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Les gens sont les gens, Stéphane Carlier

Ecrit par Guy Donikian 01.02.13 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Le Cherche-Midi

Les gens sont les gens, 160 pages, 7 février 2013, 13 €

Ecrivain(s): Stéphane Carlier Edition: Le Cherche-Midi

Les gens sont les gens, Stéphane Carlier

 

Les vies bifurquent parfois au hasard qui peut ne pas en être un. D’aucuns appellent cela une destinée, d’autres opteront pour une décision consciemment prise. En tout cas, il y a des moments dans nos vies qui offrent des opportunités qu’il faut savoir saisir, des moments dont on sait bien qu’ils offrent le moment à ne pas rater.

Nicole Rivadavia est psychanalyste, elle a 57 ans, elle vit à Paris. Son métier ne la satisfait plus. Elle s’ennuie pendant les séances quand il faut avoir une oreille attentive aux récits fantasques des uns et des autres, qui affirment avoir été enlevés par des extraterrestres, ou qui s’exhibent dans les allées d’une grande surface. Mais l’incident le plus révélateur est le reproche d’un de ses patients, s’être endormie.

Son couple ne va pas beaucoup mieux. Jean-Pierre, son mari, ne la touche plus depuis longtemps, et lorsque Nicole décide de rendre visite à Elisabeth Cucq, son ancienne voisine qui s’est installée dans un village du sud de la Bourgogne, il ne suspecte même pas une liaison amoureuse, c’est dire l’état du couple.

Nicole se rend donc chez son ancienne voisine, bien que celle-ci soit « superficielle et crispante ». Elisabeth Cucq vit dans une demeure ancienne nommée la Volupté. Elles vont ensemble visiter la basse-cour d’une voisine et là, Nicole s’émeut de la captivité d’un porcelet.

Au moment du départ, Nicole éprouve de la tristesse, quitter son amie est difficile, malgré tout… « Elle faisait son show avec un certain degré de conscience. Un peu comme une actrice dans une pièce de boulevard. Son excentricité était une arme, sa réponse au tragique de notre condition. Comme d’autres l’alcool ou la formule 1 ».

C’est le moment du roman de Stéphane Carlier où tout va basculer. Nicole, rattrapée par une conscience, sa conscience, fait un « faux départ ». Après quelques kilomètres, elle revient vers la basse-cour, délivre le porcelet, et repart avec lui pour un voyage mouvementé vers Paris. Rien désormais ne sera moins important que ce porcelet que son ancienne propriétaire a nommé Foufou, nom qu’il conservera.

C’est désormais Foufou qui va guider la vie de Nicole, jusqu’à devenir un moyen de thérapie, d’abord pour Nicole, puis, par cercles concentriques, pour nombre d’individus. « Pour eux aussi, l’apparition de Foufou changea la donne. La nouvelle de son existence s’ébruita et à l’image de Marie-Pierre Jacob qui ne concevait plus de terminer une séance sans l’avoir vu, plusieurs patients manifestèrent bientôt plus de curiosité pour le porcelet que pour l’origine de leur mal-être ».

Foufou est là une bien belle métaphore, et comme tout le livre, empreinte d’une apparente légèreté qui ne trompera personne.

 

Guy Donikian


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A propos de l'écrivain

Stéphane Carlier

 

Les gens sont les gens est le troisième roman de Stéphane Carlier. Il a publié Actrice en 2005, et le remarqué Grand Amour en 2011.

 

A propos du rédacteur

Guy Donikian

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