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Anthologie

La Mer dans la littérature française, Simon Leys

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 13 Mars 2018. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bouquins (Robert Laffont), Voyages

La Mer dans la littérature française, février 2018, 1376 pages, 33 € . Ecrivain(s): Simon Leys Edition: Bouquins (Robert Laffont)

 

« La Mer dans la littérature française n’est pas une anthologie. C’est une mythologie » (Simon Leys ou la loi de la mer, Olivier Frébourg).

« Le matelot ne sait où la mort le surprendra, à quel bord il laissera sa vie : peut-être, quand il aura mêlé au vent son dernier soupir, sera-t-il lancé au sein des flots, attaché aux avirons, pour continuer son voyage ; peut-être sera-t-il enterré dans un îlot désert que l’on ne retrouvera jamais, ainsi qu’il a dormi isolé dans son hamac, au milieu de l’océan » (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe).

Simon Leys était un marin, il savait naviguer, des Glénans au paquebot le Vietnam – destination Hong Kong puis l’île de Formose – Incontestablement, Leys est l’homme des bateaux et non des avions. Un écrivain au long cours, avançant à son rythme naturel, et non un homme pressé (1), de la mer de Chine à l’Australie, où mouillait son voilier, le Fouscheng (La vie flottante) (1). Il savait aussi tirer des bords au cœur des tempêtes politiques chinoises, des crimes et de la dictature – Les Habits neufs du président Mao (2) –, et remonter au près dans les eaux non moins agitées de la littérature du Monde. S’il savait naviguer, comme Conrad, il savait écrire (3), et décrire, il savait ouvrir les coffres, et découvrir des îles vierges.

À mon très cher ami. Petite anthologie des dédicaces de la littérature française, réunies et présentées par Jean-Christophe Napias

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 15 Janvier 2018. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La Table Ronde

À mon très cher ami. Petite anthologie des dédicaces de la littérature française, novembre 2017, 608 pages, 19,50 € Edition: La Table Ronde

 

Le fait de dédier un livre à quelqu’un est une pratique ancienne, remontant à l’Antiquité. Saint Luc, un écrivain hellénisé, a dédié son évangile et les Actes des Apôtres à un certain Théophile, dont on a discuté s’il avait véritablement existé (pourquoi ne serait-ce pas le cas ?) ou s’il s’agissait d’une sorte de pseudonyme collectif. Quoi qu’il en ait été, nombreux sont les dédicataires dont le souvenir ne se conserve que grâce aux livres qui leur furent offerts. Seuls les spécialistes d’histoire anglaise, et encore, connaîtraient le comte de Southampton, Henry Wriothesley (1573-1624), si Shakespeare ne lui avait pas dédié des poèmes. Qui aurait entendu parler d’Alfonso Diego López de Zuñiga y Sotomayor, duc de Béjar, s’il n’était le dédicataire de deux œuvres majeures de la littérature ibérique (la première partie du Don Quichotte et les Solitudes de Góngora) ? On ne rencontre que rarement le nom de Léon Werth en dehors du Petit Prince.

Le goût du Portugal, collectif

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Mercure de France

Le goût du Portugal, collectif, mai 2017, 126 pages, 8 € Edition: Mercure de France

 

De la petite collection érudite qui donne « le goût » des choses variées (café, Afrique, et autres merveilles), ce volume présenté par Jacques Barozzi et qui en a établi les textes d’anthologie.

Le même principe préside : faire connaître par le biais de textes d’auteurs de différentes périodes, et forcément, il s’élève de l’ensemble une sorte de charme imparable, puisqu’on est entré comme par effraction douce dans l’intime connaissance, ici, d’un pays.

Le Portugal, ce n’est pas certes seulement Monsieur Personne, Fernando Pessoa, toute une littérature à lui seul (selon le mot de Bianciotti), et en dépit du grand rayonnement de l’auteur à hétéronymes multiples (72 selon la spécialiste Teresa Lopez), il reste que de nombreux écrivains de grande qualité diffusent eux aussi une manière d’éclat sur ce petit pays, à la culture riche et féconde.

Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010, un passage anthologique, Yves di Manno & Isabelle Garron

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 06 Juin 2017. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Flammarion

Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010, un passage anthologique, février 2017, 1504 pages, 39 € . Ecrivain(s): Yves di Manno & Isabelle Garron Edition: Flammarion

 

Indispensable anthologie, qui vient combler « une étrange lacune et propose pour la première fois un large panorama des écritures de poésie en France depuis 1960, tenant compte de leur remarquable diversité ».

« D’abord conçu comme une anthologie regroupant plus d’une centaine d’auteurs, [ce livre] offre aussi un récit chronologique accompagné de notices détaillées » et d’une « bibliographie générale » fort bien faite.

« Ce volume est […] un acte. Il est l’impossible, l’horrible travail que nous savons. Il pointe un manque de retour général sur ce qui a lieu depuis cinquante ans, sur ce qui se poursuit et se déroule dans le champ de cet art qu’est l’écriture de poésie ».

Un manque de « retour général » ? « Si ce volume tente […] quelque chose, c’est l’approche d’un territoire encore mal défriché dans la somme de ses possibles. Il répond au désir de conduire le lecteur vers ce que la poésie désigne, investissant un lieu de parole où le sens est repoussé aux limites de sa connaissance ».

Buenos Aires noir, anthologie présentée par Ernesto Mallo

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 06 Juin 2017. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Amérique Latine, Asphalte éditions

Buenos Aires noir, anthologie mai 2016, trad. espagnol Olivier Hamilton, Hélène Serano, 215 pages, 21 € . Ecrivain(s): Ernesto Mallo Edition: Asphalte éditions

 

 

Nouvelle escale des guides noirs des éditions Asphaltes, après Londres, Barcelone, Haïti, La Havane, Marseille… c’est à Buenos Aires que nous sommes invités à faire étape pour en découvrir les coulisses, accompagnés de quelques plumes portègnes parmi des plus expertes et incisives. La vie n’est ni rose ni bleue sur les rives du Río de la Plata, mais cela ne nous surprendra pas vraiment avec ces étranges « guides touristiques » que publie régulièrement Asphalte. Pas encore assez étrange semble-t-il puisque nous avons découvert une librairie qui classe vraiment cette série d’anthologie(s) au rayon des guides touristiques. Pas sûr que cela convainque les candidats au voyage de se rendre à Buenos Aires, du coup, même si Ernesto Mallo nous annonce dès les premiers mots de sa présentation que la capitale argentine est « un endroit tellement invraisemblable ».