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Les Livres

Assommons les poètes !, Sophie G. Lucas (par Sylvie Zobda)

Ecrit par Sylvie Zobda , le Lundi, 08 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Anthologie, La Contre Allée

Assommons les poètes !, mars 2018, 156 pages, 10 € Edition: La Contre Allée

 

Sophie G. Lucas convoque dès le titre de son dernier recueil de poésie les plus grands. Comme Baudelaire et son Assommons les pauvres !, elle rappelle que vivre de l’écriture poétique relève du combat, le paysage littéraire laissant peu de place à ce genre. « Ecrire de la poésie de nos jours est une forme de résistance ». Le livre est un témoignage. Un Témoin (pour reprendre le titre de son précédent ouvrage édité lui aussi à La Contre Allée en 2016) de sa vie de poète.

Quatre temps organisent l’ensemble :

* Dans Ecrire, Faire écrire, elle évoque son quotidien, chez elle ou lors des ateliers d’écriture en milieu scolaire ou carcéral. La bataille de la reconnaissance, de la transmission bat son plein. Rien n’est jamais acquis. Pourtant, elle ne désespère pas.

« De petits cailloux ont été semés derrière moi. Je retrouverai mon chemin. Je reviens dans quelques mois. Semer encore quelques cailloux » (Je suis cet homme).

Je connais des îles lointaines, Louis Brauquier (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 08 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, La Table Ronde - La Petite Vermillon

Je connais des îles lointaines, mai 2018, 576 pages, 10,50 € . Ecrivain(s): Louis Brauquier Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Voici les « poésies complètes » d’un fou de Marseille et des voyages, explorateur né des contrées, son travail dans les Messageries Maritimes lui fait humer la mer et les lointains comme personne, à la fois en expert, en poète, en sensuel ouvert à l’autre monde (« la nuit de l’Amérique » ou « le vent d’Egypte (qui) sent le sable »). Mais il n’a pas négligé son port d’attache, sa ville phocéenne, dont il illustre l’âme, les quais, les places, avec ce pointillisme aigu des « souvenirs/ qu’une montée de crépuscule » avive ; et parfois, dans l’odeur d’un café, il fait bon s’arrêter : « asseyons-nous… pour reposer vos yeux/ Je veux que vous tourniez vers l’ombre votre tête ;/ Nous boirons des anis ruisselants et joyeux » (p.129).

Fidèle aux normes classiques, à la prosodie, ouvert à d’autres formes non rimées, comme il l’est assez facilement aux sollicitations du monde : « goût de forêt vierge », « l’insolite a crié pendant la méridienne », ou encore cet amoureux des rencontres renouvelées avec un passé enfui : « Rencontré Guastalla dans la rue Paradis/ où le temps du lycée et plus d’un demi-siècle ?/ Jeune, il avait un doux visage de marrane » (p.432).

Les 250 livres préférés du Club de La Cause Littéraire (des places 74 à 95)

Ecrit par La Rédaction , le Samedi, 06 Avril 2019. , dans Les Livres, La Une Livres

 

La Cause Littéraire anime un Club sur le réseau social FaceBook. Lors d’une « votation » littéraire récente, les membres de ce club dont les noms sont en bas de cette page ont désigné les 250 livres qu’ils préfèrent. Nous vous les présentons, en ordre croissant (du 250ème au 1er) et par tranches de nombres de voix obtenues. Nous publierons 2 tranches par semaine, le mardi et le vendredi.

Nous espérons que cette sélection vous sera utile pour vos choix de livres.

 

Livres classés des places 74 à 95

Deux poètes au Castor Astral - Eric Poindron et CharlElie Couture (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 05 Avril 2019. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

 

Comment vivre en poète, 300 questions au lecteur et à celui qui écrit, Eric Poindron, Le Castor Astral, coll. Curiosa & Cætera, février 2019, 128 pages, 15 €

 

La Mécanique du ciel, 50 poèmes inchantables, CharlElie Couture, Le Castor Astral, coll. Curiosa & Cætera, février 2019, 272 pages, 18 €

 

« Celui qui vit en poète, c’est celui qui fait, qui dit, qui lit, qui luit. Qui pille puis éparpille » (Eric Poindron, Quelques réponses sans questions avant les questions sans réponses).

« Et ils mettent le feu / En jouant free du Jazz / Oh Jazz ! Eternel Jazz viral et revival, / Comme des flèches d’énergie virile » (CharlElie Couture, Down Town Manhattan).

Battre l’immense, Béatrice Libert (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Vendredi, 05 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Battre l’immense, Revue Nunc, éditions De Corlevour, 2018, 74 pages, 15 € . Ecrivain(s): Béatrice Libert

 

Chez Béatrice Libert, le poème brasse le quotidien ; le mot est dans chaque geste, dans chaque attente.

Vivant en poésie, presque en « Petit Poucet », elle (je) « pose ses galets sur la page/ Et trace en silence la Voie prodigieuse/ De l’émerveillement ».

En effet, le poème et le jour ne font qu’un dans sa belle assimilation à ouvrir un visage ou éclairer une nuit (« Eteignez la lumière/ Ouvrez votre visage/ Laissez-les éclairer votre nuit/ »).

En recherche de cette communication ultime pensée en « lettre d’amour », dans « une portion étrange et vide/ Décalée du réel/ A l’intervention du fracas », la poète, funambule en mots de Vie, sait que « même les écureuils/ Connaissent le vertige ».

C’est que, Béatrice, équilibriste en mots simples, gère le poème de main de maître avec une sorte de fracas qui l’habite, mais sans état d’urgence. Toute appellation serait-elle donc vaine puisque « l’arbre n’est pas l’arbre » et que « le (ce) poème/ N’est pas un poème/ ».