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Recensions

La Dérive des sentiments, Bernard Caprasse (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Vendredi, 07 Octobre 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman

La Dérive des sentiments, Bernard Caprasse, éditions Weyrich, Coll. Plumes du Coq, mars 2022, 384 pages, 18 €

 

Dans cette saga familiale l’auteur appréhende le milieu d’une certaine bourgeoisie où se mêlent intrigue, amour et manipulations tandis que les différentes époques, sont bien rendues, le 20ème siècle durant, avec le parcours d’Héloïse, bien née matériellement, partiellement infirme et suscitant toutes les convoitises.

Comme dans son roman précédent, Le Cahier orange, l’auteur s’investit totalement dans ses héros scrutant avec une empathie très personnelle la profondeur des âmes révélée par les situations, sans oublier quelques références historiques desquelles le romancier est friand. L’inattendu semble devenir la réalité avec cette plume précise qui, à nouveau, resitue avec brio les lieux de la campagne ardennaise que connaît bien l’ancien gouverneur de la province du Luxembourg.

Protest Song, La chanson contestataire dans l’Amérique des Sixties, Yves Delmas, Charles Gancel (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Mercredi, 05 Octobre 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Arts, Le Mot et le Reste

Protest Song, La chanson contestataire dans l’Amérique des Sixties, Yves Delmas, Charles Gancel, Editions Le Mot Et Le reste, Coll. Attitudes, août 2012, 456 pages, 26 € Edition: Le Mot et le Reste

 


Le livre que signent Yves Delmas et Charles Gancel aux Éditions Le Mot Et Le reste, Protest Song, La chanson contestataire dans l’Amérique des Sixties, se définit d’emblée non comme un livre d’Histoire mais d’histoires, non comme un documentaire, mais un concert. Il s’agit, au fil des morceaux de l’époque, depuis l’arrivée de Bob Dylan à New York en 1961 jusqu’au concert de Joan Baez en 1972, chantant sous les bombes américaines à Hanoï, de retracer à travers le prisme de la chanson contestataire américaine la révolution musicale et sociale des années soixante.

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Grasset, Jeunesse

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari, ill. Claude Lapointe, 25 € . Ecrivain(s): Pierre Gripari Edition: Grasset


Les Contes de la rue Broca, qu'ont réédité pour notre plus grand bonheur les Éditions Grasset-Jeunesse et qui sont superbement illustrés par Claude Lapointe, est sans conteste l’œuvre la plus célèbre du truculent Pierre Gripari. Traduite dans le monde entier, elle paraît pour la première fois en 1967 aux Éditions de la Table Ronde et passe étrangement inaperçue à cette époque. En 1982, quatre de ces contes sont adaptés pour la télévision par Patrick Le Gall et Alain Nahum.

Il s’agit d’une anthologie de treize histoires (La sorcière de la rue Mouffetard, La Fée du robinet, La patate est une star, L’idiot deviendra une star…) guidée par l’humour facétieux, la fantaisie, le sens du rythme, la magie des mots. Chaque récit a pour toile de fond la rue Broca qui est située dans le cinquième arrondissement de Paris, près des Gobelins, mais qui, note l’auteur dans la préface, n’est pas une rue comme les autres : « Tel l’univers d’Einstein, Paris, en cet endroit, présente une courbure, et passe, pour ainsi dire, au-dessus de lui-même […] la rue Broca, comme la rue Pascal, est une dépression, une rainure, une plongée dans le sub-espace à trois dimensions ».

Le Premier Rayon de Soleil, Alain Millet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Jeunesse

Le Premier Rayon de Soleil, Alain Millet, éditions L’étagère du bas, juin 2022, 31 pages, 11 €

 

Jours de sécheresse

Le Premier Rayon de Soleil annonce l’arrivée du printemps, de la douceur, somme toute du renouveau. Ce bel album moderne, de format carré, maniable pour les petites mains, est entièrement conçu par Alain Millet, diplômé des arts Décoratifs de Paris, enseignant dans une école d’art à Aix-en-Provence. La couverture offre une scène de jeu et d’acrobatie. Les pages de garde présentent des reflets sur un mur sablé. L’image de la couverture n’est autre qu’une photographie d’une famille d’une espèce particulière, entre le loup, le renard, le chien et le lapin (à cause de leurs grandes oreilles). Les parents, Lila, Lino et leur fils Léo doivent quitter leur lieu d’origine. Un soleil brûlant a asséché la terre de leur ferme, leur rendant la vie impossible.

Nous nous aimions, Kéthévane Davrichewy (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 28 Septembre 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Sabine Wespieser

Nous nous aimions, Kéthévane Davrichewy, août 2022, 145 pages, 19 € Edition: Sabine Wespieser

 

Le titre même du roman fait appel au sentiment de nostalgie et de durée, par l’emploi de l’imparfait. Kéthévane Davrichewy décrit dans ce roman sensible le parcours de deux sœurs, Kessané et Tina, qui se sont établies en France mais retournent régulièrement en Géorgie passer leurs vacances sur la terre de leurs ancêtres caucasiens. Leur mère, Daredjane, tient à la préservation de ce lien, de ces racines ; elle espère que son époux, Tamaz, les rejoindra dans leur résidence du Vésinet, pour y couler des jours heureux avec elle et ses filles.

C’est la force et l’omniprésence des souvenirs de l’enfance et de l’adolescence qui marquent de leur empreinte les vies de Kessané et de Tina. La première se confronte aux premières épreuves humaines, teste les qualités et défauts de son propre corps : « Elle fait l’apprentissage de la solitude. Elle y tient et aime de plus en plus s’endormir seule. (…) Elle s’examine sans complaisance, de la tête aux pieds. Elle aime bien ses épaules, pas ses bras. Ses jambes, pas ses pieds. Ses seins, ça dépend des jours et des poses qu’elle prend ».