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La Une CED

Carnets d'un fou - XIV, Michel HOST

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 05 Janvier 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Le 27 décembre 2011


Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

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On croit toucher la surface des choses

et c’est déjà l’intime.

La peau

c’est déjà l’intime.


Jean-Louis Giovannoni, L’immobile est un geste

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Bernard-Marie Koltès : un point de vue

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 03 Janvier 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques


Le théâtre de Bernard-Marie Koltès – encore plus que son œuvre romanesque – a été marquant en France dès les années 80. Mais pourquoi ? Est-ce l’hétérogénéité du corpus des pièces écrites après 1977 par exemple, qui mêle le conte, la pantomime, le récit mythologique, la dramaturgie classique ou encore la dramaturgie baroque ? Sans doute, oui, sans exclure le mystère et l’énigme de toute œuvre dès qu’elle devient supérieure.

Une fois ces remarques préliminaires écrites, nous voudrions bien vite venir au cœur de ce qui fait le point de vue que nous voulons exprimer au sujet du théâtre de Koltès. Et, cela, en citant l’auteur lui-même dans Une Part de ma vie, Ed. Minuit. Ainsi : « La langue française, comme la culture française en général, ne m’intéresse que lorsqu’elle est altérée. Une langue française qui serait revue et corrigée, colonisée par une culture étrangère, aurait une dimension nouvelle et gagnerait en richesses expressives, à la manière d’une statue antique à laquelle manquent la tête et les bras et qui tire sa beauté précisément de cette absence-là. Par exemple, dans ma prochaine pièce, tous les personnages parlent le français sans qu’il soit la langue maternelle d’aucun d’eux. Cela apporte une modification profonde de la langue, comme lorsqu’on fait un long séjour dans un pays étranger dont on ignore la langue et que l’on retrouve la sienne modifiée, de même que ses propres structures de pensées ».

Sonnet de l'An 2012, Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 30 Décembre 2011. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique


 

 

 

 

 

Sonnet de l’an 2012


&


Plainte des citoyens sonnés

à ces Messieurs de la Banque

en leur Olympe

Cahiers de l'Herne : Colette, la mère et le père en héritage !

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 29 Décembre 2011. , dans La Une CED, Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers

"Colette", sous la direction de Gérard Bonal et Frédéric Maget, Editions de l’Herne, Coll. Cahiers de l’Herne, 31 Octobre 2011, 336 pages - 39 €

C’est un cahier de plus de 335 pages que les éditions de l’Herne consacrent à Colette (1873/1954), la grande romancière française décrite par J.M.G le Clézio comme « l’écrivain matériel - qui - appréhende le monde à l’aide de ses sens ».


Femme à part, hors normes, première écrivaine à avoir traité dans son œuvre l’homme comme un objet, à contre courant des mouvements littéraires et idéologiques dominants de la première moitié du XXe siècle, libre, libérée des carcans conventionnels et moralistes, Colette refusait la définition et l’interprétation normatives des genres. Parlait de son « hermaphrodisme mental et de son brin de virilité ». Questionnait les représentations binaires masculin/féminin. Explorait les sexualités des hommes et des femmes pour les détourner, les inverser, les théoriser et proposer une vision alternative de la question des genres. Et bien qu’elle eût plutôt tendance à exprimer des positions de nature provocatrice à l’égard du féminisme naissant, en général, et de la question du droit de vote des femmes (1), en particulier, il n’en demeure pas moins que cette femme qui a influencé Simone de Beauvoir dans la rédaction du « Deuxième sexe », préconisait un féminisme au quotidien.

Naguib Mahfouz poursuivi dans sa tombe !

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 26 Décembre 2011. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

"Souffles" in "Liberté"

 

“Lorsque la politique tombe, le régime chute. Mais lorsque la culture s’effondre, c’est tout le pays qui s’écroule”

Kassem Hawal.


Même si (houb) amour est le mot le plus répété, le plus défendu, le plus célébré dans les écrits romanesques et narratifs de Naguib Mahfouz, même si l’écrivain est entre de bonnes mains, celles du Bon Dieu, les salafistes eux n’ont pas pardonné au romancier. En ces jours où ils refont surface en égypte, et à l’occasion de son centenaire, Naguib Mahfouz est poursuivi jusque dans sa tombe. Inquiété dans sa quiétude éternelle !

En 1959, cheikh Mohamed Al Ghazali, alors fonctionnaire au ministère égyptien des Habous et des affaires islamiques chargé du dossier de la censure littéraire et artistique, a adressé un brûlant rapport sous forme d’une fatwa au président, le Raïs Nasser, lui demandant  l’interdiction de toute publication du roman « Awlad Haretna » (Les enfants de Médine) de Naguib Mahfouz. Depuis, le roman demeure, officiellement, interdit de publication dans son pays. Et le romancier menacé dans sa vie personnelle jusqu’à sa mort le 30 août 2006.