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La Une CED

L’Assise

Ecrit par Clément G. Second , le Mercredi, 27 Août 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

 

Sa réputation de femme positive et même entreprenante n’était plus à faire. On vantait son opiniâtreté quotidienne jusqu’à se reposer sur elle par ce lâche alibi auquel se ramènent souvent les louanges, et personne ne s’étonnait d’inférer ou d’apprendre que de nouveau elle se levait bien avant le réveil des autres et se retirait très tard après l’extinction des voix et des menus bruits de l’avant-nuit.

Pourtant, si considérée et même implicitement remerciée qu’elle se sût, sa conscience intime lui rappelait, avec un effet de satisfaction presque amer, que cette reconnaissance resterait à la surface de celle qu’elle n’avait jamais cessé d’être.

L'Homme sans maladie, Arnon Grunberg/Fleur de province, Christian Larrède

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 20 Août 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

L’Homme sans maladie, Arnon Grunberg, éd. Héloïse d’Ormesson, août 2014, rentrée littéraire, 256 pages, 18 €

Fleur de province, Christian Larrède, éd. Les Soleils bleus, mai 2011, 124 pages, 14 €

 

Pourquoi évoquer en parallèle ces deux romans parus, l’un en mai 2011 pour Fleur de province, l’autre l’été 2014 pour L’Homme sans maladie ?

Apparemment, rien ne rassemble particulièrement ces deux romans au point de les inscrire ensemble dans l’en-tête d’un article critique sur des impressions de lecture. Et pourtant…

En débutant ma lecture de L’Homme sans maladie de l’auteur néerlandais installé à New York, Arnon Grunberg, mes souvenirs de lectrice m’ont reportée spontanément vers la lecture plus ancienne de cet autre roman lu deux ans auparavant, Fleur de province, roman de l’homme de média avant tout passionné de musique et d’écriture, auteur français, Christian Larrède.

Les écrivains judéo-algériens

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 18 Août 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

En ces jours funestes où les haines et les guerres sacrées très sales sont devenues la culture quotidienne, banale, dans le monde arabo-musulman, et afin de lever tout amalgame politico-culturel, j’évoque la littérature judéo-algérienne d’expression française.

Si l’école judéo-algérienne de musique est considérablement connue, par le large public comme par les spécialistes, la littérature judéo-algérienne, quant à elle, demeure totalement méconnue ou tabou.

Le monde de la culture artistique connaît assez bien les génies de la musique et de la chanson à l’image de cheikh Raymond, Reinette l’Oranaise, Lili Labassi, Blond-Blond, Salim Halali, José de Suza, Lili Boniche, René Perez, Maurice El-Medioni, et j’en passe. Une école judéo-algérienne qui a marqué l’histoire de la musique algérienne jusqu’à nos jours.

De l’autre côté, la société littéraire et les gens du livre algériens ne savent rien ou peu de chose sur les écrivains judéo-algériens, à l’image de :

Les déserts de Jean-Marie Gustave Le Clézio (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 03 Juillet 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

 

Je n’ai jamais éprouvé de grande passion à la lecture de Le Clézio. Tout au plus une sorte d’admiration froide pour la simplicité et le ciselage de son écriture. Mais je ne suis pas sûr que les livres de Le Clézio soient faits pour susciter de la passion. Ils sont a-passionnels, par une espèce d’évacuation parfaite de l’intérêt narratif. Il n’y a pratiquement pas d’histoires dans les romans de Le Clézio. Juste un cadre, un air, une mélopée, presque un assoupissement. On va dans un livre de Le Clézio comme on va se coucher le soir : c’est confortable, souvent voluptueux. Et puis on dort.

Le plus étonnant est que, quand on rencontre le personnage – je ne le connais pas personnellement, je veux donc dire à travers l’image et le son d’un plateau de télévision – on a le sentiment de continuer en quelque sorte la lecture d’un de ses livres. C’est sans passion, presque anodin, hors vie, mais impeccable, séduisant, précis, modeste.

Editions Corti Rencontre avec Fabienne Raphoz, éditrice à tire d’aile

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Lundi, 30 Juin 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

« Si la littérature n’est pas pour le lecteur un répertoire de femmes fatales, et de créatures de perdition, elle ne vaut pas qu’on s’en occupe ».

Julien Gracq

 

José Corti (J. Corticchiato, 1895-1984), d’origine corse, a ouvert dès 1925 une librairie au 6, rue de Clichy à Paris. Il a commencé à éditer la plupart des auteurs surréalistes, ses amis : Breton, Éluard, Aragon, Char, Péret, Crevel, Dalí. Il se fixe ensuite 11, rue Médicis, à deux pas du jardin du Luxembourg, où les éditions Corti ont toujours leur siège. En 1938, il fait la connaissance de Julien Gracq qui, sa vie durant, n’aura pas d’autre éditeur (hormis La Pléiade). La maison d’édition s’engage, sous l’Occupation, dans la publication de textes clandestins. Après la guerre, José Corti n’aura de cesse de publier des textes poétiques, des recherches critiques et rééditera des classiques méconnus du romantisme européen.