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La Une CED

Les Ailes du Désir de Wim Wenders

Ecrit par Sophie Galabru , le Mardi, 07 Mai 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté écrans

 

Les Ailes du Désir, film de Wim Wenders sorti en 1987 est comme le conte de l'humanité de son enfance à sa vieillesse, de sa naissance à sa mort. Le monde des hommes y apparaît sous la forme d'un grand recueil polyphonique de pensées, perçues et recueillies par  l'oeil attentif de deux anges, Damiel et Cassiel. Ces anges écoutent ou plutôt sont les témoins des pensées secrètes, intérieures des hommes qui passent. Mais cette humanité, sous l'oeil de Wender n'est que juxtaposition de solitudes. Le monde résonne comme une grande interférence, une cacophonie des monologues. Vision étrange et étrangement réaliste du monde. Choisir Berlin n'est pas un hasard. C'est Berlin avant la chute de son mur, Berlin mélancolique et dévastée, Berlin qui sort tout juste de la guerre et du nazisme. Si le nazisme était haine de l'autre homme, on voit ici que Berlin, en négatif de son passé,  est le creuset de l'humanité.

 

Une vieille. Un enfant. Un fils qui pense à sa mère décédée. Une femme qui emménage. Un homme quitté. Derrières la multitude de pensées, et d'individus que nous croisons, Wenders réussit à donner une sorte de cohérence. A travers les infinis singuliers, se dessine l'universel humain, comme on l'entend dans le poème composé par P.Handke.

Une soirée avec le Doge

, le Mardi, 07 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

 

Ce soir-là, mon ami Antoine avait fait une halte dans une quinzaine des meilleurs bars à vin de la ville. Je le qualifie généreusement de « mon ami » mais c’était plutôt un excellent copain qui somnolait sur les bancs de la faculté où je ne manifestais moi-même une propension à l’exubérance que lorsqu’un beau jeune homme passait. J’avais une prédilection pour ceux qui se prénommaient Thomas, cela semblera stupide mais c’est une réalité indéniable : j’ai eu plus d’aventures avec des Thomas qu’avec tous les autres prénoms réunis.

Nous ne nous étions pas vus depuis cinq ou six ans lorsque je l’avais croisé en fin d’après-midi non loin du pont de l’Accademia, à l’intersection de la calle del Pistor et de je ne sais plus quel fondamenta. Nous retrouver ainsi nez à nez dans Venise relevait du hasard le plus incroyable. Même s’il s’agit de l’une des villes qui accueillent le plus grand nombre de touristes, son dédale de rues, de chemins, de canaux et de ponts ne la prédispose pas aux rencontres fortuites. S’y retrouver quand on s’est donné un rendez-vous est parfois une épreuve. Alors sans rencart, cela tient du miracle !

52.dimanche (XVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 04 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

lettre en ce dimanche de pâques closes

le 15 avril 2012

 

vacance et chemin terrestre

la matinée est très avancée, et balance déjà lentement vers midi

or, cette heure un peu curieuse de la journée, qui n’est pas pur matin, mais glisse depuis le matin vers la journée, est tout à fait au goût de la lettre d’aujourd’hui, avec sa perte, déjà, dans le temps et les lumières

car je voudrais écrire quelques mots sur la vacance

et si je dis vacance, je dois parler de ce qu’il lui fait écho, évidemment, l’occupation, ce que j’appelle métaphoriquement ici « le chemin terrestre »

Conjecture sur l'hybridité

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 03 Mai 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

À l’occasion de l’exposition Africa remix au Centre Georges Pompidou, qui a eu lieu de mai à août 2005 dans la galerie 1 du musée, les Editions du Centre Pompidou avaient publié un petit catalogue qui donne à voir, avec assez de précisions, des travaux d’arts visuels issus des activités des plasticiens africains contemporains. C’est un peu par hasard que j’ai acquis ce livre, dans une bouquinerie pour tout dire, et j’ai trouvé que le parti de montrer les œuvres sans presque de commentaires ni préface, était intéressant et remarquable. En tout cas, il m’a inspiré cette petite rêverie sur l’hybridité, et j’espère que cette discussion trouvera un écho et pourra se justifier de ce bon fondement. Car, comme dans l’entrée Ville et terre du catalogue, j’ai découvert une sculpture de Bodys Isek Kingelez, qui imagine un Kinshasa du troisième millénaire, l’Afrique m’a bondi aux yeux. Oui, avec ces espèces de bouteilles thermos des années 60 en guise d’immeubles – ou est-ce le contraire ? – ces constructions de lego qui figure des buildings et des gratte-ciel futuristes, je me suis trouvé bien à l’aise pour commencer de disserter en moi-même sur la porosité de l’expression africaine contemporaine, en tout cas telle que la propose cette exposition, et surtout le catalogue qui en est issu.

52.dimanche (XV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 27 Avril 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

samedi 7 avril, en guise de dimanche de pâques 2012

la lettre qui suit :

 

l’intériorité

deux choses frappantes dans la nuit d’hier où j’ai trouvé le titre définitif de la lettre d’aujourd’hui

tout d’abord, la conception, si je ne me trompe, des bénédictins sur la fonction de l’œil, de la fenêtre et du monde, sorte d’opération spirituelle qui me plaît assez

d’ailleurs, les focales, comme éléments de profondeur vont bien avec l’intériorité que je questionne ce matin

au cinéma, par exemple, on peut beaucoup jouer sur la focale, et apprendre grâce à cela, plus ou moins, la vérité