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La Une Livres

Après le silence, Didier Castino

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Lundi, 06 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions Liana Levi

Après le silence, août 2015, 224 pages, 18 € . Ecrivain(s): Didier Castino Edition: Editions Liana Levi

 

« J’ai passé ma vie là – dans ce laminoir

Mes poumons – mon sang et mes colères noires

Horizons barrés là – les soleils très rares

Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l’espoir…

Forger l’acier rouge avec mes mains d’or ».

C’est à cette chanson de Bernard Lavilliers que peut nous faire penser le premier roman de Didier Castino, Après le silence, qui commence étrangement par un « Et », comme si le dialogue avait débuté il y a longtemps. Suit un portrait qui ressemblerait à un interrogatoire. « Et je m’appelle Louis Georges Edmond Cattala. Je travaille à l’usine toute la semaine, c’est dur mais ça me plaît. Je suis quelqu’un qui avant tout travaille, a toujours travaillé. C’est ma vie, ma reconnaissance et la sécurité ». En fait, c’est peut-être de cela dont il s’agit puisqu’un dialogue se met en place entre un père et un fils. On sait juste qu’il y a un lien étroit entre deux personnages car ils se tutoient.

Life in suspension/La vie suspendue, Hélène Cardona

, le Lundi, 06 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Life in suspension/La vie suspendue. Salmon Poetry. Recueil bilingue, 108 p. juin 2016. 12 € . Ecrivain(s): Hélène Cardona

 

 

La vie suspendue aux lèvres de l’invisible

 

Sarasvatī, la déesse  de la connaissance, des arts et de la parole, semble avoir doté Hélène Cardona de bien des grâces : actrice, elle a notamment joué dans des films de Lasse Hallström ou Lawrence Kasdan et, dernièrement, dans "Haunting Charles Manson" de Mick Davis ;    pianiste, elle a obtenu un prix du Conservatoire de Musique de Genève ; danseuse de haut niveau, elle a longtemps pratiqué l’art classique du ballet ; scénariste et traductrice notamment de Rimbaud, Baudelaire,  Walt Whitman, René Depestre et de son père José Manuel Cardona ; diplômée de l’Académie des Arts dramatiques de New-York, auteure d’une thèse sur Henry James, elle est aussi et peut-être avant tout  poète.

Treize hommes, Sonia Faleiro

Ecrit par Martine L. Petauton , le Samedi, 04 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Actes Sud

Treize hommes, avril 2016, trad. anglais (Inde) Eric Auzoux, 101 pages, 13,80 € . Ecrivain(s): Sonia Faleiro Edition: Actes Sud

 

Drôle de livre, à part, mais, si important.

Très peu de pages serrées, précises, qu’on nous pose comme devant un jury d’assises ; rapport de police ? contenu de dossier judiciaire ? Il y a de tout ça, avec la distance, le regard porté à la fois tout en bas – au ras des faits bruts, et de plus haut, comme l’exige une enquête dont on espère, qu’au bout, elle frôlera la vérité… Histoire vraie, celle – il y en a tant en Inde de nos jours – d’un viol collectif, de cette femme-là, « Baby », dans une lointaine province du Bengale occidental, au creux d’un tout petit village replié sur les usages ancestraux de l’ethnie Santal. Là, entre misère et encore misère, « certains des villageois n’avaient jamais vu un train ».

Sur la couverture du livre, Actes Sud a posé une photographie qui dit tout de l’histoire : une femme, jeune, de dos (elle pleure peut-être), qui porte un sari mais le haut du buste dénude ce qu’il faut, pour qu’on ait ce cas de figure : « d’un côté, Baby, de l’autre, tout le monde sauf elle ».

Le Combat, William Hazlitt

Ecrit par Didier Smal , le Samedi, 04 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Quai Voltaire (La Table Ronde)

Le Combat, avril 2016, trad. et préface Lucien d’Azay, 144 pages, 14 € . Ecrivain(s): William Hazlitt Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

William Hazlitt (1778-1830) plane sur les lettres anglaises, faucon prêt à fondre sur sa proie : on craint le moment où, assis en bout de table, convié à un souper, cet homme peu amène d’apparence ouvre la bouche pour lancer un trait définitif, parfois sarcastique, dont nul ne va se relever, et que nul ne pourra contredire. En ce début de XIXe siècle, à Londres, Hazlitt observe et écrit, d’un trait jubilatoire, ce qu’il ressent à cette observation – et tant pis pour qui n’a pas l’heur de plaire à son humeur du moment ! Cette liberté de ton, à quasi deux siècles de distance et malgré que certains propos échappent car ultra-référencés (mais les appareils critiques ne sont pas faits pour les chiens), est un pur délice, surtout dans une époque contemporaine confite au politiquement correct quand ce n’est pas à la déférence promotionnelle. Bref, lire Hazlitt, c’est retourner à une époque bénie, même si plus fantasmée qu’autre chose (Hazlitt n’était pas la règle, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on se souvient de lui), où écrire pouvait fâcher sans nécessairement mener au lynchage médiatique façon Renaud Camus ou Richard Millet. Passons.

Entre les lignes, Michel Baglin

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Samedi, 04 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Voyages, Rhubarbe

Entre les lignes, rééd. Le bruit des autres, 2015 Préface de Didier Pobel, 114 pages, 10 € . Ecrivain(s): Michel Baglin Edition: Rhubarbe

 

Publié pour la première fois par les éditions de La Table Ronde en 2002, réédité par Le bruit des autres (avec la complicité de SNCF Limousin) au printemps 2015, Entre les lignes défile un « Pays des trains », dont la réception fut pour le moins honorée de commentaires élogieux : Patrick Besson dans Le Figaro, Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur, Olivier Barrot pour Télé 7 jours, Christian Laborde pour Le Figaro Magazine, Christophe Henning dans La Voix du Nord, Pierre Perrin pour L’Autre Sud.

Nous avons choisi de nous appuyer sur ces différents commentaires, complémentaires, pour alimenter et illustrer cette Note de lecture.

« Entre les lignes procure ce petit enchantement printanier qui consiste à découvrir encore, après trente-cinq ans de lectures, un écrivain qu’on ne connaissait pas et qu’on aimera toute la vie », écrivait le romancier Patrick Besson dans Le Figaro.

« (…) découvrir encore, après trente-cinq ans de lectures, un écrivain qu’on ne connaissait pas (…) »