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Afrique

Les cigognes sont immortelles, Alain Mabanckou

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 21 Août 2018. , dans Afrique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Seuil, La rentrée littéraire

Les cigognes sont immortelles, août 2018, 293 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Alain Mabanckou Edition: Seuil

 

L’action se déroule à Pointe-Noire, au Congo, sur trois jours, du 19 au 21 mars 1977, au lendemain de l’assassinat du camarade président Marien Ngouabi.

Le narrateur est Michel, un jeune garçon qui vit avec sa mère, Maman Pauline, et le second mari de celle-ci, Papa Roger, qui, bigame, entretient dans un autre quartier une première épouse et leurs nombreux enfants.

Le lecteur partage pendant ces trois jours historiques le quotidien de Michel, ses allées et venues dans la proximité de la case familiale, et sa vision apparemment naïve mais paradoxalement extrêmement lucide des relations sociales, économiques au sein de sa parentèle et de son environnement proche, et des retombées qu’ont sur elles les turbulences tragiques d’une actualité politique jalonnée de révolutions de palais faisant des amis d’hier les ennemis du jour.

Nous sommes tous des féministes suivi de Les marieuses, Chimamanda Ngozi Adichie

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 18 Mai 2018. , dans Afrique, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Gallimard

Nous sommes tous des féministes suivi de Les marieuses, traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter et Mona de Pracontal, livre audio, lu par Annie Milon, mars 2018, 12,90 € . Ecrivain(s): Chimamanda Ngozi Adichie Edition: Gallimard

« Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement ».

C’est par ces mots qui résument bien ce premier texte lu – retranscription d’une Conférence donnée en décembre 2012 lors d’un colloque annuel consacré à l’Afrique – que Chimamanda Ngozi Adichie engage une réflexion féministe sur un sujet toujours plus controversé. Elle le fait avec humour et délicatesse, affirmant cependant une personnalité qui très tôt s’est révélée engagée et décidée pour la Cause féministe. Habituée à donner des conférences notamment sur « la façon dont les stéréotypes appauvrissent nos idées notamment à propos de l’Afrique », elle accepte de parler de sa vision du féminisme tout en espérant malgré les doutes que ses propos susciteraient auprès d’un public attentif mais récalcitrant, que cette question ouvrira un débat nécessaire. Le féminisme lui-même étant limité par les stéréotypes et chargé de connotations lourdes et négatives.

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

Ecrit par Sana Guessous , le Samedi, 06 Mai 2017. , dans Afrique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Gallimard

Americanah, traduit de l’anglais (Nigeria) par Anne Damour 2015, 528 pages, 24,50 € . Ecrivain(s): Chimamanda Ngozi Adichie Edition: Gallimard

 

Humidifier, nourrir, démêler, brosser, aplatir, tirebouchonner, recommencer.

Le matin, se décomposer devant son reflet hirsute. Se demander comment mater l’ennemi capillaire qui s’est dressé dans la nuit. Chercher une façon d’amadouer cette touffe noire en révolution perpétuelle.

Lutter férocement. Dégainer les ciseaux, le fer à lisser, la brosse soufflante, l’huile de coco, le beurre de karité, les prières, les larmes, les incantations.

Capituler. Accepter cette chevelure ironique, qui n’a honte de rien, qui s’assume avec majesté et s’affiche, écumante, au milieu des têtes lisses et sages. C’est ce qu’a fait Ifemelu, l’héroïne nappy d’Americanah. Un personnage de roman qui vit et comprend mes mésaventures capillaires… Ça ne m’était encore jamais arrivé.

Dans la littérature comme sur Instagram, le cheveu est soyeux par définition. Il flotte délicatement autour des visages souriants, les cajole, les nimbe de douceur. Il se laisse brosser et tresser avec grâce.

L’Homme au lion, Henrietta Rose-Innes

Ecrit par Anne Morin , le Samedi, 01 Avril 2017. , dans Afrique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Zoe

L’Homme au lion, trad. anglais Elisabeth Gilles, 315 pages, 21 € . Ecrivain(s): Henrietta Rose-Innes Edition: Zoe

 

Curieux roman que celui d’Henrietta Rose-Innes. Elle nous avait surpris avec son Ninive, qui traitait d’une invasion insidieuse d’insectes destructeurs, dé-bâtissant, grignotant les fondations mêmes érigées par l’homme. Cette fois encore, l’histoire se déroule en Afrique du Sud, au Cap, territoire des derniers lions géants à crinière noire. Que s’est-il exactement passé entre Mark, l’homme-gardien-soigneur (?) et Dmitri, le grand lion mâle, pour que celui-ci l’agresse et le mutile ?

Appelé par Margaret, la mère de Mark, Stan, son ami d’adolescence – disponible à tous les sens du terme – prend sans qu’il n’y paraisse ni qu’il lui paraisse, la place de Mark, qu’il n’a pas revu depuis des années, séparé de lui par un drame, auprès de Sekhmet, la lionne solitaire depuis que Dmitri a été abattu. Mark et Stan, interchangeables que tout, pourtant, sépare et séparait déjà du temps de leur adolescence : Stan, négatif de Mark qui, pour plaire à Mark s’était inventé une vie aventurière et un courage et des défis qu’il n’aurait pu tenir jusqu’au bout, jusqu’au but.

Emoi enn Perle, Rekey Poem, Prisheela Mottee

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans Afrique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Emoi enn Perle, Rekey Poem, éd. Norêvya (Maurice), janvier 2017, 15 pages (en vente dans les librairies Bookcourt) . Ecrivain(s): Prisheela Mottee

 

C’est un tout petit recueil qui vaut la peine qu’on lui accorde quelque attention.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière et zébré d’ombres.

C’est un tout petit recueil qui rit et qui pleure.

 

Prisheela Mottee est jeune.

Prisheela Mottee est mauricienne.

Prisheela Mottee parle avec son cœur.

Prisheela Mottee écrit ce qu’elle ressent.