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Critiques

Arcanes majeurs, Silvaine Arabo par Parme Ceriset

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 26 Février 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie

Arcanes majeurs, Silvaine Arabo Editions Alcyone novembre 2018, 83 pages, 21 €

 

L’univers de Silvaine Arabo offre au lecteur une excursion poétique dont la beauté côtoie les rivages de l’absolu. Il s’agit d’une aventure mystérieuse, énigmatique, presque initiatique. L’auteure dessine de mot en mot, de souffle en souffle, les contours d’une mythologie qui lui est propre : «

On a des mots, des souffles autant dire : ce qui porte la vie

et qui germera. »

Par petites touches, comme une impressionniste du Verbe, la poète peint une fresque dont la magnificence appelle naturellement cette parole de René Char : « Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté, toute la place est pour la beauté ».

On perçoit à travers les images et les métaphores tissées à l’or fin un rapport mystique à la Nature, aux éléments et au grand Tout : « On est ce mica brûlant sur le sol de déserts », « On est tout, on n’est rien ».

Une vie dans les mots, Paul Auster I.B. Siegmundfeldt (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Mardi, 25 Février 2020. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Actes Sud

Une vie dans les mots, Paul Auster I.B. Siegmundfeldt, traduit de l’américain par Céline Curiol, 2020, 340 pages, 23,80 € . Ecrivain(s): Paul Auster Edition: Actes Sud

 

 

Ce recueil passe au crible six écrits autobiographiques et dix-sept romans de Paul Auster, le tout présenté sous la forme de vingt-trois entretiens entre l’auteur et Inge Birgitte Siegumfeldt, professeur d’université à Copenhague. Chacun des entretiens porte sur un écrit ou un roman.

Avant eux, un prologue. Paul Auster y explique qu’il n’est guère en mesure de répondre aux questions pourquoi et comment. Il préfère s’en tenir « au quoi, au quand et au ».

Il veut aussi profiter de ce livre pour « éclaircir les choses », voire même « rectifier des erreurs monumentales » (aussi bien sur lui-même que sur Siri Hustvedt), « tant dans la presse écrite que sur Internet ».

Brigitte Fontaine, Benoît Mouchart (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 25 Février 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Biographie, Le Castor Astral

« Brigitte Fontaine », Benoît Mouchart, 372 pages, 18 euros, janvier 2020. Edition: Le Castor Astral

 

Elle est une figure majeure de la scène underground française, une météore qui depuis un demi siècle fait des apparitions remarquées dans la medias chez lesquels elle a une difficile réputation en raison de ses propos  jugés provocateurs, parfois scabreux, énigmatiques ou agressifs ; elle reste cependant largement méconnue du grand public mais aussi méconnue pour la large palette de ses talents qui s’expriment certes dans la musique, mais aussi en poésie, en littérature, au théâtre…

Brigitte Fontaine est cette artiste protéiforme à laquelle Benoît Mouchart consacre ce livre. Dès les premières pages, l’auteur la compare à une pythie, qui délivre ses oracles à qui veut bien l’entendre, sans pitié, pour dénoncer, rugir, éructer ou adopter un ton plus voluptueux pour déclamer les hontes d’un monde auquel elle peut aussi trouver des charmes évidents. Brigitte Fontaine sait, ajoute-il, adopter un ton espiègle et enjôleur, pour ne pas mâcher ses mots, quitte à mettre son interlocuteur dans l’embarras, voire provoquer un malaise, et ainsi essaime-t-elle « de violents signaux d’alarme contre l’anormalité de la normalité ».

Le tiers temps, Maylis Besserie (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mardi, 25 Février 2020. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Gallimard

Maylis Besserie, Le tiers temps Edition: Gallimard

 

Dans ce premier roman défile les épisodes qui ont marqué l'existence et sa vie quotidienne au "Tiers-Temps" maison de retraite de XIVème arrondissement où Beckett attend la mort entouré de femme et en regardant la télévision pour laquelle il aura donné des pièces mémorables ("Quad", "Nacht und Traume", "Trio du Fantôme", "...Quoi Où..."entre autres).

Contrairement à ses héros, Beckett ne va plus avoir longtemps à attendre la fin. L'auteur de Godot est au bout du bout dans ce texte émouvant. Existe soudain le verdict auquel personne n'échappe. Il ne s'agit plus de passer sous silence mais de passer au silence en faisant suite au mot ravalé de Mallarmé.

Dans "L'innommable" il était encore question de "dire des mots tant qu'il y en a" mais tout se referme. Beckett a fait la paix avec sa mère comme le héros de Molloy qui disait ; "Je ne lui en veux pas trop à ma mère. Je sais qu'elle fit tout pour ne pas m'avoir, sauf évidemment le principal, et si elle ne réussit jamais à me décrocher, c'est que le destin me réservait une autre fosse que celle de naissance. Mais l'intention était bonne et cela me suffit".

Hymne à l’amitié, Friedrich Nietzsche (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 24 Février 2020. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Anthologie, Rivages poche

Hymne à l’amitié, Friedrich Nietzsche, traduction de Nicolas Waquet, 125 pages, 8,50 euros. Edition: Rivages poche

 

« L’un va trouver son prochain parce qu’il se cherche,

l’autre parce qu’il voudrait se perdre.

Votre mauvais amour de vous-même

fait de votre solitude une prison. »

Nietzsche

 

 

Cette anthologie ne passionnera guère les connaisseurs de Nietzsche. Les raisons tentant de la justifier, exposées dans la préface, ne les convaincront qu’à demi.

Pourtant, en balisant un parcours autour d’une notion, l’amitié, cette publication offre aux néophytes l’opportunité de découvrir quelques constantes de l’œuvre sans avoir à surmonter l’obstacle du labyrinthe toujours fascinant mais souvent déconcertant des livres dont sont extraits les textes choisis et rassemblés ici.