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Les Chroniques

Michel Foucault : l’« Aide au retournement salutaire »

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 10 Juin 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

« C’était mai 1968 sauvé ». C’est en ces termes que Christian Revon, ancien religieux devenu avocat, qualifie M. Foucault lorsqu’il parle du personnage, de sa vie, de son action et de l’effet de sa pensée sur sa pratique professionnelle et sa vie quotidienne, dans le texte intitulé Michel Foucault vivant, publié dans l’ouvrage collectif que les éditions de l’Herne ont consacré au philosophe (1).

Hommage ! Reconnaissance ! Admiration ! Car C. Revon avoue avoir été fasciné par la personnalité de M. Foucault, par sa pensée et par-dessus tout par « la marge qu’il entretenait avec la norme et par sa capacité à l’action, sa volonté d’agir, sa liberté […], son homosexualité, sa volonté audacieuse de vivre sa vie sans concession, sans compromis ».

C’est en 1975 que C. Revon a lu Surveiller et punir (2). Cette lecture est intervenue dans un contexte bien particulier dans la trajectoire biographique de l’auteur. Sur le plan personnel, il vivait une situation de désarroi car il acceptait mal le fait d’avoir quitté l’univers religieux. Selon son témoignage, ce livre a « bousculé, inspiré, inquiété » sa vie personnelle notamment professionnelle. A cette époque, C. Revon faisait ses débuts dans la profession d’avocat.

Le Scalp en feu VII par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 04 Juin 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

« Poésie Ô lapsus », Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre un nombre indéterminé de fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, ces fenêtres changeront de forme et de format, mais leur auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ne pas dépasser les dix à douze pages pour l’ensemble de l’édifice.

Lecteur, ne sois sûr de rien, sinon de ce que le petit bonhomme, là-haut, ne lèvera jamais son chapeau à ton passage car, fraîchement scalpé, il craint les courants d’air.

Enfin, Le Scalp en feu est désormais publié simultanément, ou successivement, le hasard décidant de ces choses, sur les sites de Recours au poème et de La Cause Littéraire.

décembre 2013/janvier 2014, Michel Host

Présent absolu, Gérard Pfister

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 31 Mai 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

L’expérience du vide


Gérard Pfister publie le troisième et dernier volet de son travail poétique rassemblé sous le titre La Représentation des corps et du ciel, entreprise qui comporte comme sous-titre Oratorio. Ici, nous avons à faire avec le mouvement de cette expérience poétique, que j’appellerai, si vous me le permettez, une expérience du vide. Car je crois qu’à la manière d’Henri Michaux, avec son Connaissance par les gouffres, Gérard Pfister nous engage dans une psalmodie, issue d’une sorte de marche, de parcours à la fois intérieur – et donc spirituel – et physique – d’où viennent la scansion et le style rhapsodiques. Ainsi, Présent absolu aurait peut-être pu se sous-titrer par Rhapsodie. En effet, c’est à une expérience à la fois musicale en même temps que portée vers le silence – ce qui n’est pas incompatible – que nous convie ce livre.

Chemins ouvrant, Yves Bonnefoy, Gérard Titus-Carmel

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 24 Mai 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Chemins ouvrant, Yves Bonnefoy, Gérard Titus-Carmel, éd. L’atelier contemporain, mars 2014, 150 pages, 20 €

 

Chemins ouvrant ou Le livre choral

Réfléchir. Oui, le mot me vient à l’esprit pour résumer en quoi ces Chemins ouvrant, le livre qu’Yves Bonnefoy et Gérard Titus-Carmel publient aux éditions de L’Atelier contemporain, rassemble des voix différentes et pousse à l’intellection ou à l’introspection, en tous cas à un plaisir intérieur, que seul réfléchir procure parfois. Par rapport à Y. Bonnefoy, je ne dirai sans doute rien de vraiment nouveau sur les dessins et gravures dont la reproduction permet de voir le chemin – ouvrant ? – du peintre, depuis des collages jusqu’à des travaux en technique mixte, parfois sur des supports de calque. Parce que la peinture comme art libéral se place au-dessus – ou au-dehors ? – de la fabrication de l’exégèse – même si ergoter constitue un bien pour l’avancée de la sociologie de l’art. Cependant, laissez-moi évoquer l’écho que fait si bien sentir Yves Bonnefoy, du passage des années sur le travail du peintre.

Souffles - Tentation !

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 19 Mai 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

 

J'adore le voyage dans les langues. La littérature est un voyage à risque, une aventure dans les zones interdites. Celles bourrées de mines antipersonnel ! L'écrivain porte, en permanence, une ceinture explosive! La langue c'est moi. Elle est à moi. Egoïsme. Possession. Obsession ! J'écris en français mais en arabe algérien ? Et j'écris l'arabe algérien en français. Dans les grandes villes réelles ou imaginaires, qu'importe: Jérusalem, Béjaïa, Rome, Constantinople, Thèbes, Tolède, Tombouctou, Fès, Samarkand... l'hospitalité est une religion. De même dans les langues. Elles aussi cultivent leurs hospitalités. Les langues se parlent, se jalousent ! Toute langue créative est individuelle ! Personnelle! Par hospitalité langagière, dans mon français à moi, habite l'arabe algérien! Et dans mon arabe à moi, confortablement s'installe le français.