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Les Dossiers

L'art de la biographie. Entretien avec Ariane Charton

, le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

« Une biographie, c’est avant tout laisser parler la personnalité et la replacer dans son temps de façon ordonnée et chronologique ».


Entretien avec Ariane Charton, biographe d’Alfred de Musset, de Debussy (Gallimard, collection Folio bio, 2010 & 2012), et de Marie d’Agoult (Editions Kirographaires 2011)

Spécialiste de l’époque romantique, Ariane Charton a par ailleurs établi l’édition de la correspondance amoureuse entre Marie Dorval et Vigny (Mercure de France, coll. Le Temps retrouvé). Elle est également l’auteur du Roman d’Hortense (Albin Michel, prix littéraire de la ville de Mennecy 2010) consacré à Hortense Allart, la dernière maîtresse de Chateaubriand, et d’une anthologie Cher papa, les écrivains parlent du père (J.-C. Lattès).


Son blog : Les âmes sensibles http://actualitte.com/blog/arianecharton/

Cthulhu à Helsinki (2)

, le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Etude de quelques constantes des récits post-lovecraftiens

Comparaison avec d’autres nouvelles récentes


Nous avons jugé utile de mettre cette nouvelle en perspective avec deux autres nouvelles post-lovecraftiennes ayant une tendance au second degré, dont les auteurs aiment à se servir des allusions au maître de Providence, non pas pour instiller la peur en s’inscrivant dans une tradition littéraire qui a fait ses preuves, mais plutôt pour adresser des clins d’œil ludiques au lecteur : H.P.L. (1890-1991), de Roland C. Wagner (Wagner 2000 : 261-277), et Shoggoth’s old peculiar (en français La spéciale des Shoggoths à l’ancienne), de Neil Gaiman (Gaiman 2005 : 147-159).

La nouvelle de Neil Gaiman n’aurait strictement aucun intérêt pour des lecteurs ne connaissant pas Lovecraft, car elle repose entièrement sur des allusions à celui-ci, sur des détournements, tout part de l’œuvre de l’écrivain américain et ne semble pas chercher à parler d’autre chose qu’elle. L’intrigue est la suivante : un jeune touriste américain, Ben Lassiter, erre sur la côte anglaise, trompé par un guide de voyage bourré d’approximations et de mensonges ; il arrive par hasard dans un village appelé Innsmouth, où par bonheur il trouve enfin un pub ouvert et parvient à assouvir sa faim.

Moi, Je, Zucco, Bernard-Marie Koltès

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 26 Mars 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

 

Une petite étude sur le Zucco de B.-M. Koltès


Pour comprendre Roberto Zucco, le héros éponyme de la pièce de B-M. Koltès, et si on fait le choix de ne pas s'en tenir uniquement à l'affaire Succo, la vraie affaire criminelle, il faut dire quelque chose sur l'identité. Identité, entendue ici, comme un processus, la projection d'un moi vers d'autres moi, où, Zucco cherche une issue à sa violence du dedans.


Il s'approche, la caresse, l'embrasse, la serre; elle gémit.

Il la lâche et elle tombe, étranglée.

Zucco se déshabille, enfile son treillis et sort.

Koltès, R. Z.; p. 18

Cthulhu à Helsinki (1)

, le Vendredi, 23 Mars 2012. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Étude de quelques constantes des récits post-lovecraftiens


Travaillant dans le cadre d’un mémoire de M2 sur les allusions à la culture populaire dans la littérature finlandaise contemporaine, nous avons été amené à nous intéresser à un type bien particulier d’allusions, celles qui se fondent sur les écrits de l’écrivain américain Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Le fait que l’on trouve en Finlande, non certes une tradition du récit fantastique lovecraftien, mais plusieurs nouvelles se situant délibérément dans la lignée des œuvres de Lovecraft, en lui empruntant ses thèmes et sa mythologie, montre bien l’ampleur du phénomène des récits post-lovecraftiens. Quel autre écrivain de l’époque moderne peut se vanter d’avoir inspiré tant d’auteurs, dans tous les pays, qui lui ont emprunté certaines de ses créations, à des fins extrêmement diverses, ludiques, commerciales, ironiques, sérieuses, etc. ? Même les hommages à Arthur Conan Doyle, les œuvres faisant intervenir Sherlock Holmes, ses aventures « apocryphes », ne nous semblent pas avoir la même étendue.

Entretien avec Eloïse Lièvre (à propos de "La biche ne se montre pas au chasseur")

, le Vendredi, 16 Mars 2012. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

Quand l’autofiction se fait romanesque

« À partir du moment où l’on écrit avec une intention littéraire, on est forcément dans la fiction ».


Entretien avec Eloïse Lièvre


Sophie Adriansen : votre premier roman, La biche ne se montre pas au chasseur, aborde le thème de la difficulté à concevoir un enfant. Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire sur ce sujet ?


Eloïse Lièvre : Le thème de la difficulté à concevoir un enfant est en effet le sujet premier. Sur ce point de départ, d’autres thèmes se sont greffés. Je voulais notamment parler de ce moment où la jeune fille devient une femme, ce « passage ». Ce roman traite donc aussi de l’invention de la féminité, et de sa définition.