Alexandre Lacroix navigue avec bonheur depuis une vingtaine d’années entre romans et essais, entre fictions de soi et enquêtes philosophiques. Mais ses romans pourraient de même être considérés comme des enquêtes [que l’on pense à La Muette (1) ou à Voyage au centre de Paris (2)], et ses essais comme des fragments autobiographiques, puisque le « je » y est toujours présent. L’auteur, qui dirige par ailleurs Philosophie Magazine depuis 2006, ne s’encombre pas des frontières génériques traditionnelles et explore tout aussi bien le « moi » [Quand j’étais nietzschéen (3), L’Orfelin (4)], que le monde, comme en témoigne ce dernier livre qu’il consacre à la beauté de la nature.
Alexandre Lacroix part ici d’une expérience vécue il y a quelques années, au Sunset Café, sur l’île grecque de Santorin. Vers 18h30, les touristes s’installent sur les terrasses des cafés et s’abandonnent au spectacle qui se joue devant leurs yeux : le soleil se couche. Tous y assistent « muets d’admiration » et applaudissent à la fin de cette représentation mise en scène par mère nature. Une question, qui fait tout l’objet du présent livre, se pose alors au spectateur-philosophe : « pourquoi, nous autres humains, trouvons-nous beaux les paysages naturels en général et les couchers de soleil en particulier ? ».