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Les Livres

Comment écrire… une nouvelle (1), Martine Paulais (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mardi, 01 Octobre 2024. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Comment écrire… une nouvelle (1), Martine Paulais, Enviedécrire Éditions (2), 2019, 178 pages, 18 €

 

S’il est un genre littéraire qui va comme un gant à l’auteure de cet ouvrage, c’est précisément celui de la nouvelle. Car Martine Paulais a deux cordes à son arc : elle publie des nouvelles (sous le pseudonyme d’Eve Roland) et anime des ateliers d’écriture où elle met régulièrement à l’honneur ce genre littéraire. C’est donc forte de cette double expérience qu’elle s’adresse, avec ce livre, aux nouvellistes en devenir – et pourquoi pas aux auteurs déjà un peu plus aguerris –, pour leur faire prendre conscience des ingrédients principaux qui entrent dans la composition de ce genre, et leur présenter les outils qui leur permettront d’écrire des nouvelles efficaces.

Ce petit ouvrage au format poche sera de fait bien utile à ceux qui, souhaitant dépasser la simple écriture spontanée de la nouvelle et ne se laissant pas piéger par les sirènes du premier jet, souhaitent peaufiner leurs techniques de construction, d’écriture et de réécriture de nouvelles.

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 01 Octobre 2024. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Jacques Flament Editions

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot, Éditions Jacques Flament, août 2024, 176 pages, 18 € Edition: Jacques Flament Editions

 

Un livre à deux voix. Celle du petit-fils, accompagnée de celle de sa grand-mère, Oma.

Mort à trente ans, après un parcours douloureux, marqué par le suicide de son père, Merlin a écrit sa vie en un récit qui nous est présenté par Françoise Lefèvre, qui l’a encouragé à écrire et qui l’a aidé aujourd’hui à éditer, au-delà de sa mort, ce récit de vie, poignant et vrai.

Merlin : 1993-2023. Bipolaire, être marqué par le destin, jusqu’à la perte de tout contrôle, hypersensible, meurtri par les traitements et les séjours psychiatriques, Merlin a écrit dans les années 2010-2012 l’essentiel des pages que nous découvrons dans le partage, et l’effroi.

Le jeune homme, sans ambages ni afféterie, se raconte dans le cristal brut de ses émotions.

Varlam, Michaël Prazan (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 30 Septembre 2024. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Rivages

Varlam, Michaël Prazan, Payot & Rivages, mai 2024, 270 pages, 9 € Edition: Rivages

 

Michaël Prazan est un écrivain et un cinéaste d’un type particulier, puisque la matière de son travail n’est pas la fiction, mais la réalité, en particulier historique. Il est un documentariste de premier plan, ayant à son actif des films impressionnants de qualité, d’information et de maîtrise sur, par exemple, le procès Eichmann ou les Einsatzgruppen, les unités mobiles d’extermination qui accompagnaient l’armée allemande. Il suffit de considérer sa bibliographie et sa filmographie pour constater que Michaël Prazan est hanté par ce phénomène caractéristique du XXe siècle que sont les totalitarismes de droite, de gauche et d’en haut (l’islamisme).

Un ouvrage intitulé Varlam évoque immédiatement au lecteur le seul personnage fameux à avoir porté ce prénom, l’écrivain Varlam Chalamov, dont Prazan a suivi les traces dans l’Extrême-Orient de l’immense Russie.

Mille ans avec Dieu, Dieu rend visite à Newton, 1727, Stig Dagerman (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Lundi, 30 Septembre 2024. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Mille ans avec Dieu, Dieu rend visite à Newton, 1727, Stig Dagerman, Editions de l’éclat, mai 2024, trad. suédois, Olivier Gouchet, 88 pages, 8 €

 

Isaac Newton, 85 ans, va mourir dans la nuit londonienne (du 20 mars 1727). Stig Dagerman (1923-1954) imagine alors que Dieu descend le voir, non pour lui dire adieu (!), mais pour bénéficier, in extremis, des conseils et suggestions d’une créature géniale. Dieu le peut (Newton est resté étonnamment avisé et actif jusqu’au dernier instant), et le veut (Dieu le Père sait n’avoir pas meilleur guide pour rendre une première « visite » à sa Création, que le très rigoureux, sagace et ombrageux découvreur de la Mécanique rationnelle des choses). Que souhaite ici comprendre Dieu ? Ce qu’une intelligence prodigieuse (mais finie) peut faire d’elle-même depuis l’intérieur du monde. Comment s’y annonce-t-il ? À l’ancienne, à la régulière, un peu naïvement, par un miracle ad hoc : miracle, puisque Dieu fait léviter divers objets du bureau de Newton (et même son valet de chambre), ad hoc puisque la gravitation est la principale Loi énoncée par le maître, et qu’un contre-exemple local à l’entre-attraction globale des masses devrait ici suffire, en carte de visite ironique et décisive.

Les Effinger, Une saga berlinoise, Gabriele Tergit (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 25 Septembre 2024. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman, Christian Bourgois

Les Effinger, Une saga berlinoise, Gabriele Tergit, Éditions Christian Bourgois, 2023, 960 pages, 30 € Edition: Christian Bourgois

 

Thomas Mann nous avait décrit avec brio et une grande force d’évocation une saga familiale, celle des Buddenbrook, dont le sous-titre était La décadence d’une famille. Gabriele Tergit renouvelle le genre dans ce roman-fleuve intitulé Les Effinger, une saga berlinoise.

Dans le roman de Thomas Mann, il était question d’une grande famille de l’Allemagne du Nord, protestante. Dans celui de Gabriele Tergit, il s’agit de deux familles, juives, les Effinger et les Oppner. Paul Effinger, horloger à Kragsheim, petite ville du sud-ouest de l’Allemagne pour tenter sa chance à Berlin. Les Effinger vont se lier avec les Oppner, des banquiers juifs assimilés.

Nous sommes en 1870 et le cadre de l’Allemagne fraîchement unifiée incite à l’expansion économique, à la création de nouvelle entreprise, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. L’industrie allemande se développe à grande vitesse et les dirigeants de l’Empire allemand n’ont de cesse que de vouloir dépasser le Royaume-Uni, puissance dominante sur le monde et sur le continent européen.