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Carnets d’un fou, XLVIII, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 13.03.17 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Carnets d’un fou, XLVIII, par Michel Host

 

 

« Je n’aime pas les gens // Qui prétendent réglementer ma vie / Mon temps mes goûts mes écarts de langage / Qui non contents de rigoler aux premiers bafouillements / Venus d’un homme du monde avec politesse / Trouveraient mauvaise la moindre / de mes pensées »

L. Aragon, La Grande Gaîté

 

Vœux & Offrandes

Pour l’an 2017

Songes et Fantaisies

Incorrigible, Horrible & Insensible,

J’imaginais vous offrir des Brexit,

Ces mets délicats qui excitent,

Des camions empiffrés de munitions,

D’oblongues bombes à fragmentation,

Couteaux et yatagans des Assassins,

Flammes et hurlements soirs et matins,

Un Donald Trump grandeur nature,

Notre mol François en pâture,

Un très pétillant Erdogan,

Un p’tit Poutine président,

Un Bachar al-Assad que Sade

Eût adoré, et, en grillade,

Alep et Palmyre flambées,

Cinq mille ans partis en fumées

Parmi les tambouilles du Diable,

Tout ce que nos temps agréables

Nous obligent à respirer.

Nos pentes et nos pis-aller

Trop souvent en bas nous attirent.

Éloignons-nous de cet Empire

Noir, de l’Enfer, de ses fureurs.

Du pire allons vers le meilleur :

Je vous offre un nouvel Éden,

Des vallons sans peurs et sans haine,

Une idée de beaux jeunes gens

Se serrant amoureusement

Dans les chemins, à travers près,

Chacun de chacune au plus près.

Au soir regagnant les châteaux,

Échangent de courtois propos,

Après avoir ri et plongé,

Sous brises et vents alternés,

Dans les douces eaux des fontaines

Non loin des Folies et Thélèmes.

Au banquet l’on discourt d’amour :

« Est-il bien de s’aimer toujours ? »

« Ou mieux de ne s’aimer qu’une heure ? »

Brefs échanges et grands bonheurs.

La beauté n’est pas éternelle :

La beauté y suffira-t-elle ?

Socrate dort, Platon est buste

De marbre et l’on se tarabuste.

On sourit. Dame Diotime

Trop courte la logique estime

De gamins nourris de radis

Bios et d’idées à demi.

« Ils mûriront ». Elle propose

Que les cervelles se reposent,

Que l’on danse et s’emmusiquette,

Se caresse et se fasse fête.

« Songes ! Songes ! – me direz-vous,

Oui, songes, mais que voyez-vous

De mieux que je puisse en cadeau

Vous offrir pour cet an nouveau ? »

 

« Sans les songes, nous vieillirions plus vite », Novalis

 

#. Ces « gens », qu’en épigraphe dénonce Aragon, seraient aujourd’hui nos journalistes, huîtres accolées à leurs rochers idéologiques, et « l’homme du monde », sous sa forme la plus dégradée, l’un ou l’autre de nos politiciens mendiant les suffrages d’un peuple qu’ils méprisent et oublient entre deux élections.

Le 31/XII/2016

 

#. Reliquat de fin d’année.

§. « Des catholiques veulent rendre à l’Église sa virilité » titrait Le M. du 28/XII/16. J’imaginais qu’allaient disparaître les cantiques pleurnichards, les prêches des curés à voix de châtrés, les Jésus Marie Joseph des bigotes que je croise sur Radio Notre-Dame, les agenouillements soumis devant l’islam inéluctable, les évêques creusant et bénissant la tombe des derniers catholiques dans d’insipides rencontres œcuméniques, sous les bénédictions de nos politiciens laïques… Je me trompais : on ne sait trop de quoi il retourne. S’agit-il d’aller contre « une féminisation de la vie en Église… » ? De retrouver « l’usage discrédité de la force » ?… « de faire un gros travail de conscientisation sur l’homme » ?… De cette bouillie charabiesque, rien ne sortira. La mosquée peut poursuivre sa guerre sainte souterraine, et même en surface… Rappelons : Toulouse, Paris, Nice. En tant qu’athée de bonne composition, je devrais me moquer de ces choses. C’est impossible, je croyais voir le dernier possible rempart contre l’islam* dans les « vieux chrétiens », ceux qui reprirent leur marche depuis les Asturies, ayant constaté que la « civilisation hispanique des trois cultures », comme on tenta de me l’apprendre, n’existait pas. Mais dans ces chrétiens teintés de la bonne pensée officielle et mollement laïque, non, non merci !

 

* On notera l’abandon des substituts édulcorants : islamisme, salafisme, etc. « Islam » dit parfaitement la réalité de l’état des choses actuelles.

 

§. Une pilote afghane de 25 ans, la capitaine Niloufar Rahmani, première femme pilote dans l’armée afghane depuis déjà 1980, demande l’asile politique aux États-Unis (Le M, 30 /IX/2016). Elle est menacée par les talibans et par des membres de sa propre famille, dont elle mettrait l’honneur en jeu. Ô liberté selon les microcéphales !

§. Obscurités et lumières au Maroc. Manuel d’éducation islamique, chapitre « Philosophie et foi » de Manar at tarbia al-islamiya, ouvrage pour les élèves du secondaire. On y lit cette définition de la philosophie : « production de la pensée humaine contraire à l’islam », et « essence de la dégénérescence ». L’Association marocaine des enseignants de philosophie se rebelle : « Les leçons inculquées dans ce livre vont tuer la liberté de pensée ». Un éminent salafiste du XIIIe siècle, Ibnou As-Salah Ach Chahrazouri aurait dit de la philosophie : « le summum de la démence et de la dépravation » ! Le roi Mohammed VI tenterait de promouvoir un enseignement religieux du juste milieu. Une mince lueur d’espoir. Compatissons aux souffrances de l’islam confronté aux incompréhensions du monde contemporain.

§. Michel Déon, écrivain et romancier de haute volée, vient de rendre son âme à Dieu, du moins je le suppose. Il était d’une droite déclarée mais non agressive, et ne le cachait ni n’en avait fait son étendard. Il m’est arrivé de le rencontrer dans le sillage de la revue L’Atelier du roman. Homme souriant, affable, homme du monde en somme. Il avait travaillé à L’Action française et parmi ses écrivains de prédilection, on trouvait Anatole France, Jacques Chardonne, Paul Morand. Ces mauvaises fréquentations ne lui étaient pas pardonnées. Le M. lui consacre une longue chronique nécrologique qui ne l’accable pas. Il est noté cependant que « les plus calmes l’ont traité de réactionnaire, d’autres de fasciste » : « ce que je ne suis pas » répondait-il. Tout est donc pour le mieux et comme à l’ordinaire dans notre France figée, abrutie de bien-pensance, de cannabis et de musique anglo-saxonne. Michel Déon a sans doute bien fait de s’éclipser.

 

#. Nos socialistes vont s’effacer de notre paysage pour quelques années. Ils ont tenté, cinq années durant, et ce fut leur première ambition pour notre pays, de me rendre honteux d’être français. Ils n’auront pas réussi. Leur réponse à ma critique serait quelque chose comme : il fallait que vous, et tous ceux de votre espèce, preniez conscience du péché originel de vos ancêtres. Une tache ineffaçable qu’ils doivent porter à jamais, et vous après eux. Repentez-vous jusqu’à votre dernier souffle. Mais ils ne peuvent rien contre personne, sinon contre leur propre bêtise qu’ils ne combattent pas, leur arrogance née de ce qu’ils se pensent infaillibles et de la plus belle intelligence.

Je ne les regretterai pas, et quand ils reviendront je me serai éclipsé moi aussi.

 

#. Il paraîtrait que, depuis leur Brexit, de nombreux Anglais, dans les rues de Londres, insulteraient les étrangers travaillant chez eux. Moi qui les croyais intelligents !

Le 4/I/17

 

#. Surprise. On ne connaît pas son monde. Je vis au dernier étage d’une tour parisienne. Les 1300 personnes qui logent dans notre immeuble vivent sous l’œil attentif et bienveillant d’un couple de gardiens. Ces derniers ont adressé leurs vœux annuels à la population de ce « village », vœux ainsi rédigés sur une carte joliment illustrée par Madame :

Mr, Mme X. et leurs enfants

vous remercient de vos bons vœux

Ils en profitent pour vous déposer leur petite annonce :

« Cherche un électricien pour rétablir le courant entre les gens,

Un artiste pour dessiner un sourire sur tous les visages

Un maçon pour bâtir la paix

Un jardinier pour cultiver la pensée

Et un professeur de maths

pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres »

J’aime les gardiens de mon immeuble, je suis de leur bord et partage leur pensée humaine et intelligente, je les vois aujourd’hui d’un autre œil car, même privés d’électricité, Socrate, Épicure, (Platon ? Non, pas lui !), Aristote et Spinoza les auraient fêtés et applaudis.

Le 6/I/17

 

#. Aphorisme : « Notre monde ne tourne pas rond, il tourne en rond, il tourne mal », Maxime Le Béthunois, La Tête fêlée, Éd. du Grand Gaillard.

 

#. Ce samedi matin, émission Répliques d’Alain Finkielkraut. Invités : Matthieu Laine, Jean-Claude Michéa. On peine à suivre ces messieurs tant ils pensent vite et parlent de même, de choses par ailleurs difficiles à comprendre : vie de notre société, économie, moralité et immoralité de nos dirigeants, des banquiers, des actionnaires, etc. J’ai retenu la métaphore du jeu de Monopoly auquel la plupart des enfants de ma génération ont joué avec entrain. Il s’agit de commencer la partie selon les vues de la regrettée Mme Thatcher : nous possédons peu, le seul pécule que nous offre la Banque, et les dés, soit le hasard. C’est évidemment faux, les uns seront héritiers de biens, les autres de rien. Donc, travaillons !

Nous commençons la partie, jouons tour à tour et achetons ou n’achetons pas les rues, avenues et gares parisiennes, selon nos moyens. C’est ainsi que peu à peu, en fonction de leur chance ou de leur habileté à manier les dés, les uns se trouvent propriétaires des immeubles de l’avenue Foch et de la rue de la Paix, les autres de la rue Lecourbe ou d’une gare, ou même d’une cellule en prison… Cela s’appelle le jeu de l’accumulation du capital et de la réduction/privation du capital. Les uns, les gagnants, finissent riches à ne savoir que faire de leur argent, les autres seront des petits Job sur leur tas de fumier ! Nous ne savions pas, malheureux enfants, que nous nous étions pliés, le temps de la partie, aux lois du capitalisme marchand et financier.

C’est ici qu’entre en jeu Mme Bettencourt, plus grande fortune de notre pays et l’une des plus grandes en ce bas monde. Elle gagne sans rien faire des milliers d’euros ou de dollars chaque jour que Dieu fait. Doit-elle s’ingénier à dépenser tout son argent ? Le voudrait-elle qu’elle n’en aurait ni le temps ni la force. Elle devrait y travailler comme une salariée coréenne. Non, impossible, elle mourrait d’épuisement. Alors, elle fait placer son argent, et ces placements lui rapportent encore, et encore, et encore plus d’argent et de biens… Elle ne sait plus qu’en faire ni que faire, en distribue aux uns et aux autres, se fait arnaquer, déshérite ses proches, elle en devient folle (la preuve, elle est mise sous tutelle). Peut-être même s’adonne-t-elle à la charité, aux œuvres… Cela n’est pas prévu dans les règles du jeu. C’est de l’anti-jeu, de la traîtrise. Le fisc, naturellement, s’intéresse à elle. Ses avocats sont sans cesse à la défendre devant les juges. Pauvre femme !… une vie d’argent, une pauvre vie, une vie de riche. Elle est plus que Crésus. Une moins que rien. Tous les pauvres du monde, les malchanceux, les inhabiles aux trafics de la finance bavent d’envie rentrée ou de haine admirative sous ses fenêtres.

Lorsque nous étions enfants, mes cousins et cousines ne voulurent plus jouer avec moi. Je gagnais toujours, eux jamais. Ils se demandaient pourquoi. Ils ignoraient, les malheureux que, juvénile prestidigitateur, je savais faire tourner les dés à mon avantage, j’avais cette faculté, et que, dans le rôle du banquier, que je m’attribuais souvent, je ne manquais jamais, par un tour de passe-passe de mon invention, de me réserver une part cachée prélevée sur la banque. Sans le savoir, j’avais inventé les frais de tenue des comptes. Je me fichais éperdument que, les après-midi de pluie, on ne veuille plus de moi à la table de jeu. J’avais la fortune, qui consistait alors en ma réputation de joueur imbattable. On a de ces vanités-là, à cet âge. Pourquoi ne suis-je pas devenu un bandit, un escroc de haut-vol, un Alexandre Stavisky, un Bernard Madoff ? En fait, je l’ignorais aussi, l’argent ne m’intéressait pas.

 

#. Primaires de la Gauche. Premier round. Les adversaires : MM. Montebourg, Peillon, Hamon, Bennahmias, Valls, De Rugy, Mme Pinel, femme alibi aux yeux troubles. Même sens de la parité que chez ceux du bord opposé. Match nul. Je m’endors. Des justifications, de fumeux projets de réformes (nouvelles lois, impôts nouveaux), aucune perspective inédite, aucune voie enthousiasmante, sauf celle d’un « revenu universel pour tous » qui fait rire et pleurer. L’Europe n’existe pas. On est à peine d’accord sur la nécessité de combattre le terrorisme djihadiste. Ritournelle des « il faudra » et des « n’y aura qu’à… ». MM. Macron et Mélenchon, qui se sont mis hors du jeu, attendent leur heure. Après une purge de quatre ans et demi, la France avale le grand somnifère. Je vais donc me coucher et lire des poèmes de Louis Aragon.

Le 14/I/17

 

#. Poèmes de Louis Aragon. La Grande Gaîté (1927). Sous la poussée d’André Breton, Aragon se lance dans ce recueil d’anti-poèmes, ou de contre-poèmes, comme on voudra… Sous les provocations de vulgarités voulues et d’obscénités choisies, le fil rouge inspirateur d’une violence soutenue, d’une rage aménagée, la veine anarchisante, la tonalité anti-bourgeoise. Les cabrioles dadaïstes, les poèmes hypnotico-automatiques surréalistes (sur lesquels Aragon avait pris du retard) sont déjà loin. Le recueil est un gage tardif donné à Breton et à Péret. L’ensemble, construit quelque temps après sa production, est en soi une construction en trompe-l’œil, et, à mon sens, une a-poésie qui dessine la poésie par contrepoint ou contre-pied, comme l’athéisme dessine la divinité en arrière-plan, comme une écriture en boustrophédon que l’ambidextre n’a guère de mal à produire une ligne sur deux à l’instar de ce RUOJ UD UNEM que depuis notre table nous lisons, écrit au blanc d’Espagne, en lettres inversées, sur la vitrine du restaurant. Poésie inverse. Aragon y fait table rase des rhétoriques et suavités poétiques classiques, table sur laquelle il reconstruira. L’importance fondatrice de ce livre qu’Olivier Barbarant qualifie avec pertinence de « livre souterrain » est indéniable.

Le 15/I/17

 

#. Primaires de la Gauche. Deuxième round. Ce dimanche, je prendrais volontiers des excitants ! De la cocaïne, s’il vous plaît. De l’herbe ! Que je plane avant qu’on ne me fasse planer… Après coup, bilan pauvret : ce ne furent que bavardages réformiteux et vœux pieux sans l’ombre de l’ombre d’une réforme pratique convaincante. L’Europe… Les Migrants… Nos valeurs… L’honneur de la France ! Les trois journalistes, interrogateurs de ces messieurs et de cette dame, faisant mine de ne pas les ménager, de les pousser dans leurs retranchements, les interrompaient à tout bout de champ, rendant plus confus encore ce débat qui n’en était pas un. Mes trois lignes de coke et ma barrette de cannabis n’y ont rien fait. C’est malade d’ennui que j’ouvre l’œil sur la semaine.

Le 16/I/17

 

#. Primaires de la Gauche. Troisième round, comme dans ces combats de boxe où l’on ne pousse pas les amateurs aux dix ou douze rounds, ils se feraient du mal, rien à signaler de notable. Pas de KO, car on dit souhaiter s’unir enfin, recoller les morceaux. Les cancanages ordinaires, reprises de ceux d’hier et d’avant-hier. L’idée faussement neuve de M. Hamon : mettre en œuvre un revenu universel pour tous, et notamment pour les « jeunes » et « les plus démunis », n’est suivie par personne. Qui la financerait et comment ? À supposer qu’il existe, ce revenu n’augmenterait le contenu des portefeuilles que pour acheter à bas prix des articles de fabrication chinoise. Toujours les « y’a qu’à… » et les « y faut… » coutumiers. Aucun projet d’envergure, sinon reconstituer une Europe solide (mais comment ?) pour résister aux menaces anglaises et américaines. Consternant.

Le 19/I/17

 

#. M. Donald Trump, ce vendredi, va s’asseoir sur le trône de l’Amérique du Nord, dans une atmosphère d’épouvante pour ses opposants, de satisfaction mitigée pour ses partisans, tous inquiets de ses foucades, de ses nasardes et menaces à la terre entière. Hollywood et le monde de la musique seront absents. L’image s’en trouve entachée, son clinquant terni. Ce sera néanmoins le triomphe de ce que le capitalisme peut montrer de plus odieux : l’égoïsme d’une Amérique xénophobe, raciste, misogyne réduite à sa seule défense, à la préservation de son confort, à l’exaltation du grand commerce, de la haute finance, des banques et du mépris des engagements internationaux comme des quelques avancées sociales (des soins médicaux mieux assurés) conquises par le président précédent. On sait seulement que ce Trump-la-Mort s’est entouré de conseillers assez compétents, mais pour la plupart banquiers et hommes d’affaires, avec une teinture de népotisme ici ou là, milliardaires comme lui, comme lui arrogants. Regretter Mme Clinton est sans objet : cette dame de la charlatanerie sociale relève, quoique démocrate, de la même idéologie de la thésaurisation, de la même arrogance masquée de sourires forcés. De cette poubelle dont il semble que le contenu est sur le point d’être déversé sur le monde, personne ne sait ce qu’il pourra naître. Mister Trump n’est pas encore absolument condamné ni acculé au désistement. Certains estiment qu’il parle très haut afin d’être en meilleure position pour négocier ensuite, car il ne peut être entièrement stupide ; d’autres qu’il n’a pas l’âme d’un guerrier… Espérons n’avoir pas à en juger post mortem.

Le 20/I/17

 

#. Primaires de la Gôche, quatrième reprise. On note que durant ces événements de très relative importance, Son Incompétence, qui dirigea le parti socialiste durant dix ans, fut président de 50% des Français durant encore cinq ans, s’en est allé visiter le désert chilien d’Atacama, l’un des plus stériles et inhospitaliers du monde, preuve sans doute d’un héroïsme que, par modestie, il dissimula  à ses compatriotes. Sa manière de filer entre les doigts des Français. On prétend que, là-bas, ne voulant plus entendre parler de ces derniers, et moins encore de ceux de son parti, les derniers des derniers, il accorda sa bénédiction aux chiliens gouvernementaux et révolutionnaires repentis (Les FARC) pour fêter leur réconciliation. On prétend encore que, confiant en ses pouvoirs surnaturels, il tenta de faire jaillir une source et de créer une oasis dans ces sables plus secs qu’aucun des sables de la terre. Cela, une fois encore, échoua tristement. Ce devait être l’Oasis Progreso y Turismo. C’est trop de déveine, vous ne trouvez pas ? Déçu, il fila au Venezuela.

Pendant la récré, nos indociles potaches s’affrontèrent dans les urnes. Contre toute attente, M. Benoît Hamon sortit vainqueur de la mêlée, suivi, mais d’assez loin, par M. Manuel Valls, premier ministre sortant et favori supposé. Ils s’affronteront une dernière fois, en tête-à-tête. M. Arnaud Montebourg est renvoyé à ses études commerciales. Votèrent un million et demi de socialistes, croit-on, mêlés de quelques membres de la droite qui tentèrent de gauchir les résultats en abandonnant un euro au passage et leur honneur personnel. Tout cela ne fut que théâtre et comédie de boulevard car, à l’évidence, aucun ne pourra trouver place entre MM. Fillon, Macron, Mélenchon et Mme Le Pen.

Avec M. Hamon (ex-ministre de l’éducation nationale, ce que personne n’avait remarqué !) éliminé, sauf accident, nous échapperons donc aux malheurs suivants : la mise-en-œuvre d’un « revenu universel d’existence » d’environ 600 ou 800 € mensuels, garantie de la famine et de l’assistanat pour tous, dont on ne sait par qui ni comment il aurait été financé ; la création d’un nouvel impôt sur le patrimoine, comme si nous n’étions pas assez taxés, et même sur les « robots industriels intelligents » : pauvres robots qui, à peine nés devaient rencontrer le système socialiste français ! À ceux – humains – qui auront eu l’avantage de ne pas échouer et périr dans les poubelles des cliniques avant même de naître, le droit de « mourir dans la dignité » aurait suffi pour entretenir dans leur cœur la flamme de la joie des quelques années qu’ils auront passées sur terre. Les femmes, enfin, ne connaîtront pas leur centième déception de ne pas voir leurs salaires égaler ceux des hommes en dépit de la centième promesse d’y parvenir, et, pour les tout-petits de deux et trois ans, ils n’auront pas à fréquenter l’école obligatoire avant que leurs synapses aient pris l’entière mesure des neurones de leur cerveau. Pour conclure, les collégiens de ce pays n’accèderont pas, en raison d’une augmentation de 25% des aides aux activités périscolaires et de la philosophie de l’égalité, au devoir de se divertir à l’école et au droit de n’y pas recevoir un enseignement véritable.

Avec M. Valls, les dégâts eussent été moins graves, si l’on veut bien passer sous silence que l’écologie n’entre pas dans ses préoccupations (pas plus d’ailleurs que dans celles de M. Hamon), que le « chèque » prévu pour renforcer l’opposition syndicale à toute mesure étatico-patronale folle ou raisonnable était « dans les tuyaux », comme on dit. Du coup, on regrettera que les retraites de misère, avec celles des agriculteurs, ne puissent être relevées, que les entreprises ne bénéficient pas de périodes quinquennales de stabilité fiscale, qu’on n’inscrive aucune « charte de la laïcité » dans la constitution.

 

#. Primaires de la « Gôche », cinquième reprise. MM. Hamon et Valls se sont affrontés dans un duel à fleurets mouchetés. Tout le monde est déçu. On voulait que le sang coule. L’un prônait son « revenu universel d’existence », l’autre rétorquait qu’il préférait la feuille de salaire à la feuille d’impôts. Tout cela gentiment dit. On n’est pas plus avancé. C’est sans importance, aucun ne sera président ! Le bruit court que M. Hollande, revenu en catimini du Chili et du Venezuela, aurait écouté distraitement ces conversations mondaines depuis les salons de l’Élysée où, seul désormais, il attend sa délivrance. Nous saurons dimanche, par le vote des derniers électeurs socialistes, lequel de MM. Hamon et Valls aura l’honneur de représenter le socialisme officiel agonisant lors de la présidentielle de mai prochain.

Le 26/I/17

 

#. Les casseroles. Ils en veulent trop. Après les Cahuzac, la tendre Pénélope* qui, en patiente et discrète dame qu’elle est, arrondit sa pelote. Cinq cents euros par-ci, sept cents par-là, deux mille plus loin encore, mois après mois… pas de petits profits. À la fin c’est un dix pièces sur l’avenue Foch. Le peuple a jugé la dame, la justice pas encore. Cela fait mauvais effet. Il paraît que, contre travaux réels ou fictifs, nombreux sont nos représentants régionaux, sénateurs, députés et ministres… à faire les petites fortunes de leurs épouses et maîtresses, frères et sœurs, cousins cousines… de leurs proches somme toute, dont ils prétendent qu’ils sont les seuls en qui ils puissent avoir confiance. C’est l’argent de l’État qui régale ! L’argent de personne, l’argent de tout le monde, notre argent. On comprend que tous ceux qui tirent la langue en fin de mois, qui sont abonnés aux aides de toutes sortes, à qui l’on coupe l’électricité, souvent jetés sur le trottoir par leur employeur… voient avec rage leur passer sous le nez des sommes qu’ils estiment pharamineuses quand leurs bénéficiaires les jugent toujours insuffisantes. Ceux-ci dévorent, leur appétit est aussi féroce que dissimulé, ils sont insatiables, des grigous, des artistes de la cupidité en habits de vertu. Ils font le lit du dégoût envers eux, dégoût de ceux qui clament « Tous pourris » et ne votent plus, ou votent blanc ou nul. Les casseroles sont attachées aux luxueuses berlines des cortèges officiels, c’est un concert infernal que les profiteurs de ce système inique et vieux comme le monde semblent ne pas entendre. Je les verrais bien cuits au court-bouillon dans ces casseroles, car la vengeance est un plat qui se mange chaud. Mais quoi, il ne faut pas rêver, je le sais.

 

Mme Fillon, épouse du candidat de droite à la présidence de la république. Le coup porté est sévère, il pourrait venir des rangs de la droite car il y a toujours des déçus, des mal récompensés, et la gôche se gausse, mais point trop, car l’Être suprême sait de quoi on est capable de ce côté-là aussi.

 

#. Aphorisme (après l’émission Répliques de ce 28/I). Bêtise, intelligence, tout ça, ça va ça vient. Ce sont nos intermittences crâniennes.

#. Les livres sont rencontres de l’être, ils mesurent mes ignorances, mes désirs de savoir, étanchent ma soif de beauté, apaisent mes colères (1).

#. Primaires de la Gôche, dernière reprise. M. Benoît Hamon triomphe dans la course des socialistes à la brigue présidentielle. Cette victoire du brigandage en costume-cravate contresigne celles de la société des bobos et de l’absurde politique. M. Hamon n’a aucune chance de parvenir au terme de son ambition. Il faut s’en réjouir. L’incompétence gérée par les fantaisies d’un songe-creux c’est la catastrophe assurée, c’est aller « droit dans le mur », selon l’expression en usage. D’autres spécialistes de la laïcité flexible se chargeront de nous conduire à la guerre civile, précédée ou suivie de la ruine économique.

Nous allons vers « la grande finale » de cette loterie démocratique. Ce sera le coup de grâce.

Le 31/I/17

 

Affaires religieuses (1)

An 2017 du calendrier grégorien. Dans une perspective positive et créative, nous ouvrons une nouvelle rubrique consacrée aux religions. Nos guides y seront tour-à-tour Sœur Évangéline Quincampoix*, Kevin Baby-Lon**, Mehmet de Saint-Ouen***.

 

Sœur Évangéline Quincampoix révèle au Tout Paris et au monde que, lors du Ier concile de Nicée (325), il a été démontré qu’aux Noces de Cana, l’eau n’a pas été changée en vin, mais en hypocras de Césarée (*), boisson qui changea le cortège de noce en mascarade d’ivrognes, ce pourquoi le Vatican est resté silencieux sur cette affaire, et d’autant plus que deux patriarches en vinrent aux mains à ce propos. Que Dieu vous bénisse !

 

(*) La recette de cet hypocras s’est malheureusement perdue.

 

D’Allah le Miséricordieux à Kevin Mehmet, le 6 janvier 2017 (an 1438 de l’hégire) : « Mon fils, prends dictée du verset 87 bis, de la sourate XLV, “Celle qui est agenouillée” : “Si tu la surprends dans la chambre, fais-en ce que bon te semble. Dieu détourne le regard et t’accorde sa confiance”. Que le blasphémateur rôtisse en enfer !

 

* Sœur Evangéline Quincampoix de la Congrégation de Sainte Zybelyne de Jouy-en-Josas, dont la piété et le savoir font l’édification des fidèles du XIIIe arrondissement de Paris et au-delà, a reçu pour mission de donner aux quatre Évangiles leur pleine amplitude, et de nous révéler certains dogmes et lois passés sous silence par le Vatican, quoique promulgués dans divers conciles officiels ou secrets.

** Kevin Baby-Lon, jeune homme de 16 ans vivant rue nationale, dans le XIIIe arrondissement, récent converti au judaïsme, a été chargé par l’Archange Gabriel, facteur céleste au services de trois administrations, de donner à la Bible sa forme définitive et complète par ajouts révélés et conseils reçus dans la prière. Il a aussi obtenu l’autorisation d’intervenir dans la Talmud et la Torah.

*** Mehmet-de-Saint-Ouen, arrière-petit-fils de Muhammad à la 33e génération (qu’on peut rencontrer au bar Le Galion Ivre, avenue Djibril, à Saint-Ouen), reçoit depuis peu des messages d’Allah qui visent à augmenter le Coran, et, sous le contrôle d’imams du 93, il apporte des compléments aux hadiths.

 

À Rigolade House

Ce sont les derniers jours de janvier, frileux et gris. Au soir. Le grand salon se remplit peu à peu. Les mines sont chagrines. C’est qu’on revient de loin, des commissariats, des hôpitaux… Le commissaire Déroulède fait une entrée discrète, quoique boitant de façon voyante et s’aidant d’une canne. On s’affaire autour de lui. On l’accommode, on le chouchoute, les dames sont aux petits soins. Le professeur arrive sur ses talons, en gilet de pilou des ateliers Damart et l’épaule bandée. Sous les applaudissements, il refuse qu’on lui accorde un traitement de faveur et annonce du même pas qu’il donnera une conférence contre les violences dans la société, mais aussi pour la défense intransigeante des bonnes mœurs et de l’honneur. Nouveaux et frénétiques applaudissements. En coup de vent, ou plutôt en bourrasque et tornade, la survenue du baron des Cours d’Immeubles établit un silence absolu, aussitôt suivi d’un tonnerre d’applaudissements lorsqu’il annonce que, la période électorale s’y prêtant, il va créer son mouvement et se présentera à l’élection présidentielle du printemps. La nouvelle suscite des réactions diverses qui vont des évanouissements aux cris de « Ni dieu ni maître » (issu de la gorge serrée du Grand Robot)… et « Elections piège à c… ! » C’est Mme D., notre « première cliente », on s’en souvient, qui révèle ainsi son admiration secrète pour les faux anarchistes du siècle précédent depuis devenus banquiers. À Cali de Montfort qui l’accuse de plaisanter, elle rétorque sèchement : « Mais moi, madame, pendant que vous vous livriez à je ne sais quels exercices gymniques, je lançai des pavés sur les membres de la maréchaussée ! Et on me fit monter dans un car de CRS où je dus subir les plus insupportables outrages verbaux ! ». Il est aussitôt reproché au professeur ses propres contradictions, au baron de trahir sa classe quand il précise qu’il veut créer un groupe socialisto-séparato-anarcho-non-syndicaliste… On est pour ici, contre là-bas… C’est l’empoignade. Le commissaire Déroulède menace de téléphoner aux gendarmes, ramenant une sorte de calme que la baronne de Krick-en-Krock met à profit pour murmurer : « Personne n’a donc soif, ce soir ? » Sollicitant le pardon pour manquer à mes devoirs, je propose différents alcools, dont un apéritif spécial, le Kir des Montagnes Corses, auquel s’adjoint une bonne goutte de liqueur de châtaigne, merveille récemment découverte dans une brasserie de mon quartier.

(à suivre)

 

Définitions éclairs

Q.I. : Mesure du quotient intellectuel (personne n’ayant la moindre idée de ce que ça peut être), non de l’intelligence, laquelle se fait remarquer le plus souvent par son absence.

Quadragénaire : À en croire Jules Renard, il atteint l’âge où il faut ouvrir les fenêtres à l’arrière de la maison, du côté jardin.

Quadriennal(e) : Période de quatre années durant laquelle l’esprit est entièrement libéré des excentricités sportives les plus obsédantes, comme les jeux olympiques, le championnat mondial de balle-au-pied.

Quadrumane ou Quadrupède : Notre ancêtre, certainement plus doué que nous pour « faire des pieds et des mains » ou jouer du piano à quatre mains.

Quaker : Il prêchait les mœurs simples. Il a engendré le millionnaire, puis le milliardaire, américain notamment.

Qualificatif : L’une des machines verbales les plus propres à engendrer le quiproquo avec tout ce qui s’ensuit. Ainsi, « Vous êtes un homme brave » sera pris comme un compliment, quand un « Vous êtes un brave homme » passera pour condescendant.

Quant-à-soi : Prudence élémentaire.

Qualité : Anatole France appréciait l’homme de qualité, au contraire de l’homme de quantité qu’il méprisait en la personne de M. de La Guéritaude.

Quelque part : C’est-à-dire, on ne sait trop où… Dans une époque antérieure, si mon grand-père, en riant, me menaçait d’un « coup de pied quelque part », lui comme moi localisions parfaitement l’endroit en question.

Queue : Nos lointains ancêtres, pithêkoi de diverses espèces, en possédaient une, fort pratique pour s’accrocher aux branches, se chatouiller les moustaches ou lancer des messages du haut des collines. Par manque d’usage, nous l’avons perdue depuis que, couverts de pantalons, nous nous asseyons dans les fauteuils des conseils d’administration. L’ont conservée les comètes (elles en signent leur mort triomphale), les humains lors des guerres (ils la font devant les épiceries et les camions distributeurs de tout ce qui leur manque), les faux sportifs rassemblés aux portes des stades pour contempler les vrais sportifs, les automobilistes enfin, qui matin et soir, dans les bouchons, sur les boulevards périphériques et les autoroutes se suivent à la queue leu leu.

Quiproquo : S’établit d’emblée lorsque deux humains ou deux peuples se rencontrent. S’ensuit généralement un combat sans merci que conclut un sanglant massacre. Un exemple parmi mille autres : lorsque Christophe Colomb, un beau matin, planta sa bannière et la croix du Christ sur une plage de l’Île Hispaniola, les indiens autochtones se figurèrent qu’il venait d’inventer le camping. Trente ans plus tard ils avaient tous été exterminés.

Quarante-huitard : Révolutionnaire citadin de carton-pâte de l’an 1968, depuis lors converti en banquier ou député européen.

Quart-de-rond : On penserait à la richesse excessive du miséreux qui n’a presque rien en poche mais qui, pour se faire plaindre, persiste à dire « Je n’ai pas un rond ».

Quasi : Il s’agit du haut de la cuisse du veau,  d’une « presque » cuisse par conséquent.

Quatre : Foule en voie de formation. Fuyez !

Quattrocento : Siècle où l’Italie n’était peuplée que d’artistes-peintres.

Quelqu’un : Soit un parfait inconnu : « Quelqu’un a dû faire ça ! », soit une personne remarquable : « Ce monsieur, c’est quelqu’un ». Noter la locution familière : « C’est quelqu’un, tout de même ! », qui fait allusion à l’extravagance que dit ou commet une personne de notre connaissance.

Quenouille : Bâton garni de laine, que les femmes dévidaient et filaient. Elles auraient dû, au lieu de leur tricoter des pull-overs, en battre bien des hommes qui ne leur ont marqué que du mépris dans l’expression : tomber en quenouille !

Querelle : Dispute qui va de l’altercation au procès en justice, du pugilat à la bataille rangée, de la gifle à l’étripage. Elle est toujours très bruyante. Une querelle d’Allemands a ceci de particulier, qu’ayant lieu en langue tudesque, nul ne peut rien y comprendre.

Quiétiste : Disciple de Molinos qui, en Dieu atteint à la parfaite indifférence à tout, y compris à lui-même. La plupart de nos contemporains, sans pourtant croire en Dieu, sont des quiétistes qui s’ignorent.

Quinquennat : Cinq années de suite, durée du règne d’un président de la Ve République française. La cinquième année se résout en une sorte de lente agonie où, d’ordinaire, est réalisé le bilan de la catastrophe. Ainsi, notre dernier président aura connu un brillant échec parce qu’au lieu de s’attaquer au chômage il a seulement voulu en « inverser la courbe », laquelle n’est qu’une abstraction incompréhensible au peuple.

Quolibet : C’est l’un des propres de l’homme. Les quolibets accompagnent la fin de tous les quinquennats, même ceux où ont été enregistrés quelques succès et réussites.

Quotidien(ne) : On qualifie ainsi la peine qui accompagne l’homme jour après jour, et celle qu’il éprouve à la lecture de son journal du matin ou du soir.

 

(1) Pour la Librairie Mollat, à Bordeaux, sur demande de Silvaine Arabo

 

Michel Host

 

Fin du Carnet XLVIII, pour Janvier 2017

 


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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005