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La Une Livres

Bazar, Bernard Pignero

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 06 Novembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Voyages

Bazar, éd. Encre toile, juin 2017, 236 pages, 20 € . Ecrivain(s): Bernard Pignero

 

C’est un récit – précis et géographique en diable – ou bien une fable bourrée d’allusions métaphoriques, dont on guette l’arrivée de la morale de page en page, sans doute aussi un roman échevelé d’imaginaires. Bref, c’est un livre de Bernard Pignero.

Un tour du monde – rien que ça ! À la proue de bateaux improbables, par tous les temps, et bien plus, les époques. On y trouvera tout ou presque de ce qui nous importe ; la guerre et la misère, dans un coin d’Europe – Est /Sud, mais il se pourrait qu’on se trompe ; des machettes de djihadistes ou bien de quelques autres a-humains, si nombreux à peupler le monde de leur haine, la fuite pour survivre, évidemment, et l’amitié – souvent imprévisible, l’amour, bien sûr, toujours incandescent. Le grandir de tout un chacun, pas moins. Des ports, comme dans les chansons de Brel, des paysages des tableaux de Gauguin, des regrets – tellement – et le pied qu’on remet sur le pont de l’embarquement pourtant. L’ailleurs, toujours. Des pans entiers de littérature, la nôtre, nous visitent en clins d’œil élégants ; Diderot, Montaigne, plus d’une fois, Voltaire, ma foi, et Proust – ça c’est pour l’écriture. Chacun du reste fera sa propre cuisine en l’affaire, s’équipant à sa guise pour cette traversée conjuguant avant tout la liberté, et son prix.

Les bienheureux, Patryck Froissart

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 03 Novembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Nouvelles, Ipagination

Les bienheureux, 104 pages, 11,70 € . Ecrivain(s): Patryck Froissart Edition: Ipagination

« Ces yeux qui sont tout un poème / De langueur et de volupté / Disent, résolvant le problème / “Sois l’amour, je suis la beauté” »

Théophile Gautier, La Fellah, pp.84-85, cité par P. Froissart

 

Au bonheur des maux

Au bonheur des mots

Ce recueil de huit nouvelles bien frappées, champagne de l’esprit, met en scène l’humanité… Enfin, pas exactement, disons qu’il joue de ses deux composantes originelles, les hommes, les femmes… Sommes-nous, à chaque incipit, dans la douce lumière du Jardin d’Éden ? Adam et Ève s’y promènent-ils sous les ombrages, main dans la main par les sentiers d’un bonheur sans fin ? Pas exactement. Cette vision d’idylle tend à se brouiller : les couples, les unions passagères sont ici tous marqués d’une fatalité : rien ne va de soi, rien n’est simple ou, si l’on veut, tout se complique et les brumes de la discorde, les maux dont nous souffrons depuis toujours accablent les paysages prometteurs. « La faute à qui ? » – demandera le lecteur naïf, s’il en est encore un ici-bas.

Le ralenti des choses, Jacquie Barral

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Jeudi, 02 Novembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, Fata Morgana

Le ralenti des choses, octobre 2017, 56 pages, 17 € . Ecrivain(s): Jacquie Barral Edition: Fata Morgana

 

Avec son livre, Jacquie Barral ramène à l’essentiel du geste et l’art à travers son origine : « Lorsque l’on trace, enfant, son premier trait avec un crayon sur un bout de papier, ou avec un bâton dans le sable, ou un doigt sur une vitre embuée, on ignore tout de l’aventure extraordinaire qui va suivre. Et pourtant la magie du dessin vient d’être découverte ». Le dessin permet donc de réaliser une arche d’acier qui invite naturellement l’être à pénétrer dans l’enceinte d’un lieu qui donne le plus merveilleux des points de départ et des points de vue.

Jacquie Barral a trouvé en lui l’élément déterminant pour confirmer et développer la singularité de son travail et de son apport à la postmodernité. Grace à lui, elle a découvert l’effet d’une ouverture et le sens du mouvement. Il lui suffit parfois d’une table pour créer les cascades dont elle a le secret. Le dessin, entre lenteur et vitesse, produit chez elle différentes arêtes, fentes et intervalles qui participent à la construction d’un vaste réseau graphique.

Le goût du Portugal, collectif

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Mercure de France, Anthologie

Le goût du Portugal, collectif, mai 2017, 126 pages, 8 € Edition: Mercure de France

 

De la petite collection érudite qui donne « le goût » des choses variées (café, Afrique, et autres merveilles), ce volume présenté par Jacques Barozzi et qui en a établi les textes d’anthologie.

Le même principe préside : faire connaître par le biais de textes d’auteurs de différentes périodes, et forcément, il s’élève de l’ensemble une sorte de charme imparable, puisqu’on est entré comme par effraction douce dans l’intime connaissance, ici, d’un pays.

Le Portugal, ce n’est pas certes seulement Monsieur Personne, Fernando Pessoa, toute une littérature à lui seul (selon le mot de Bianciotti), et en dépit du grand rayonnement de l’auteur à hétéronymes multiples (72 selon la spécialiste Teresa Lopez), il reste que de nombreux écrivains de grande qualité diffusent eux aussi une manière d’éclat sur ce petit pays, à la culture riche et féconde.

The Lulu Projekt, Magali Mougel

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Jeunesse, Théâtre, Espaces 34

The Lulu Projekt, 2017, 53 pages, 13 € . Ecrivain(s): Magali Mougel Edition: Espaces 34

 

What else should I be ?

Force est de reconnaître qu’il existe depuis déjà de nombreuses années un théâtre écrit pour les adolescents, joué par eux dans le cadre d’ateliers, d’options scolaires mais aussi d’institutions dont la programmation est tournée prioritairement vers ce public « jeunesse » ; on peut citer le TGN de Lyon ou Am Stram Gram dirigé par Fabrice Melquiot à Genève. Le système actuel des subventions publiques oblige la création pour des scènes nationales ou des centres dramatiques nationaux de plusieurs spectacles destinés aux enfants par saison. Les auteurs, leurs éditeurs accompagnent ce mouvement. Suivent aussi les prix littéraires dédiés. Certains auteurs d’ailleurs en dehors de leur bibliographie générale signent de nombreuses pièces « jeunesse » comme E. Bond, dès le début des années 2000 ou Fabrice Melquiot en France.