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Critiques

Rose de cendres, Pilar Rahola (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 20 Février 2019. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Espagne, Belfond

Rose de cendres, novembre 2018, trad. catalan, Marie-Christine Vila, Isabelle Lopez, 279 pages, 20 € . Ecrivain(s): Pilar Rahola Edition: Belfond

 

Que savons-nous de l’histoire de la Catalogne ? Du point de vue du lecteur français, non spécialiste de l’histoire ibérique, peu de choses, en vérité. Pilar Rahola, romancière catalane, vient opportunément nous éclairer à l’occasion de la parution en France de son roman Rose de cendres.

Ce roman ne traite pas à proprement parler de l’histoire événementielle de la Catalogne. Néanmoins, il évoque des questions essentielles quant à la nature du séparatisme, catalan, aux composantes de l’histoire sociale de cette région.

Albert Corner est un homme d’origine modeste. De retour de la guerre d’indépendance menée à Cuba, il se fixe pour objectif dès son retour de s’enrichir, à tout prix et par tous les moyens, y compris  la criminalité. Pourtant, durant ce conflit, il prend conscience qu’il est catalan, et à ce titre, victime, tout comme les Cubains, de la domination espagnole, en manifestant de l’admiration pour cette poignée de soldats cubains qui résistent dans une plantation, l’Indiana, située dans la province de Guantanamo…

La Fiction Ouest, Thierry Decottignies (par Yann Suty)

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 19 Février 2019. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Le Tripode

La Fiction Ouest, janvier 2019, 210 pages, 17 € . Ecrivain(s): Thierry Decottignies Edition: Le Tripode

 

Voilà un livre bien étrange de bout en bout, qui happe le lecteur dès les premières pages dans son monde mystérieux et qui ne le lâche pas jusqu’à la dernière ligne. Et cela, Thierry Decottignies y parvient grâce – entre autres – à un principe simple, peut-être hérité de Kafka : il n’explique pas tout. Au lecteur de décoder, d’interpréter, d’imaginer peut-être afin de combler certains blancs. C’est aussi cela le pouvoir de la suggestion : elle rend plus fort le propos en enflammant l’imagination. Un peu comme l’effet que peut procurer le noir.

Au début du roman, on croit comprendre que le narrateur (dont on ne connaîtra pas le nom) vient d’être embauché dans un parc d’attractions, baptisé Ouest. Il doit y recevoir une formation avant d’y décrocher un poste. Il est soulagé car ça faisait longtemps qu’il cherchait un emploi. Le soir, il partage une chambre avec d’autres garçons. Ils forment comme une fraternité. Ils ont des noms peu communs : l’Employé, Percien, Ouespe, Vassili, l’Evanouie. Très souvent, il y a beaucoup de vodka.

Dans le sillon des mots, Dominique Sintobin (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 19 Février 2019. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie

Dans le sillon des mots, Editions Les Déjeuners sur l’herbe, 2018, 92 pages, 10 € . Ecrivain(s): Dominique Sintobin

 

Dans sa démarche active de l’écrit, pensée comme une promenade de Vie, Dominique Sintobin verbalise la phrase comme on chantonne : « écrire et reprendre un cheminement comme on reprend un sentier le même mais autrement ».

Le quotidien, à peine parfois transgressé, fait office de bonheur principal incitant à marquer le pas.

Recherche d’unicité avec les éléments principaux.

Il y a quelque chose de magnétique dans cette démarche ressemblant à un appel d’air dans d’évidentes joies bonnes à rappeler.

La simplicité fait office de difficulté à rattraper le moment présent et le garder un peu dans le creux de la main quand « l’écorce se fait caméléon » prenant « la couleur de la pierre ».

La Maladie de la mort, Marguerite Duras (par Marie du Crest)

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 18 Février 2019. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Les éditions de Minuit, Théâtre

La Maladie de la mort, 64 pages, 7 € . Ecrivain(s): Marguerite Duras Edition: Les éditions de Minuit


Marguerite Duras (1914-1998)

Peu d’écrivains ont marqué autant leur temps que Duras au vingtième siècle, à la fois par leur parcours personnel et par leur œuvre. Enfant du colonialisme français en Indochine qui littérairement inaugura sa bibliographie en 1950 avec Un Barrage contre le Pacifique, témoin actif de la Résistance et de la déportation (celle de R. Anselme), ou encore commentatrice contestée de l’affaire Grégory, Duras n’a pas cessé d’entrecroiser vivre et écrire. Elle n’est d’ailleurs pas prisonnière d’un seul genre littéraire ni d’un mode d’expression unique. Elle a écrit des romans, des récits, des pièces de théâtre, des adaptations de certaines de ses œuvres. Elle a aussi filmé.

La plupart de ses textes sont publiées aux éditions de minuit.

Journal à deux voix, suivi de Quelques notes en deux étapes, Alain Marc (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 18 Février 2019. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Nouvelles, Z4 éditions

Journal à deux voix, suivi de Quelques notes en deux étapes, juillet 2018, 63 pages, 12 € . Ecrivain(s): Alain Marc Edition: Z4 éditions

L’espace où se joue / s’axe / s’articule / s’exprime ce Journal à deux voix s’élance dans le laps d’un « groupe de mots lancés » à la page 14 :

 

« Le désir de la rencontre amoureusevient sous-tendre

l’échange et créer l’illumination. Alors peut-être repousser la

rencontre tout en l’alimentant suffisamment pour pouvoir

continuer à jouir de la venue des révélations. »

 

Le récit épistolaire-par-fragments s’énoncera ainsi, ici, suivant le modus vivendi d’un érotisme constitutif du Dire et du Jouir mis en jeu / mis à jour dans l’écart d’une rencontre éperdument amoureuse inaugurée / initiée par le protagoniste, reçue par sa destinataire.