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La Une CED

Entretien avec Pierre Vinclair (1) La ritournelle infinie ?

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 10 Février 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens



Entretien avec Pierre Vinclair, à l’occasion de la parution de Kojiki (avec Yukako Matsui) au corridor bleu (240 p., 22 €), première partie


Matthieu Gosztola : Tu pratiques la course à pied avec une intensité qui me laisse sans voix (pour la pratiquer moi-même, mais à un bien moindre niveau ; si je cours le marathon, mon temps personnel fait grise mine auprès du tien). Peux-tu nous parler des incidences que peut avoir ce mode d’existence qui n’est plus que pure existence, c’est-à-dire cette façon qu’a le corps dans la course de ne plus exister mais de s’exister si je puis risquer ce terme, sur ta vie, et donc, puisque l’un et l’autre ne sauraient ne pas être intimement mêlés, sur ton écriture ?

Quatre lettres dans une boîte postale scellée (1)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 07 Février 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Première lettre


Dès que je pense à la place sociale, culturelle et politique qu’occupent les concepts suivants : diversité, identité, langue et religion, en Algérie et dans le Monde arabe d’aujourd’hui, quelque chose m’effraie. Certes, nous sommes fiers de notre diversité linguistique : nous étions, et nous sommes toujours, bercés dans au moins quatre langues : l’arabe algérien (la langue de ma mère), le berbère (langue des Algériens), l’arabe littéraire (langue d’école,  butin de l’islam) et le français (langue d’usage quotidien et butin de guerre contre le colonialisme). Nous sommes des êtres historiques aux quatre langues ! Et on a un beau soleil. Et une terre qui fait quatre fois la superficie de la France. Le plus grand pays africain. Et on a de bonnes dattes. Et un bon vin. Et on a un grand malaise. Certes, être le fils ou l’arrière-petit-fils littéraire et linguistique de Kateb Yacine (maître de Nedjma), ou de Cheikh Mohand Ou M’hand (Amokran Achchouara prince des poètes kabyles), ou de Moufdi Zakariya (maître de l’hymne national décédé en exil) ou d’Abdallah Ben-Kriyou (seigneur des poètes populaires), c’est un don du ciel et une fierté historique et intellectuelle. Linguistiquement parlant, nous sommes le Peuple élu ! On a tout ce qu’il faut, et un peu plus, on a la langue du lait maternel à la bouche, la langue du paradis dans le cœur et la langue du rêve algérien dans de beaux romans.

Manifestation : le Maghreb des livres

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 02 Février 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Entretien avec Georges Morin

La 18ème édition du Maghreb des livres aura lieu à l’Hôtel de Ville de Paris, les samedi 11 et dimanche 12 février 2012.

Conformément au système rotatif instauré par l’association Coup de soleil entre les trois pays du Maghreb, après la Tunisie en 2011 et l’Algérie en 2013, le Maghreb des livres met à l’honneur en 2012 le Maroc et ses écrivains.

Georges Morin, président de l’association Coup de soleil, nous éclaire sur cette manifestation culturelle considérée comme la plus grande librairie de France sur les pays du Maghreb.


Dans quel contexte est née l’association Coup de soleil ? Quelle est sa vocation première ?

 

C’est en octobre 1985, à Paris, lors d’une soirée chez une amie, qu’est née l’idée de créer l’association Coup de soleil. Nous étions un groupe d’amis, Algériens, Marocains, Tunisiens, Arabo-berbères, Juifs, Pieds Noirs.

La transe du corps (2 et fin)

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 31 Janvier 2012. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

– Ça va, ma sœur ? Tu te sens bien ? lance soudain le vendeur de cartes de postales qui se lève d’un bond de sa chaise.

Décidément ! Rien n’avait échappé au dormeur de la Casbah qu’elle croyait avoir sombré dans les profondeurs des sinuosités d’une existence qui glisse lentement sur la pente de la banalité et de l’insignifiance. D’un geste presque machinal, il réajuste sa veste à moitié froissée. Ôte ses lunettes noires. Et tout en s’appliquant à mettre en évidence sa marchandise, il mime un grand sourire. Et lui souhaite la bienvenue dans un français marqué par un fort accent. Ses grands yeux noirs brillaient de tout leur éclat. Ils riaient. Dansaient dans le vague du silence laissant transparaître une lueur qui ressemblait à de la satisfaction. On aurait dit qu’ils jubilaient. Elle avait l’impression que sa présence répondait à une attente qui venait combler un ennui. Un besoin. Une lassitude. Un vide.

Au moment où elle s’apprête à quitter ce lieu, elle sent son corps se recroqueviller sur lui-même. Elle a le sentiment que le regard du vendeur vient la bouleverser dans son for intérieur, générant un énorme sentiment de gêne. Ses grands yeux noirs sont source de trouble voire de confusion. Heuu… Heuu… Comment dire ? Gêne… ? Trouble… ? Confusion… ? Elle essaye de se concentrer. Met de l’ordre dans ses idées. Et dans le fatras des souvenirs, elle cherche… Fouille… Creuse… Déterre… Met ses sens dessus dessous… Fouille encore… Encore… Et encore…

La mère Michel a lu (7), au jardin de rhubarbe

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 30 Janvier 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières


Les « intranquilles »


La Mort d’un roman, Aymée Jafrati, Météorite, 147 pp., 2012, postface de Michel Host, Éditions Rhubarbe, 12 €

La Montagne, René Pons, 30 pp., 2012, Éditions Rhubarbe, 6 €

Éditions Rhubarbe, Auxerre, www.editions-rhubarbe.com/

Littérature sauvage, textes inclassables et autres curiosités. Maître d’œuvre : Alain KEWES


Aymée Jafrati, La mort d’un roman


Deux citations de Gilbert Prouteau, avant d’embarquer :