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La Une CED

52.dimanche (XXVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 31 Août 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le bois ouvré

c’est avec difficulté que je fais cette lettre à cause d’une grande veille dont j’ai parfois l’habitude, mais qui, là, a désorganisé le plan de cette lettre que j’élabore souvent dans la nuit qui précède

une nuit non dormie, disons

de fait, je voulais évoquer le labeur de toute personne qui doit avancer dans le monde du langage pour y trouver des formes non encore écrites

le chantier, plein d’échafaudages, de mises en ordre préalables, de vues de l’esprit, de diverses répétitions et ritournelles – deleuziennes – pour faire apparaître une page sans défaire la profondeur du bois ouvré qu’il faut toujours pour la chose écrite – ici, le petit brouillon depuis lequel je mets au propre cette note

dans cette veillée d’hier, je préparais, si je puis dire, les grandes étapes des travaux universitaires auxquels il est possible que je sois confronté, et là, en propre, il s’agit de bois ouvré

Entretien avec Frédéric Andrau à propos de Monsieur Albert

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 30 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Entretien avec Frédéric Andrau, par Nadia Agsous

 

Après avoir publié A fleur de peau et Quelques jours avec Christine A, Frédéric Andrau, journaliste équestre et romancier, consacre un récit biographique à l’écrivain d’origine égyptienne, Albert Cossery, décédé en 2008. En novembre 2013, il aurait eu cent ans.

 

Quelle idée a inspiré ce récit biographique sur Albert Cossery ?

 

Lorsque j’étais jeune, j’avais lu Mendiants et Orgueilleux sans vraiment savoir qui était l’auteur, que je croisais d’ailleurs très souvent dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où vivait ce dernier, sans le connaître. A. Cossery ne passait pas inaperçu. Il était élégant et avait constamment le regard à l’affût. Le fait de savoir, plus tard, qu’il était l’auteur de Mendiants et orgueilleux a motivé mon envie de lire ses autres romans.

Hervé Bougel : Portrait of the poet as a young man

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 29 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Hervé Bougel : Les Pommarins, Editions Les carnets du Dessert de Lune, Bruxelles, 2008, 60 pages, 10 € ; Travails suivi de Arrache-les-Carreaux, chez le même éditeur, 2013, 73 pages, 11 €

 

Portrait of the poet as a young man


Un diptyque poétique : Les Pommarins et Travails d’Hervé Bougel

En 2002, en moins d’un mois, Hervé Bougel écrit Les Pommarins ; en 2013, est publié le recueil Travails. Ce qui relie ces deux textes, ce n’est pas le simple et évident propos autobiographique, et sans doute par là-même trompeur, mais la poursuite, la recherche, la maturation d’une écriture personnelle, allant de la prose à une « prose en vers », largement fondée sur l’enjambement de rupture.

A propos de Regain, Rachel

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 27 Août 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

Les amours spirituelles

 

Il n’est pas aisé de faire état de ce livre de la collection Neige, des éditions Arfuyen, à plusieurs titres. D’abord, par ce qu’il faudrait citer in extenso l’ouvrage pour en rendre la musique et la signification. Pour aussi rendre palpable ce qu’a été la vie de la poétesse, son activité, ses goûts, sa nature. Or, si l’on veut construire un éclairage sur l’ouvrage, il faut choisir un angle, tout relatif qu’il soit. Donc, essayer, malgré tout, de donner à entendre la voix particulière de l’auteur.

Cela dit, on peut aussi se porter ardemment vers l’appareil critique, et aux appels de note très instructifs, ce que, comme lecteur, je me suis autorisé parfois. Si je m’en suis privé jusqu’à un certain point, c’est afin de laisser aux poèmes leur intégrité et leur mystère, leur mouvement personnel. Car cette édition bilingue, faite à partir de l’hébreu moderne, laisse un goût impénétrable et fort, non seulement à cause de la présence de cet alphabet hébraïque en regard de la traduction française, mais aussi par la complexité grammaticale de certaines formules, qui ne rendent pas le sujet du poème abstrus, mais lui procurent, au contraire, une épaisseur et une présence, un feuilletage et une puissance.

Tunisie : Tahar Haddad, la leçon mal apprise

Ecrit par Amin Zaoui , le Samedi, 24 Août 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Tahar Haddad (1899-1953). Il était, par excellence, l’intellectuel pionnier du modernisme en Tunisie. Aimé et applaudi par les uns, rejeté et blasphémé par d’autres. Mais, face à tout ce qui se passe, ces jours-ci, en Tunisie, on dirait que rien n’a changé, rien n’a été fait depuis l’époque de cet éclaireur de la modernité. Sommes-nous en Tunisie des années 30 ou en celle de 2013 ? Audacieux par et dans ses écrits, Tahar Haddad a été menacé par les forces salafistes conservatrices qui ne cessaient de tirer sa Tunisie vers l’obscurantisme et la régression. En regardant autour de nous, nous constatons qu’après un siècle ou presque, les mêmes forces des ténèbres continuent à tuer la lumière dans ce beau pays, la Tunisie.

Tahar Haddad, ce fils hors pair de Tunis fut un visionnaire. Penseur, poète, syndicaliste et journaliste. Il était tout cela en un. Présent sur tous les fronts pour défendre une seule cause : la lumière et la raison. Dans son œuvre controversée, son livre le plus connu, intitulé Notre femme dans la charia et la société (1930), Tahar Haddad se range sans ambiguïté au côté des droits de la femme. En appelant ouvertement, sans confusion aucune, à l’abolition de la polygamie dans le monde arabo-musulman, Tahar Haddad s’affiche en défenseur farouche du droit de la femme à la citoyenneté.