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Côté écrans

Ma dernière séance, Marielle, Broca et Belmondo, Thomas Morales (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 25 Mars 2021. , dans Côté écrans, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Pierre Guillaume de Roux éditeur

Ma dernière séance, Marielle, Broca et Belmondo, Thomas Morales, janvier 2021, 126 pages, 15 € Edition: Pierre Guillaume de Roux éditeur

 

« Lui qui jouait les chambellans flamboyants, n’était que timidité, colère rentrée et échappées solitaires. Sa manière de suspendre le temps, de le charger de mille reflets, de nimber la phrase d’une incertitude, il était le seul à pratiquer le funambulisme sur grand écran, entre introspection et ridicule, entre grandiloquence et détachement » (L’ami de la famille, Un moment d’égarement avec vous, Jean-Pierre).

Ma dernière séance, Marielle, Broca et Belmondo, est l’un des derniers livres publiés par Pierre Guillaume de Roux (1) avant sa disparition, le 11 février dernier. Un livre comme il les aimait : curieux, audacieux, drôle, piquant, un rien nostalgique d’un temps précieux où le cinématographe aimait ses comédiens, ses scénaristes et surtout ses spectateurs, un cinéma qui n’avait pas honte qu’on le qualifie de distrayant, de léger, parfois loufoque, maniant avec humour des réflexions au vitriol sur la société de son temps, toujours réjouissant et fantaisiste.

Inglorious Basterds, Glorious movie ! (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 25 Mars 2021. , dans Côté écrans, Les Chroniques, La Une CED

 

Je ne m’en lasse pas et, comme Tarantino, ma jubilation ne faiblit pas. Inglorious Basterds est sorti sur nos écrans en juillet 2009. Voici la note que j’écrivais pour Le Monde à la sortie du film. Depuis, cette bande s’est installée dans mon imaginaire comme une œuvre-culte à laquelle je rends régulièrement hommage. Alors encore une fois…

De toute évidence ce film a le ton d’une pochade estivale. Oui mais voilà, seulement le ton, nos mémoires de cinéphiles sont peuplées de « pochades estivales » devenues des films-culte. De Coups de Feu dans la Sierra ou Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia, de Sam Peckinpah, au Duel de Steven Spielberg, en passant par le Gloria de John Cassavetes, que serait le cinéma sans les « rigolades » de juillet/août cachant des joyaux devenus légendaires ?

La « pochade » de Tarantino est évidemment destinée à s’inscrire d’emblée dans ces perles d’été. Tout y est déjà culte.

Poésie et cinéma, entretien avec Matthieu Gosztola Questions posées par Béatrice Bonhomme

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 03 Mai 2018. , dans Côté écrans, Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

– Quand et avec qui allez-vous au cinéma (seul, en couple, en famille, avec des amis…) ?

 

En matinée (souvenir inoubliable, enfant, de La Nuit du chasseur de Laughton) ou le soir. Plus souvent le soir. Seul ou en couple. Mais être au cinéma, dans ce noir chaud, accueillant, qui est (excitation et légère angoisse) comme le prélude d’une survenue, d’un accouchement miniature (l’accouchement d’une émotion), être au cinéma, c’est : ne jamais être seul, n’est-ce pas ? Puisque l’émotion que l’on éprouve est à la fois hautement singulière et universelle, étant partagée, du moins supposément, par toutes les personnes présentes. L’on est tous ensemble, toujours, et la solitude à laquelle nous convie la salle de cinéma, lorsque l’on y va seul, nous le fait confusément sentir, ressentir, à chaque instant, même quand cette constatation n’affleure pas, n’embrasse pas la conscience mais demeure nichée dans le profond inintelligible. Être au cinéma me fait toujours songer au sermon de John Donne mis en exergue par Hemingway dans Pour qui sonne le glas : « La mort de tout être humain me diminue, / Car je suis concerné par l’humanité tout entière ».

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, par Sylvie Ferrando

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans Côté écrans, Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, site internet dédié au cinéma indépendant et présenté à la presse le 18 janvier 2018 au cinéma Le Majestic Passy à Paris

 

1/ Comment vous est venue l’idée de créer ce site ? Etait-ce pour faire de la concurrence à Allociné ? Pour concevoir un site plus complet, une véritable base de données cinématographiques ? Pour lancer un travail d’équipe ?

 

En fait, je dis toujours en introduction que je suis parti du constat suivant : je déteste me trouver tout seul dans une salle obscure. Je suis cinéphile et je trouve dommage que certains films que je trouve intéressants, voire géniaux, ne rencontrent pas leur public. J’étais prof de lettres et à la mort de mon père en 2010 j’ai décidé de reprendre la compagnie de production Eric Rohmer, que mon père avait créée, et j’ai passé un master de production cinématographique.

David Lynch, Twin Peaks, The Return, par Matthieu Gosztola

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 09 Novembre 2017. , dans Côté écrans, Les Chroniques, La Une CED

David Lynch, via la troisième saison de sa mythique série, dilatant et le temps* (en témoignent les si nombreuses répétitions, l’ineffable longueur de certains plans…) et l’espace (expliquer en quoi, serait déflorer l’inconnu), nous invite à vivre – grâce à cette forme d’immersion que provoquent la bande-image et la bande-son – une expérience, dans une forme de lâcher-prise, et non à être dans la position d’un spectateur recomposant patiemment, épisode après épisode, un savant puzzle.

Lynch nous invite, avec les moyens (relativement innombrables) que lui offre la série, à renoncer au désir de comprendre. À ce grand, profond désir qui nous anime, face à toute narration, serait-elle éclatée. Dévoyant, d’expérimentale manière, le précepte en germe dans Mulholland Drive (qui devait déjà être, à la base, une série) comme quoi une clé présentée comme signe, comme indice, devrait immanquablement, en ouvrant quelque chose, dénouer un mystère (alors qu’il s’agit bien plutôt de façonner le mystère).

Jusque dans l’horreur, la série est (et l’usage des synonymes est, ici, de rigueur) grotesque, bizarre, insolite, déroutante, fantasque, fantastique, drôle, abrupte, comique, farfelue, changeante, déconcertante, monstrueuse, bizarroïde, amusante, anormale, étonnante, abracadabrante, baroque, loufoque, belle, dérangée, biscornue, brindezingue, insensée, cocasse, hallucinée, curieuse, déséquilibrée, excentrique, extravagante, fêlée, fantaisiste.