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La Une CED

Tuer Jupiter, François Médéline, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 23 Août 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Tuer Jupiter, François Médéline, La Manufacture de Livres, août 2018, 220 pages, 16,90 €

 

Médéline assassine Macron avec des tablettes de chocolat empoisonné. Dans une fiction enlevée, intelligente et fort habile. Le lecteur marche sans rechigner dans ce court roman des plus divertissants.

La structure du récit est inversée : on va des obsèques du Président assassiné jusqu’aux prémices de l’attentat qui va le tuer, quelques mois plus tôt. Ce choix narratif est particulièrement addictif : on veut savoir quel enchaînement d’événements, de décisions, de complots extérieurs, a pu conduire DAESH – car c’est d’eux qu’il s’agit – à choisir cette cible plutôt que n’importe quelle autre.

François Médéline connaît son affaire : il a fréquenté de près et longtemps les cabinets de responsables politiques et la politique en général. Ses portraits – certes imaginaires, on est dans le romanesque – sont saisissants de justesse. Gérard Collomb, notre ministre de l’intérieur, est croqué avec une plume affutée et drôle, et doit se ressembler plus encore que dans la vie réelle. Edouard Philippe, Gérard Larcher (qui est, en tant que président du sénat, Président de la république par intérim) sont « visibles » tant ils sont réalistes.

La Styx Croisières Cie (5) Mai 2018, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 23 Août 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Alice se dressa d’un bond, car l’idée lui était tout à coup venue qu’elle n’avait jamais vu de lapin pourvu d’un gousset, ou d’une montre à tirer de celui-ci. Brûlant de curiosité, elle s’élança à travers champs à la poursuite de l’animal, et elle eut la chance de le voir s’engouffrer dans un large terrier qui s’ouvrait sous la haie.

Un instant plus tard elle s’y enfonçait à son tour, sans du tout s’inquiéter de savoir comment elle en pourrait ressortir » (1).

(1) Traductions, de Henri Parisot, Flammarion

Noté par Jules de Montalenvers de Phrysac, dans le Livre de mes Mémoires

 

Lµ 1. Intrépidité, ou inconscience qu’il faut pour se jeter dans les aventures obscures. Alice nous le prouve. Il est à noter que « la chaleur qui régnait ce jour-là lui engourdissait quelque peu l’esprit ».

Debout dans la mémoire, Danièle Corre, par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 23 Août 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Debout dans la mémoire, Danièle Corre, éditions Aspect, 2018, 68 pages, 15 €

 

Debout dans la mémoire se déroule comme un récit de vie. Depuis la station de l’auteur – en l’occurrence la poète Danièle Corre – qui retrace ici le cheminement d’une mère née en 1921 et détachée durant cinq années de celui qui deviendra le père de ses deux enfants pour cause de guerre, nous assistons à la reconstruction d’êtres séparés, retrouvés – des « humbles » (des parents « pionniersde l’humble modernité ») tendus vers leurs tâches fondatrices pour le bien-être d’une famille soudée aux aguets de la vie.

 

« La vie fourmille de bourgeons.

On tait les blessures,

On se hâte vers demain.

Tant de bébés vont naître,

babyboum, babyboum »

Helena, Jérémy Fel, par Yann Suty

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 22 Août 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Rivages

Helena, Jérémy Fel, Rivages, août 2018, 800 pages, 23 €

 

Faire peur, créer le suspense, maintenir en haleine, c’est aussi une question de méthode. Jérémy Fel connaît les classiques du genre suspense-horreur de « l’ère moderne », qui auraient pour roi celui qui s’est justement affublé d’un tel nom, Stephen King. Dans son deuxième roman, Helena, l’influence du maître de l’horreur est incontestable, avec des scènes qui ne sont pas sans rappeler certains passages de Misery, de Carrie ou encore de Ça. Les hommages (ou emprunts) à d’autres auteurs ou personnages du genre sont d’ailleurs légion, et on pourra déceler ici ou là des clins d’œil à Dexter, à Dragon Rouge, au Silence des Agneaux, mais aussi à David Lynch ou aux portraits de tueurs en série de Stéphane Bourgoin. Soit autant d’ingrédients qui permettent de concocter un thriller avec ce qu’il faut de sanglant, de suspense, voire de fantastique.

Mais Jérémy Fel est un habile cordon-bleu. Car s’il montre, et particulièrement au début de son deuxième roman,Helena, qu’il connaît les recettes classiques du genre (mais doivent-elles pour autant être des passages obligés ?), il parvient au fur et à mesure à se les réapproprier, à les personnaliser, pour livrer au final un ouvrage qui est bien plus qu’un simple pastiche ou un hommage aux maîtres du genre.

Je veux que mon pays ressemble aux pays des impies !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 21 Août 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Nous sommes musulmans, donc nous sommes parfaits ! Ainsi ronronne ce vieux disque rayé tournant sur un vieux phonographe, depuis des siècles ! Et depuis des siècles les musulmans avancent les pieds enfouis dans la boue de leur Histoire et les têtes pendues aux illusions ! Sous-développement. Guerres. Famines. Peur. Haines. Dictatures. Théocratie. Prêches. Et hypocrisie.

En toute franchise, pourquoi est-ce que je veux que mon pays ressemble aux pays des impies ? Bien que la nouvelle Constitution, les autres anciennes aussi d’ailleurs, nous apprend matin et soir, noir sur blanc, selon l’article 2, que nous sommes musulmans, par naissance, par la force, par la loi ou par la foi, je rêve de voir mon pays ressembler aux pays des impies, similaire aux pays des qoffars ! Je rêve de me réveiller, par un bon matin, à Alger, à Oran, à Constantine ou à Tamanrasset, et voir les rues de nos villes et de nos villages propres et où les gens souriants, confiants en leur avenir, femmes et hommes se précipitent vers le métro pour rejoindre leur lieu de travail à l’heure, dans l’espoir de construire un grand pays appelé l’Algérie ! Comme le font les femmes et les hommes dans les pays des impies !