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Théâtre

Ploutos, dieu du fric, Aristophane (Trad. Michel Host)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 03 Avril 2012. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Mille et une nuits

Ploutos, dieu du fric. Trad. grec ancien, notes et postface Michel Host. 142 p. 4 € . Ecrivain(s): Aristophane Edition: Mille et une nuits

Qu’on se le dise à son de trompes d’Athènes à Wall Street : ce petit opuscule est – pour parler comme les personnages d’Aristophane « revisités » par Michel Host – à se tordre de rire, à se péter les boyaux. Une petite heure d’une récréation hilare, pleine de bonne santé mentale et de rage joyeuse.

Ploutos, dieu du fric, se fait détourner de ses devoirs d’obéissance aveugle (il est aveugle !) envers Zeus et entame une manif anti Zeus digne des luttes contre les p’tits chefs des maos de naguère ! Carion et La Toussaille, esclave et maître (mieux vaut les placer dans cet ordre s’agissant de comédie) rencontre un pauvre hère aveugle et sale. Or ce SDF (faisons comme Michel Host – l’anachronisme structurel) n’est autre que Ploutos, Dieu de l’argent – enfin du fric. Les deux bonshommes entreprennent alors de convaincre le dieu de s’affranchir de son sort affreux : il est condamné par sa cécité – infligée par Zeus – à n’accorder ses largesses financières qu’aux salauds (qu’il ne peut repérer étant aveugle !).

Voilà donc notre Ploutos installé chez La Toussaille. Grâce à Asclépios (dieu de la médecine) il retrouve la vue et s’engage à ne donner désormais le fric qu’aux gens de bonne volonté, négligés par le sort. Ce qu’il fait.

Temps, Wajdi Mouawad

Ecrit par Zoe Tisset , le Lundi, 26 Mars 2012. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Actes Sud

Temps, mars 2012, Edition Actes Sud-Papier/ Léméac, 64 p. 12 € . Ecrivain(s): Wajdi Mouawad Edition: Actes Sud

Pièce jouée à partir du 8 mars jusqu’au 30 mai dans différentes villes en France, au Québec et au Canada.


Ce texte est  le support d’une œuvre qui va être jouée à partir du mois de mars au Québec et en France. On retrouve dans Temps de Wajdi Mouawad ses thèmes de prédilection : la guerre, les rapports incestueux, le travail de la mémoire et la difficulté à surmonter une souffrance originelle.

Wajdi Mouawad, cependant, ne veut pas s’enfermer dans la répétition, voire l’obsession : « J’avais, après la création des spectacles qui composent Le Sang des Promesses, l’envie de déplacer, d’inquiéter l’instant de l’écriture ». Il va donc prendre le contre-pied de ses habitudes de travail en favorisant l’improvisation au lieu d’une documentation fouillée, des répétitions courtes, mais non précipitées et un budget minimal. Ce texte est écrit par l’aiguillon de l’inquiétude au sens où Leibnitz affirmait que c’est grâce à lui que l’homme avance et se découvre : « J’avais, de manière obsessive, l’envie que l’inquiétude ne soit plus un état à gérer mais qu’elle devienne la source de mes intuitions » affirme Wajdi Mouawad. Il fait partie de ces écrivains qui ne s’installent pas dans des faux-fuyants mais qui continument interrogent l’origine et le monde. « L’inquiétude peut être une boussole ».