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Les Livres

Le système Victoria, Eric Reinhardt

Ecrit par Paul Martell , le Jeudi, 01 Septembre 2011. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Stock, La rentrée littéraire

Le Système Victoria, 526 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Eric Reinhardt Edition: Stock

 

En sortant d’un magasin où il vient d’acheter une peluche pour sa fille, David Kolski croise une femme. Il est fasciné. D’abord, il n’ose pas l’aborder, d’autant plus qu’il est attendu pour fêter l’anniversaire de sa fille et qu’il n’a pas de temps devant lui. Mais il décide de la suivre, d’abord dans un café, puis dans un bowling et au bout de trois heures passées à la regarder, il l’aborde enfin.

Elle lui tend une carte de visite. Elle s’appelle Victoria de Winter, elle est la responsable des ressources humaines d’une très grosse entreprise. Ils se donnent rendez-vous quelques jours plus tard dans un grand restaurant. Une liaison torride s’engage.

David n’a aucune envie d’avoir une maîtresse, mais il ne peut pas résister à l’idée de ne plus jamais revoir Victoria. Pourtant, elle représente tout ce qu’il déteste. Elle est même son contraire, mais il est subjugué et devient complètement dépendant.


Désolations, David Vann

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 31 Août 2011. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Gallmeister, La rentrée littéraire

Désolations, 300 pages, 23 € . Ecrivain(s): David Vann Edition: Gallmeister

Le premier roman de David Vann, Sukwann Island, avait été un choc. Un véritable coup de poing littéraire, aussi âpre et lyrique, qui entraînait très loin dans les noirceurs de l’âme humaine et laissait pantois. Le deuxième roman de l’auteur était fortement attendu. Peut-être trop. Ce qui fait que, malgré d’indéniables qualités, Désolations ne convainc pas entièrement. Sans doute est-ce aussi dû au fait que David Vann reprend les mêmes ingrédients, la même recette, comme si, d’une certaine manière, il n’avait pas su se renouveler. La trop grande similitude entre les deux livres pousse à la comparaison et elle n’est malheureusement pas en faveur de Désolations. On a ainsi parfois l’impression de lire une version longue, et quelque peu diluée, du premier ouvrage.

Alors que Sukwann Island se concentrait sur la confrontation entre un père et son fils, Désolations voit plus large et convoque toute une famille.

La retraite arrivant, Gary et Irene ont décidé d’aller vivre sur l’île de Caribou Island (le titre original du livre), en Alaska. Pour Gary, s’installer au milieu de la nature est le rêve de toute une vie. Sa femme, elle, est beaucoup plus sceptique.

« Si vous vouliez jouer les idiots et tester vos limites, voir jusqu’où les choses pouvaient mal tourner, c’était l’endroit idéal ».

Maître des Brumes, Tomi Ungerer (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Mercredi, 31 Août 2011. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Jeunesse, L'école des loisirs

Maître des Brumes, Tomi Ungerer, Éditions L’école des loisirs, Littérature jeunesse, 2013, trad. anglais, Florence Seyvos, 48 pages, 13,70 € Edition: L'école des loisirs

 

À plus de quatre-vingt-un ans, Tomi Ungerer, dont le talent protéiforme n’a pas pris une ride, signe, avec Maître des brumes, son dernier album, traduit de l’anglais par Florence Seyvos et publié par L’école des loisirs.

La dédicace nous indique que ce conte est d’abord un hommage à l’Irlande, le pays de sa femme, où l’auteur vit depuis quelques années et dont l’âpre beauté, faite de grisaille, de confins écorchés, est parfaitement rendue par son inimitable coup de crayon : « Ce livre est dédié à l’Irlande et à tous les gens qui nous ont accueillis à cœur ouvert ». – Un pays où la tourbe fait les meilleurs whiskeys, où la Guinness coule à flot, où la musique et la bonne humeur vont bon train, si l’on en juge à l’avant-dernière page qui croque sur le vif une scène habituelle de pub de village. Le dessinateur s’est plu, en effet, à multiplier les scènes de genre en restant au plus près de ce qui constitue les travaux et les jours des gens de peu : récolte de la tourbe que l’on débite en briquettes pour le feu, gardiennage des moutons sous l’œil bienveillant d’un dolmen, filage et ravaudage des filets dans l’humble chaumière familiale…

Dire son nom, Francisco Goldman

Ecrit par Anne Morin , le Lundi, 29 Août 2011. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman, Christian Bourgois, La rentrée littéraire

Dire son nom, Trad. Anglais (USA) Guillemette de Saint Aubin. 440 p. 19€ . Ecrivain(s): Francisco Goldman Edition: Christian Bourgois


Ce livre peut être ludique et léger, ou impudique et pesant comme la mort, pas plus que la mort. C’est, comme tous les récits autour de la perte, une question résurgente : pourquoi ?

La femme du narrateur, Aura, apparaît, la plupart du temps, comme une créature éthérée : c’est un lutin, un elfe, une fée, un petit personnage déroutant, fantasque, doutant, insaisissable. Femme-enfant à la fois spontanée et réfléchie. Le narrateur, le mari, la voit ainsi dans un arbre après sa mort, où son sourire seul lui apparaît, si effrayé à l’idée qu’il puisse la manquer, l’oublier.

La vie d’avant Aura se fait irréelle, imprécise, improbable : a-t-il vraiment vécu avant ? Perpétuellement interrogés, remués, sont le destin, la chance, la mort et la vie et son jeu de roulette : une chance sur (?) qu’ils se rencontrent, une chance sur (?) qu’ils s’aiment… une chance sur (?) que la vague sur cette plage-là soit scélérate, la mauvaise… « Esta es mia » dira Aura, avant de la suivre.

Oméga mineur, Paul Verhaegen

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 17 Août 2011. , dans Les Livres, Recensions, Roman, Le Cherche-Midi

Oméga Mineur. Le Cherche Midi, Lot 49, 740 p. 25 €. 2010 . Ecrivain(s): Paul Verhaegen Edition: Le Cherche-Midi

 

Il y a des livres qu’on aime tellement qu’on a envie de les partager avec tout le monde. Il y a des livres qui changent la vie d’un lecteur. Il y a des livres comme Oméga Mineur du flamand Paul Verhaeghen.

Oméga Mineur est un monument. Un livre brillantissime comme il n’y en existera peut-être qu’un seul cette année. Ou dans les dix prochaines. Oméga Mineur est un livre total qui a l’ambition folle d’embrasser tout le XXe siècle. Et qui y parvient.

Comment débute-t-on un roman total ? Par une scène de sexe. Parce que « au commencement était l’Acte ».

Par le trou de la serrure, Paul Andermans espionne sa colocataire en pleins ébats. Mais quelque chose l’interpelle. Il a l’impression d’une mise en scène, comme si tout avait été organisé pour qu’il y assiste précisément à ce moment. Pendant plusieurs jours, cette scène va se rejouer dans son esprit et le torturer. Et c’est pourquoi il décide de se lancer dans la rédaction du « Grand livre » que nous pouvons lire.