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Ecriture

Une soirée avec le Doge

, le Mardi, 07 Mai 2013. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

 

Ce soir-là, mon ami Antoine avait fait une halte dans une quinzaine des meilleurs bars à vin de la ville. Je le qualifie généreusement de « mon ami » mais c’était plutôt un excellent copain qui somnolait sur les bancs de la faculté où je ne manifestais moi-même une propension à l’exubérance que lorsqu’un beau jeune homme passait. J’avais une prédilection pour ceux qui se prénommaient Thomas, cela semblera stupide mais c’est une réalité indéniable : j’ai eu plus d’aventures avec des Thomas qu’avec tous les autres prénoms réunis.

Nous ne nous étions pas vus depuis cinq ou six ans lorsque je l’avais croisé en fin d’après-midi non loin du pont de l’Accademia, à l’intersection de la calle del Pistor et de je ne sais plus quel fondamenta. Nous retrouver ainsi nez à nez dans Venise relevait du hasard le plus incroyable. Même s’il s’agit de l’une des villes qui accueillent le plus grand nombre de touristes, son dédale de rues, de chemins, de canaux et de ponts ne la prédispose pas aux rencontres fortuites. S’y retrouver quand on s’est donné un rendez-vous est parfois une épreuve. Alors sans rencart, cela tient du miracle !

52.dimanche (XVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 04 Mai 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

lettre en ce dimanche de pâques closes

le 15 avril 2012

 

vacance et chemin terrestre

la matinée est très avancée, et balance déjà lentement vers midi

or, cette heure un peu curieuse de la journée, qui n’est pas pur matin, mais glisse depuis le matin vers la journée, est tout à fait au goût de la lettre d’aujourd’hui, avec sa perte, déjà, dans le temps et les lumières

car je voudrais écrire quelques mots sur la vacance

et si je dis vacance, je dois parler de ce qu’il lui fait écho, évidemment, l’occupation, ce que j’appelle métaphoriquement ici « le chemin terrestre »

52.dimanche (XV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 27 Avril 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

samedi 7 avril, en guise de dimanche de pâques 2012

la lettre qui suit :

 

l’intériorité

deux choses frappantes dans la nuit d’hier où j’ai trouvé le titre définitif de la lettre d’aujourd’hui

tout d’abord, la conception, si je ne me trompe, des bénédictins sur la fonction de l’œil, de la fenêtre et du monde, sorte d’opération spirituelle qui me plaît assez

d’ailleurs, les focales, comme éléments de profondeur vont bien avec l’intériorité que je questionne ce matin

au cinéma, par exemple, on peut beaucoup jouer sur la focale, et apprendre grâce à cela, plus ou moins, la vérité

52.dimanche (XIV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 20 Avril 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

dimanche 1er avril 2012

 

lettre pour les pâques fleuries

qui va ?

en fait qui est celui qui agit à l’intérieur, et que je connais simplement dans le prisme de ma propre étrangeté ?

je ne sais

il s’agit sans doute de quelqu’un qui a une part de ressemblance avec moi, car celui qui écrit n’est pas exactement celui qui vit

par exemple, que puis-je définir à partir du bon goût du bol de café de ce matin, sinon à m’en faire l’interprète ?

52.dimanche (XIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 13 Avril 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

le dimanche 25 mars 2012

 

qui discourt ?

ou le portrait de l’artiste en lui-même

ce matin, au milieu de la page, l’angélus qui sonne comme une biffure

et par cette sonnerie je vais essayer de rendre intelligible ce quelque chose de la blessure, de l’instabilité propre à l’action d’écrire, apparition des idées et des discours

c’est comme naturel que cette intelligence vienne en brise-lames, une forme d’esprit qui s’étaie dans le bois d’œuvre de mon travail