Montoux officie au Diocèse de Sens-Auxerre et est Professeur de Théologie à l’Institut Catholique de Paris), auteur à la fois des photographies et de leur vis-à-vis textuel, porte son passage « au travers des ressacs de chaos » diffusés sur des arrière-plans de couleur noire, il passe « en ruse / au risque d’y briser mâture, équipage, pavillon » sans lâcher sa prise face à la force atlantique, exposé «aux vents de noroît », ce vent du nord-ouest froid et sec qui travaille les hommes, les paysages de la mer.

Trois livres (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 11 Mars 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres

. Ecrivain(s): Philippe Annocque

 

Biotope et anatomie de l’homme domestique, Philippe Annocque, Editions Louise Bottu, novembre 2021, 62 pages, 9 €

Mon petit Direlicon, Petit Dictionnaire des idées reçues sur la Littérature Contemporaine mais quand même un peu à la manière de Flaubert, Parler debout, Lunatique, Philippe Annocque, éditions Lunatique, mai 2021, 108 pages, 12 €

 

« Louons la constance du mur qui depuis près d’un siècle ne cesse de faire le tour de la maison ».

« Les poêles d’autrefois étaient plus attachantes en prévision de notre nostalgie ».

Biotope et anatomie de l’homme domestique

« Détente : La lecture doit rester une détente. Appuyez dessus ».

« Jaquette : Est à l’édition ce que le casque est à l’écurie. Doit se reconnaître de loin avant le dernier virage de Vincennes ».

Rusty Puppy, Joe R. Lansdale (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 09 Mars 2022. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Rusty Puppy, Joe R. Lansdale, septembre 2021, trad. anglais (USA), Frédéric Brument, 336 pages, 8,20 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Après une profonde blessure par poignard qui l’a laissé « mort deux fois à l’hôpital », Hap Collins, désabusé, presque la cinquantaine, termine sa convalescence dans les locaux de l’agence Brett Sawyer Investigation, les pieds habillés de chaussettes dépareillées, confortablement posés sur le bureau. Sa femme Brett et sa fille Chance sont enrhumées et se reposent en compagnie de leur femelle berger allemand, Buffy. Collins grignote les biscuits à la vanille que son acolyte Leonard Pine avait cachés derrière le réfrigérateur. Leonard est un ancien vétéran, grand, noir, homosexuel et toujours prêt à la baston, il est absent lui aussi. Soudain l’on pousse la porte, une grande femme noire imposante demande à voir le détective noir sous prétexte qu’avec « les Blancs, on ne peut jamais trop savoir », « non pas qu’elle soit raciste mais mieux vaut avoir affaire aux Blancs le moins possible », et puis les flics « ils ne font jamais rien ». Après lui avoir conté l’un de ses hauts faits ayant eu lieu dans son quartier sensible de Camp Rapture, Hap finit par l’emporter et la femme, Louise Elton, dépose une liasse de billets de banque sur le bureau et lui raconte les raisons de sa démarche. Son fils Jamar aurait été assassiné et elle soupçonne fortement la police.

Le Livre de ma jungle, Alice de Nussy, Estelle Billon-Spagnol (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Lundi, 07 Mars 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Grasset, Jeunesse

Le Livre de ma jungle, Alice de Nussy, Estelle Billon-Spagnol, Grasset-Jeunesse, janvier 2022, 32 pages, relié 275x225 mm, 14,90 € Edition: Grasset

 

En toute liberté dans la forêt

L’album pour les tout petits intitulé Le Livre de ma jungle foisonne de fleurs, de fruits, de verdure, d’animaux divers (mammifères, insectes et espèces vivipares, serpents), représentés dans des tableaux pleine page. Ce bel ouvrage est conçu à l’unisson par deux auteures et illustratrices, Alice de Nussy, graphiste et directrice artistique, et Estelle Billon-Spagnol, laquelle, après des études de droit pénal, a publié une vingtaine de livres. Dans les pages de garde l’on retrouve imprimée la scène loufoque et joyeuse de la couverture. L’extravagance est le fin mot pour qualifier le rendu plastique. L’imaginaire de l’enfant va ainsi être abondamment sollicité par les mille et un détails fantaisistes aux tons plus sémillants les uns que les autres.