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La perte du réel, Des écrans entre le monde et nous, Michel Baglin (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host le 18.11.19 dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

La perte du réel, Des écrans entre le monde et nous, Michel Baglin, Éditions Rhubarbe, juillet 2019, 200 pages, 14 €

La perte du réel, Des écrans entre le monde et nous, Michel Baglin (par Michel Host)

 

« Dans l’absolu, si le réel se perd, c’est le néant qui gagne », Michel Baglin

« Suis-je le gardien de mon frère ? » (Caïn à Yahvé, Genèse 4, 9)

 

Vie réelle et vie hors du réel

Michel Baglin, poète considérable, romancier, nouvelliste, essayiste, vient de nous quitter pour un monde dont nous ignorons tout, quoique certains puissent en disserter à l’infini. Son beau livre, réédité par Alain Kewes et ses éditions Rhubarbe, à Auxerre, fut publié une première fois en 1998 aux éditions N&B. On se dira qu’en vingt ans, le contexte a changé et que cet essai pourrait bien être devenu obsolète en bien des endroits. On risquerait de se tromper par systématisme.

Certes, la fin du siècle précédent voyait naître le téléphone portable (iPhone, smartphone… et leurs « applications »), les réseaux sociaux disputant le pouvoir au pouvoir, sources de calomnies et de mensonges colportés dans un confortable et honteux anonymat. Ce qui vint ensuite et constitue notre aujourd’hui n’est que la continuation et l’amplification de ce qui précéda : l’homme « augmenté », la chirurgie à distance, les technologies « numériques », les selfies se substituant à la vision ophtalmique, bientôt les véhicules se déplaçant sans pilotes, et, dans quelque temps les véhicules roulants et volants tour à tour et autres inventions où l’on trouvera le pire et le meilleur, l’utile et l’inutile, le bénéfique et le néfaste. Un avantage de cette relativement faible distance dans le temps est de mieux apprécier les pièges et les vrais « progrès » (un mot qu’on ne devrait employer qu’avec mille précautions) que proposent ces innovations, ces technologies « merveilleuses », à notre esprit et à notre mode de vie personnel et collectif, à notre façon de tenter de nous situer dans l’existence, soit dans un réel que l’imaginaire peut bonifier, soit dans un irréel où, tels des nageurs imprudents, nous finissons par perdre pied. Précisons que l’auteur n’entre pas dans ces formes d’irréalité que provoquerait une pathologie spécifique telle un coma, l’Alzheimer, un choc traumatique par exemple. Le sujet de son étude est notre éventuelle déconnection du réel dans un quotidien ordinaire, au jour le jour, difficile à détecter par conséquent.

Dans un style d’une clarté limpide, Michel Baglin nous décrit les processus qui nous conduisent du réel à l’irréel, du monde concret au monde virtuel, et, les écrans symbolisant notre éloignement, notre refus plus ou moins affirmé d’y être ou de n’y être pas, de vivre dans la conscience de ce que nous vivons quand nous le vivons, ou dans la perte de la conscience de soi qui nous laissera au fond du canapé, plongé dans la virtualité de l’écran installé à demeure. Peut-être pourrions-nous, dans ce dernier cas, ajouter que la consommation aujourd’hui quasiment normalisée du cannabis nous facilitera l’entrée dans ce « néant » dont Michel Baglin nous parle plus haut. Notre auteur entrecoupe les différents moments de son autopsie de nos mœurs et de notre âme, d’anecdotes et de brèves nouvelles qui les illustrent et expliquent au plus près du quotidien, démontrant aussi combien on peut aisément quitter le réel sans en avoir la claire conscience : l’histoire des amours virtuelles de Sarah et Jehan est exemplaire à ce titre. Son dialogue avec l’agrégée de philosophie nommée Luce approfondit et condense le débat.

Avant les écrans, nous forgions nous-mêmes nos écrans intérieurs. Parfois depuis l’enfance. Notre auteur est très explicite sur ce point. C’est à la suite d’incitations familiales ou autres, de côtoiements divers que par exemple s’instille en nous un désir nouveau. Celui, incitatif, d’acquérir ce que nous n’avons pas. La belle automobile d’un voisin ou d’un parent, sa tondeuse électrique ou quelque autre objet. Des forces puissantes conjuguent leurs effets pour nous pousser vers l’image obsédante de l’objet à posséder. Envie ou simplement désir né du regard, souvent activé et réactivé par les premiers médias et leurs relais publicitaires insistants. Nous sommes alors entrés dans l’irréel, des obsessions nous gagnent, nous ne sommes plus nous-mêmes mais l’image irréelle de nous-mêmes, notre simple reflet dans le désir irrésistible d’un objet présenté comme désirable, un leurre par conséquent, dont très souvent nous n’avions pas un vrai besoin. Ce que Michel Baglin, en fin de parcours, traduit ainsi : « la vue sert moins à découvrir l’environnement qu’à identifier ce que l’on porte en soi d’images préfabriquées ». « Les yeux sont en passe de devenir les instruments de la cécité ». Éloignement du réel, éloignement de notre être profond qui ne peut se définir par la consommation. Première entrée dans le virtuel. C’est caresser un rêve, formule commode pour se convaincre soi-même de n’être pas victime d’une illusion. Ne laisserons-nous pas derrière nous nos possessions, voire les plus belles œuvres et demeures, ce que Mazarin avait regretté amèrement, trait on ne peut plus éloigné du « réel chrétien », si toutefois la formule a un sens ! Dans les formes contemporaines de l’illusion, ne serions-nous pas en voie de devenir notre simple reflet inconsistant dans le miroir de l’autre : autre personnel, objet sélectionné ; autre multiple, celui de la foule ultra-sensible aux modes changeantes. Quelqu’un affirma : « Vouloir être dans le vent est une ambition de feuille morte ».

Arrivée des écrans. Michel Baglin réenclenche sa réflexion sur la personne du chômeur, soudain démuni et peinant à subsister. Il lui faut à la fois combattre sur le plan du réel premier, pour l’existentiel de base, et contre « les agressions de [la] réalité manufacturée et sociale ». Il n’échappera pas, avec l’immense majorité de nos contemporains, au désir de posséder un écran à demeure. Ces possessions enviables et successives sont dépeintes comme la norme économique et sociale : ne pas s’y soumettre serait comme se retrancher du monde et ne pas vouloir être « reconnu » comme personne adaptée à la société, l’une de nos peurs les plus ancrées et Invitation à tous les conformismes ! Notre chômeur aura connu le cinéma, merveilleux outil de soutien à l’imaginaire dont la toute première qualité est qu’il nous demande d’aller vers lui, pour des rencontres en temps limité. On le choisit. On choisit son film. L’écran de télévision joue le jeu inverse, il nous choisit, ou mieux nous accroche et nous cible. Ses cent programmes accompagnateurs sont de purs divertissements, très médiocres et néanmoins pascaliens, pour la plupart, ce sont des fictions destinées à nous faire attendre sans impatience l’irréel commercial déguisé en seul réel. Établi au salon ou même dans la cuisine, voire dans la chambre, la télé, avec ses séquences publicitaires nombreuses, interminables, « nous assujettit aux fatras des étals ». Elle occupe notre temps et notre espace de vie, nos esprits, la maison. Notre être profond (vrai, réel) est déplacé, dans l’ailleurs et la duperie. « Le désir lui-même est devenu marchandise que s’approprient, gouvernent, et sur laquelle spéculent les publicitaires. L’homme n’est plus une création du désir, mais la créature malmenée de la frustration entretenue ». Les programmes publicitaires sont souvent les préférés des très jeunes enfants, l’infection étant ainsi instillée dans leurs esprits vierges. De nos jours, les séquences publicitaires sont les véritables programmes télévisuels et radiophoniques, dont les fictions et divertissements divers qui les encadrent sont destinés à nous faire patienter et à nous garder les yeux rivés sur l’écran, l’oreille sur la station de radio : la machine commerciale nous propose son illusion réelle tout en reléguant le réel qui nous entoure dans les sphères d’un oubli plus ou moins durable. Tout est à l’inverse de ce qu’il est : le vrai réel, l’objet convoité que je regarde, est en même temps mon irréel, mon ambition frustrée. On nous soumet à l’irréel, et  nous voici à la merci de notre fournisseur de marchandise et du bon-vouloir de notre banquier-créditeur. La leçon (que Michel Baglin ne nous fait pas) est loin d’être démodée.

On pourra croire (et beaucoup le croient) que les informations, reportages et témoignages dispensés à heures fixes, dans le cadre de la supposée « actualité », sont la preuve d’un possible retour à la réalité. Là encore on fait erreur. Les exemples sont légions et on ne peut plus actuels : qui a cru un instant que les intentions du président sont de rendre de vrais moyens financiers aux malmenés économiques, aux plus pauvres en somme ? Qu’il tente d’enrichir la nation (ce qu’il annonce) quand il la dépossède de son patrimoine et de son identité (ce qu’il masque de cent façons). Qui a cru une seconde que M. de Rugy détestait le homard et ne buvait du champagne qu’au prix de douloureuses névralgies ? Qui a cru une seconde que le préfet de la Seine-Maritime disait vrai en prétendant que l’explosion du dépôt chimico-industriel Lubrizol en plein Rouen ne devait prêter à aucune inquiétude sanitaire particulière ? Qui peut croire enfin que tel satrape d’Afrique centrale ne prie la Russie de lui livrer des armes lourdes que pour lui permettre de chasser les campagnols, de tirer les lapins et faire peur à ses voisins ? C’est ainsi que l’on peut caricaturer (certes !) lesdites « réalités » énoncées sans rires ni sourires par la plupart des journalistes chargés de l’actualité, donc du soi-disant « réel ». Certains, peu nombreux, sensibles à la déontologie, tentent de rétablir des vérités, de rendre palpables les évidences. Des images accompagnent cette médiatisation qui n’est que communication, tendant à la crédibiliser. La marchandise qui nous sera vendue au marché des écrans portera désormais le nom de spectacle.

Michel Baglin poursuit sa réflexion sur deux plans parallèles : la dénonciation des principaux leurres par lesquels nous nous sommes éloignés du réel, l’énonciation des voies et cheminements par lesquels nous pouvons tenter de le retrouver, et de retrouver du même coup notre être profond, la vie réelle avec la réalité de nous-mêmes. Nous toucherons ici à des questions philosophiques, à une quête parfois difficile. Entre autres :

Le Sport. Dernière religion, « nouvel opium ». Le corps, source de plaisir, est déprécié dans la performance et le seul « résultat ». Non-événements continuels gérés par et pour l’argent. Cerveaux abêtis dans l’esprit de clocher.

Les décibels s’opposant au silence, au retour à la quête du réel et de nous-mêmes. « Nous lui préférons les pires ragoûts du show-biz et de la publicité ».

« Les espaces pensés pour tous par un seul » : cités, « quartiers », cités dortoirs. Des « univers » qui nous rétrécissent la pensée, nous soudent dans le chez-soi, nous rendent très difficile voire impossible la « création ». Les murs de toutes sortes racornissent notre univers intérieur, fatigue et routine achevant le travail : « l’appauvrissement jusqu’à la perte du réel et de la relation… ».

« L’hystérie du loisir » succédant à l’épuisement au travail, le tout, les « écrans » liant le tout dans une suite de jours insignifiants. Nous nous abritons sous l’écran du salon, qui contribue à nous détruire. Notre « régression » se renforce dans notre statut de « spectateurs ». Presse, radios (le fait-divers), avec bien évidemment « la télé » contribuent à nous déréaliser. Nous fuyons le monde en croyant le rencontrer, nous nous fuyons nous-mêmes. On se projette. « Je » devient un autre…

Des chemins à réemprunter : Rêve et Poésie. Les solutions, sinon les remèdes, sont en vue. Le « rêve » est un Janus aux deux visages : « il conduit à deux attitudes opposées, l’une consistant à modifier la situation initiale, l’autre à l’oublier ». « Chimères » d’un côté ; de l’autre, retour aux « dimensions physiques, sensorielles, sensuelles de notre relation aux êtres et à la matière ». Fuir s’impose en premier mouvement pour ensuite faire retour à un « imaginaire créatif », réactiver celui qui nous gouverna dans l’enfance et la jeunesse. Un imaginaire qui nous corresponde et ne soit plus rien que déliquescence paresseuse, perte de soi dans le virtuel. Le réel nous résiste et nous ne sommes qu’en l’affrontant. Se refonder sur la réalité du monde sensible, qui ne va pas de soi si nous rouvrons les philosophes (cf. p.100). Faire des humanités nouvelles en lieu et place de celles que l’enseignement abandonna (auprès des moins favorisés de la société) : humanités de la terre, des nouveaux langages de la connaissance, tout revoir, s’opposer avec nos armes différentes. « Ne pas vouloir mourir idiots » fut une formule simple, amusante et efficace. Ambitionner à nouveau « la passion d’être homme » et non pas la marionnette des événements. Sujet plutôt qu’objet. Pour cela, retrouver la Poésie, au sens premier : le ‘Poiên’ (faire, créer, produire), faire ce que l’on est fait pour faire, nul n’étant tenu d’écrire en vers comptés ou libres… Faire pour soi-même, par soi-même afin d’être et de se retrouver soi-même.

Si « exister » c’est être socialement sous le regard d’autrui, selon Sartre, là encore on peut résister afin d’obtenir une reconnaissance par conformité, ou une reconnaissance par singularité. La bonne mesure des choses sera ici de ne pas s’abîmer dans les conformismes, ou de ne pas se livrer à des singularités de parodie et d’insignifiance. Quête de l’épanouissement et de la vraie relation aux autres. Ce que Michel Baglin exprime en demandant d’examiner si « le jeu en vaut la chandelle ». Nous concevons que divertir ses contemporains n’est pas pure insignifiance et divertissement si le rire nous apporte un peu plus que lui-même (Aristophane, Molière… Charlie Chaplin, Jacques Tati…), un regard sur nous-mêmes. Nous aurons mille nouveaux chantiers à ouvrir : écologiques, économiques, financiers, éducatifs, médicaux, instaurer une juste répartition de la richesse, remettre le capitalisme sous commande de la politique… Notre auteur nous indique l’arme absolue des foules : le boycott. C’est à réfléchir. Le travailleur ne peut plus être réduit à la fonction d’outil jetable, d’assistant de la machine… Refuser la totale « spécialisation » : cf. Les Temps modernes (film de Chaplin) qui fait de l’outil humain un rouage, qui lui émiette son temps et sa pensée. Qui l’écrase et le rend au néant méprisable. Repenser, modifier la production et la consommation. Le sens de l’avoir, le sens de l’être sont à méditer.

Le livre de Michel Baglin est en quelque sorte fondateur, il nous emporte vers demain. Il n’est nullement désespéré. Il ne nous rabâche pas « Il faut… Y’a qu’à… » pour qu’à la fin personne n’esquisse un geste. Les choses changent, on le sent, on le sait… Les foules, jeunes et moins jeunes, prennent conscience des urgences terrestre, climatiques, sanitaires… Le communisme a failli lui aussi. C’est maintenant. Choix du projet et du faire, sinon « l’être tombe dans l’oubli » (M. Kundera). Sans doute ira-t-on ainsi jusqu’à réinstaller la mort dans le courant de la vie, dans sa réalité. On meurt de nos jours à la sauvette, les cadavres sont expulsés vers la morgue, les corbillards filent en catimini vers les crémations, les inhumations discrètes. Retrouver toutes nos dimensions humaines, l’entièreté de notre être, ne plus nous laisser mutiler dans nos corps et nos esprits.

Un grand livre, que je ne vois « dépassé » (?) qu’à la fin du XXIe siècle. Il indique la direction de l’extérieur repensé, réformé, et du même pas notre propre rénovation intérieure. Le relèvement de notre « être » couché et presque impuissant. Livre d’espoir et non de désespoir. Quand sur les boulevards, les places, nous voyons protester une grand-mère, une fille de seize ans, un lycéen, un comptable, un homme âgé, une caissière de supermarché… Eh bien, soyons heureux !

 

Michel Host

 

Né en 1950 en région parisienne, Michel Baglin s’est, très jeune, établi à Toulouse. Il y a développé son itinéraire poétique, littéraire et journalistique. Attaché à cette région, à son sol, il a amplement traduit cet amour dans toute son œuvre. Dernières publications, chez Rhubarbe : Loupés russes (2014), Les mots nous manquent, poésie (à paraître). Avec quatre autres titres épuisés. Chez d’autres éditeurs : Dieu se moque des lèche-bottes (éd. Le bruit des autres, 2014), Eaux troubles (éd. Petra, 2016), Lettre d’un athée à un ami croyant (éd. Henry, 2017).

 

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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005