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Carnets d’un fou LII - Mai 2017, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 25.08.17 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Carnets d’un fou LII - Mai 2017, par Michel Host

 

 

« Je te hais enfin [politique] parce que c’est toi qui nous as valu cette terrible parole d’Henri Heine : En France il n’y a plus de nation, il n’y a que des partis ».

Alphonse Daudet, Robert Helmont

 

#. Printemps affligeant. Hier soir, mercredi 3, sur tous les écrans (seules fenêtres ouvertes sur le monde à la nation), Mme Le Pen, représentante du FN, et M. Macron, à la tête de la troupe hétéroclite En Marche, se sont affrontés dans un face-à-face d’une agressivité extrême, d’une discourtoisie stupéfiante, parfois d’une vulgarité sans exemple encore à ce niveau, lequel ne fut donc pas à la hauteur de l’enjeu.

Mme Le Pen attaqua la première. Les deux journalistes chargés de canaliser l’entretien furent aussitôt dépassés. Ils ne parvinrent pas toujours à faire respecter les sujets de leurs questions et à tenir les adversaires dans un minutage équilibré. Mme Le Pen apparut tantôt en harengère, tantôt en mégère non économe de ses sarcasmes, voire de ses insultes. En outre, elle montra ses limites dans le maniement de la langue. M. Macron crut un temps devoir lui répondre dans le même registre, puis comprenant son erreur, tint son adversaire à distance par ses rappels à la courtoisie et son calme, du moins apparent. Cela pour la forme. Quant au fond, entre dispute de cour de récréation (non, c’est pas moi, c’est toi !) et combat de chiffonniers sur un tas d’ordures (vous connaissez mal vos dossiers… c’est même pas vrai… vous n’êtes pas digne de gouverner… etc.) ; notons que peu de Français ont eu jamais l’occasion de voir se harponner des chiffonniers. M. Macron fut à deux doigts de couler l’adversaire dans l’eau trouble de leur dispute au sujet de la sortie de l’euro et de la création de deux monnaies à usages différents !), Mme Le Pen réduisit presque à quia M. Macron lorsqu’il fut question du terrorisme islamiste, de ses instigateurs sur notre territoire et des mesures de protection à prendre. Pour le reste, ce fut nul dans tous les sens du terme, nul et le plus souvent inaudible. Donc épuisant à suivre, accablant par le chevauchement des voix, le ton général méprisant, voire menaçant, la profusion des promesses et intentions dont on sait qu’une sur vingt peut-être sera suivie d’effet. Les spectateurs, dont je fus, pour ma propre punition, n’y apprirent rien qu’ils ne sussent déjà, et d’abord que nos « personnels » politiques ne sont pas dignes de leur servir, dans leurs modestes habitations, de femmes de ménage et de maîtres d’hôtel. Je me suis couché découragé. Quoi que je puisse penser de mon pays, il ne mérite pas cette comédie de boulevard.

Le 4/V

 

#. Dans un très intéressant article du M du ?, il est question des grands psychopathes. La recherche s’intéresse à eux. Répond-elle à ma question : pourquoi, chez eux, aucun sens moral élémentaire ; pourquoi ne s’arrêtent-ils pas au « tu ne tueras point », torturent-ils sans états d’âme ? Pas vraiment. Ils semblent ne répondre qu’à leur pulsion de l’instant, à ce que les rois nommaient « le bon plaisir ».

 

#. Autre article clé de Régis Debray (Le M. du 4/V), notre normalien autrefois guévariste dont j’ai dû me moquer ici ou là. Il ne m’a jamais coûté de reconnaître une appréciation trop rapide, une erreur, un excès, une injustice que j’aurais commis. Cet article précède la sortie d’un sien livre (Civilisation) que je vais acheter et dont je dirai quelques mots. Pour l’article, il s’agit d’un entretien au sujet de l’Europe qui serait « sortie de l’histoire ». Je ne sais, je doute… d’autant que R. Debray y souligne que « Homo œconomicus [y] a remplacé aux commandes Homo politicus… ». N’est-ce pas précisément le sens actuel de l’Histoire, courant dans lequel l’Europe s’insère avec le soutien des affairistes bruxellois et bientôt du président Emmanuel Macron ? En revanche, Debray me rassure sur un point : le « grand remplacement » cher à Renaud Camus ne serait qu’une peur illusoire, cela n’aura pas lieu : « …pour gagner une guerre de civilisation, aujourd’hui, il faut une offre civilisationnelle supérieure à celle qu’on attaque, en matière de connaissances scientifiques, d’innovations technologiques, d’hégémonie politique, de moyens militaires et surtout de mieux-disant culturel, musique, cinéma, confort. L’acceptation de la mort comme clé du paradis chez quelques individus déséquilibrés ne suffit pas… ». Il y a du vrai ici : l’offre des malades de Daesh, c’est la mort sans phrases ; pour les sciences, on cherche encore et la grande période est terminée ; pour la technologie, ils se débrouillent assez bien avec la communication digitale, les armes empruntées aux Occidentaux ; pour l’hégémonie, ils reculent sur tous les fronts et politiquement la dictature n’a rien résolu nulle part ; pour les arts, ils les vouent aux gémonies ; pour le déséquilibre de l’esprit, ne nous contentons de perpétuelles litotes : l’islamisme est une maladie mentale des plus graves, le paradis déborde de martyrs décérébrés, la mort ne mène qu’à la tombe et aux cimetières.

Le 5/V

 

#. Alea jacta est. En latin de chapelle : « Republicana misa est. Ite… Ite, petites gens ! Gentils petits moutons, avancez, avancez… ». Apud populum recte est. Pour le peuple, tout va bien. D’ailleurs on lui a retiré l’aura de magie des cérémonies, le latin d’Eglise. Il va retourner aux feuilletons américains et aux stupidités comiques du petit écran. Néanmoins, les élections suivantes se profilent, les « législatives »… Un bon mois de battement. Les partis politiques qui viennent d’exploser vont devoir se reconstituer. Facile pour personne et impossible pour lesdits socialistes qui ne le furent que par auto-dénomination abusive. Le peuple aura-t-il encore un peu de mémoire ?

Élu président, avec 66% des votes exprimés, M. Macron. Il me fait mentir, en février je croyais pouvoir dire que sa bulle allait éclater. Vaincue relative, avec 34% des voix, Mme Le Pen. Heureux, la totalité des journalistes et commentateurs politiques de ce pays qui, depuis novembre 2016, martèlent les oreilles françaises de leur haine du parti lepéniste, le diable en personne représenté par sa tête dirigeante. Nous avons donc en ce pays, parmi les votants, 34% de fascistes, mussoliniens et hitlériens, racistes, xénophobes, antisémites prêts à recréer des camps d’extermination… et 66% de personnes vertueuses, démocrates impeccables, désireuses de voir baisser les salaires des travailleurs afin d’augmenter la compétitivité commerciale, prêtes à pique-niquer cet été dans nos campagnes mortes en dégustant du bœuf aux hormones et du poulet américain javellisé, remplies de la conviction réconfortante qu’ils sont la France contemporaine, débarrassée des pesanteurs de son passé et de ses traditions, les vainqueurs d’une France moisie et enlisée. Qui vivra verra ! Mais comment vivra-t-on ? Que verrons-nous ?

Le 8/V

 

#. Jusqu’à ces jours-ci, avec une naïveté d’enfant, je croyais que la presse, les journalistes, les médias formaient le plus solide des contre-pouvoirs. On me l’avait dit mille fois. Pourtant j’ai vu les mêmes (*), cinq mois durant, se changer en troupes auxiliaires du pouvoir, tirant à boulets rouges sur ceux qu’on leur avait désignés comme des monstres, des criminels en puissance, délinquants impardonnables, honte de notre pays et de sa culture : M. Fillon, Mme Le Pen. Ai-je eu la berlue ? L’enfant vient-il de se transformer en vieillard égrotant et bavouilleur ? Je vais aller vérifier au miroir.

(*) À peu d’exceptions près, dont M. Éric Brunet ?

 

#. La « passation de pouvoir » entre « le président sortant » et « le président entrant » aura lieu dans quelques jours, au palais de l’Élysée. Modeste cérémonie suivie par la masse médiatique et ses photographes, par le peuple français rassemblé devant les écrans tremblotants, comme s’il s’agissait d’un événement notoire. On ne sait si M. Hollande se retirera dans une luxueuse berline ou sur sa motocyclette d’amant démasqué et ridicule. Le bruit court que Tulle et toute la Corrèze l’attendent pour fêter ses cinq années d’impuissances et de tergiversations sans compter l’abandon de la ruralité.

En attendant, lors des toutes dernières cérémonies officielles où l’Ancien et le Nouveau se trouvèrent réunis – ils rallumèrent ensemble, place de l’Étoile, la flamme sur la tombe du soldat inconnu –, l’Ancien, paternel en diable, plaça sa main protectrice sur l’épaule de son jeune substitut (du moins, ce tour de passe-passe, ce remplacement du même par le même, fut magnifiquement réussi !), allant jusqu’à lui caresser la joue et le menton, comme pour lui signifier : « Mon fils, tu feras ce que je n’ai su faire ! Tu mèneras le combat que je n’ai pas mené ! Tu réussiras là où j’ai fait semblant de réussir ! ». On ne sait si M. Macron a pu masquer entièrement son agacement. C’est Don Diègue envoyant Rodrigue trucider don Gormas ! Chimène ? C’est probablement la France, dont on se demande pourquoi Rodrigue en est encore épris après que deux guerres et les quatre présidences précédentes ont fait d’elle une vieillarde bancale et laide, une SDF qui ne sait où cacher son état misérable, une clocharde sur qui l’on crache (pour qu’elle séduise, j’imagine !) en lui criant « Debout souillon ! En marche, Marianne, vieillarde colonialiste inculte et criminelle contre l’humanité ! ». Certains soutiennent que M. Macron aurait, en effet, l’intention de rendre ses jambes à la vieillarde, à l’invalide, de lui redonner le sens de la modernité, du running et des profits financiers. J’ai quelques doutes quant à la réussite du projet, mais la bulle Macron n’a pas éclaté, j’en conviens. Rendu prudent, j’attends et demande à voir. Si Rodrigue pouvait réussir sans nous changer tous en « Américains », je serais le premier à l’applaudir.

Le 11/V

 

#. Suite de la bataille.

À peine élu, The new president Macron se rend à Berlin pour faire allégeance à Mme Merkel, à l’Europe qui nous méprise et nous ruine à la fois et qu’il pense pouvoir réformer par la magie de sa jeunesse. Un journal allemand pose cette question : « Combien devrons-nous avoir à payer maintenant pour la France ? »

Le premier assaut n’a pas eu lieu. Les socialistes sans solde sont arrivés en masse dans les filets du macronisme. On les sait malheureux par définition, ils sont la gauche, la représentation nationale de la misère nationale et universelle. Ils n’ont pas un sou en poche (à l’exception de M. Cahuzac, toujours en vacances). Bien forcés, donc, de revenir mendier le caviar et les ortolans (mets préféré de leur ancêtre François Mitterrand) aux portes du palais. Ils sont pour la plupart rentrés dans les rangs du bataillon rapproché présidentiel, là et bien là, prêts à déguster le repas du pouvoir, du potage au fromage, attendant le dessert, juste salaire de leur ralliement à celui qu’ils n’avaient cessé de combattre du temps qu’ils faisaient semblant de gouverner ensemble. Le PS s’est démantelé de lui-même, par la simple peur du manque et de la disette. Ce sont gens de pouvoir, vivant dans l’ombre du pouvoir, sans aucun métier autre que le pouvoir. Les malheureux ! Peuple des moutons, aie pitié !

The new president Macron vient de nommer son général en chef, le premier ministre, ancien élu et maire de Rouen, M. L’homme a la palinodie dans ses gènes, il ne votait pas les lois proposées par le ministre Macron, disait pis que pendre de sa personne, avait des absences de mémoire lorsqu’il lui fallut déclarer son patrimoine, l’état de sa fortune. Un homme du clair-obscur, s’affichant de droite, dont la principale mission est d’achever la démolition au marteau-piqueur du parti Les Républicains, son parti, afin de provoquer l’entrée de la plupart de ses membres dans les troupes de choc, la vieille garde, du new president. Il s’agit d’équilibrer la gauche déjà encasernée par une participation de droite conséquente au groupe combattant duquel devrait naître, dans trois semaines, une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Le projet est de réunir le plus de monde au centre, en compagnie du glorieux bataillon Bayrou. Après, on verra ce qu’on fera de M. Édouard Philippe. La manœuvre réussira-t-elle ? Elle n’est sans doute pas nouvelle dans notre histoire et dans celle des autres nations. M’estimant pitoyable prophète, je me garde de rien ajouter. Mon optimisme reste sans faille, comme toujours. Certains prévoient un été consacré à la révision des règlementations du travail et une réduction significative du nombre des chômeurs. D’autres, de puissantes manifestations de rue (loi El Khomri). Ya veremos.

Le 15/V

 

#. Fin de mois difficile.

Noté. Entendu sur Radio-Nuit cette réplique attribuée à Winston Churchill : « Je ne crois pas aux statistiques, sauf à celles que j’ai falsifiées moi-même ».

Noté. M. Richard Ferrand, ministre récemment nommé à la surveillance de la « cohésion des territoires » (épais mystère !!!), serait mêlé à une affaire immobilière où, dans le cadre d’un probable abus de biens sociaux, soit de trafic profitable à soi-même et à sa famille, son épouse aurait fait de considérables bénéfices, quelque chose comme ce que firent les B.O.F., lors de l’Occupation allemande, qu’ils appelaient « la culbute ». Ce serait beaucoup plus qu’une simple culbute. En outre, on ne sait s’il a un temps rémunéré son fils pour un travail véritable ou fictif à l’Assemblée. Le Parquet National Financier, récemment créé lui aussi, s’est déclaré non concerné par l’affaire, lui qui fut de la plus extrême diligence lors de l’affaire Pénélope Fillon. Le peuple aura le sentiment qu’on l’abuse lui aussi, quelque part, selon la formule de notre temps. J’observe que Le Canard enchaîné a révélé les faits. On tente peut-être, dans la mare du palmipède, de rééquilibrer les plateaux de la balance !

Noté : il m’a été révélé par la sainte voix d’un Archange qui ne m’a pas laissé son nom (ne sommes-nous pas à la veille de « L’Ascension » ?), que le gouvernement de M. Macron, à partir de la forteresse de Bercy, envisage de créer une taxe-force chargée du prélèvement manu militari de l’impôt sur le front intérieur, à l’image de la task-force dont, avec les troupes américaines, nous usons sur les fronts extérieurs.

Noté : nos amis islamistes, lecteurs du Coran, élèves des mosquées libres du Royaume-Uni, ont frappé la ville de Manchester par l’entreprise et l’entremise amoureuses d’un homme-bombe qui a fait exploser sa charge explosive lors de la sortie d’un spectacle de variétés particulièrement prisé des enfants et des adolescents. Vingt-deux personnes seraient décédées, dont plusieurs enfants, et le nombre des victimes approcherait celui de l’attentat commis à Nice le 14 juillet 2016. C’est sans doute une nouvelle déclaration d’amour, peut-être même un coup de foudre ! Nous pourrions en avoir assez d’un amour aussi enflammé. Mais non, on pleure, on prie, on dépose des bouquets sur les trottoirs… Ce rituel sacrificiel nous est imposé par un ennemi politico-religieux, ce qui fait toute la différence. Tant au pays des droits de l’homme et de l’égalité que dans celui de l’habeas corpus, on ne veut pas prendre en compte la composante religieuse de cette haine singulière. Or une religion prétend à l’éternité : ce n’est donc pas près de s’arrêter, à moins que des remèdes radicaux soient administrés, et si possible préventivement. Attendre que l’acte criminel soit commis lorsqu’on sait que les proches du coupable étaient aussi sous surveillance, est une forme de soutien implicite à l’acte criminel. On ne dit rien, ou à peu près rien de ces évidences, la bonne pensée s’y oppose fermement : on en crèvera, mais qu’importe, on aura notre conscience pour nous !

Deux « sans-abris » de Manchester se sont portés spontanément au secours des victimes. La presse s’exalte et s’émeut… Ils sont traités en héros, et nul ne leur déniera cet honneur. Cependant, c’est l’aveu implicite qu’on n’imaginait mal des gens de cette espèce méprisable, des gens qui n’honorent pas le veau d’or, capables d’empathie, voire de compassion. On s’étonne grandement ! Comment ? Tant d’altruisme parmi les déchets de la société ?

Le 25/V

 

#. Et Dieu, où était-il ? « Le loup-garou, jeune nazi de dix-sept ans pendu sur la place du marché, emblème de son pays ravagé, détruit physiquement mais plus encore moralement. Et la jeunesse du poète s’inscrira gravement dans ce décor d’apocalypse :

 

Enfants-soldats

Comme il grattait, l’uniforme

au rêche tissu vert moisi,

sur la peau nue.

Pas encore dix-sept ans,

l’enfièvrement de la mort

et son éclat métallique

dans ses yeux bleus.

Un loup-garou, pendu

en ce chaud mois de mai

sur une place de marché de Franconie. (…).

(Hans Magnus Enzensberger)

 

Radio Occitania, émetteur consacré à la poésie et à ses manifestations, nous rappelle les poèmes de Hans Magnus Enzensberger qui vécut la dernière guerre mondiale. Un poème évoque la mort par pendaison d’un jeune nazi dans une ville de Franconie. On l’appellerait aujourd’hui, en effet, un enfant-soldat. On pendit beaucoup alors en Allemagne, en France, en Pologne, dans toute l’Europe, et notoirement dans les camps dits d’extermination. Le regretté professeur Lucien Jerphagnon pensait que l’« on n’a pas le droit d’emmerder un lecteur qui ne vous a rien fait ». Quoique conscient de ne pas arriver à la cheville du professeur, ma conviction est aux antipodes de la sienne : parce qu’il ne nous a rien fait, précisément, il ne faut jamais craindre de rendre la vie inconfortable, voire impossible à notre lecteur. Après tout il l’a bien mérité cet emmerdement, car ou il ne sait rien et ne veut rien savoir, il vit sa vie comme si de rien n’avait été. Réveillons-le.

Moi, qui étais petit enfant à cette dure époque, je ne pris conscience de l’Horreur que quelques années après. Outre mes doutes jamais disparus sur la qualité humaine, une grandissante et indéracinable misanthropie, je fus en proie à un terrifiant questionnement concernant Dieu et son rôle durant cette douzaine d’années où Hitler – Monsieur Hitler, comme on l’entendait alors sur toutes les radios ! – prit le pouvoir en Allemagne, changea son pays en infernale machine de guerre, viola tous les traités internationaux, envahit les pays environnants, provoqua la mort de 60 à 85 millions d’humains, parmi lesquels, dans des zones industrielles à cet effet aménagées, qu’on appela d’abord camps de travail, puis camps d’extermination, faisant disparaître par l’épuisement physique, la famine, le fusil, l’échafaud, les gaz asphyxiants, le feu de la crémation, ses opposants politiques en premier lieu, puis plus de 6 millions de juifs d’Europe, quelque 500.000 Tziganes et tous les handicapés mentaux et physiques qui encombraient les hôpitaux et démentaient sa fantasmagorie de l’homme supérieur, de la race supérieure. Il sera suivi en cela par M. Staline qui n’aura à construire que ses camps mobiles, les goulags, dans de lointaines Taïgas, au milieu des déserts enneigés de la Sibérie. Le modèle a fait florès, son évolution la plus récente, après les cimetières à ciel ouvert du Cambodge et du Rwanda, ce sont les camps de réfugiés régulièrement attaqués par des groupes armés, parfois secourus par des Associations caritatives dites ONG, surveillés d’un œil froid et pragmatique par les grands psychopathes de la politique, de la finance et du commerce, car les malheureux entassés dans ces camps sont à la fois une gêne considérable pour l’écoulement des marchandises de toute sorte et l’espoir d’un futur exploitable de consommateurs affamés et frustrés de tous ces biens matériels que ces messieurs se sont donné pour fonction de produire. Et Dieu, alors ?

Oui, et Dieu ? Parlons-en. On priait, n’est-ce pas, dans ces lieux d’épouvante et de mort. On devait même beaucoup et constamment prier. Car les uns croyaient en Yahvé, les autres en Dieu, quelques-uns en Allah… Fatalité incompréhensible du genre humain que cette croyance en Dieu plus qu’en soi-même et en sa responsabilité ! Mais c’est une tout autre question. Alors, Dieu ?… où était-il ? que faisait-il ? pensait-il quelque chose des souffrances et des appels des humains torturés, assassinés, pensait-il, Dieu, sous cette forme personnelle que l’homme, ce naïf apeuré, révère depuis la nuit néolithique ? Dieu éprouvait-il quelque sentiment de compassion ou était-il aveugle et sourd ? Spinoza avait situé son royaume dans les êtres de la Nature. Dieu était la Nature. « Deus sive Natura ». Ce fut, pour le philosophe d’Amsterdam, l’ultime possibilité de sauvetage. Eût-il affirmé : « Dieu n’existe pas », qu’aussitôt les sectaires de la Synagogue l’eussent voué à l’enfer, aux gémonies, lapidé ou brûlé à l’instar de vulgaires catholiques, et les chrétiens réformés de la ville n’auraient pas manqué de le rouer et de l’écarteler vif.

 

Oui, et Dieu encore une fois ? Faire la sourde oreille aux plaintes aux cris montant vers son trône céleste (pourquoi le ciel et pas le centre de la terre ?) manquant de dignité, de sens de la pitié et de la responsabilité, tout cela est indigne de lui. J’en suis venu à penser, puis à me convaincre que Dieu s’était définitivement absenté. Les larmes du peuple élu ne le touchaient plus et ce n’était pas la première fois. Le sort des hommes lui était devenu indifférent. Le trône était vide. « Dieu est mort » a dit quelqu’un. Aucun doute, et m’est venue la pensée suivante : il l’a toujours été. Il n’est jamais né. Il est mort, divin paradoxe, bizarre aporie, sans avoir eu besoin de naître. Une dernière pensée m’a enfin traversé l’esprit. Un trône céleste sans Dieu pour y régner, voilà qui attire bien des convoitises. L’usurpateur le plus proche en était alors Hitler. Il y grimpa et y prit ses aises. Dieu ne revendiqua pas le trône, Hitler fut Dieu. Régna treize ans de suite, au plus haut des cieux, un petit caporal allemand dont le cerveau meurtrier et indigent avait vibrionné dans les tranchées de la guerre précédente et fut incinéré dans une tranchée, au centre de Berlin, au mois de juin 1945. Il fit des émules. On tenta de lui trouver des successeurs, une sorte de dynastie éparpillée aux quatre coins du monde : les prétendants furent successivement MM. Staline, Franco, Mao Zedong, Pol Pot, Amin Dada, Pinochet… Ce furent de grands incapables, et leurs imitateurs récents sont de plus en plus petits, mais depuis ça n’en finit pas !

Le 28/V

 

#. Il se passe, en pays de France, des quantités de micro-événements. Prélude aux élections législatives du mois de juin. Les Français, les yeux encore pleins d’étoiles célesto-macroniques, vont voter pour le Parti « En Marche », dont les uns prédisent qu’il sera immensément majoritaire, les autres que la chose n’a rien d’assuré. M. Macron danse la Lambada de la jeunesse sur la scène internationale : Mme Angela Merkel, MM. Donald Trump et Vladimir Poutine le félicitent, le serrent dans leurs bras, lui baisent la main. Apollonique ! C’est Berlin, c’est Versailles, c’est le roitelet dont on attend qu’il se fasse Roi, et Roi Soleil autant que possible. Certes, il a plus d’allure que son prédécesseur, le malheureux Hollande. Les premiers corrompus montrent le bout de leur nez dans ce paysage de l’innocence retrouvée. Dans l’urne, je glisserai le couvercle de ma boîte de fromages La Vache qui rit. En abîme, une vache y est suivie d’une vache plus petite, et ainsi de suite… Jusqu’à la fin des vaches.

Le 29/V

 

#. Le film de l’année. Le Festival de Cannes s’est achevé ce dimanche. J’ai allumé la machine-télé. Je cherche un film américain représentatif. Un seul par an. Intérêt de l’opération : constater l’état des choses. Celui que proposait l’une des chaînes (France 2) : Les Infiltrés. Réalisation sino-américaine, semble-t-il. Réalisateur : Martin Scorsese. Acteurs : Leonardo Di Caprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Mark Wahlberg. Rien que des hommes, des célébrités, et des femmes réduites aux rôles de figurantes ou de danseuses nues. Une vulgarité sans limite dans un dialogue sexualisé sans limite et sans imagination, le priapisme à tout-va. Ici, on tue comme on respire. Sans états d’âme. Atmosphère de fond d’égout. Une réplique discrète mais audible : « Si tu fais pas d’fric, t’es qu’une merde ! ». La pure morale nord-américaine, sa foi et sa loi, et qui semble gagner les esprits dans le monde entier. Ce chef-d’œuvre aurait eu un immense succès. Pas étonnant, le public adore les nourritures infectes. Le Circus Maximus est toujours debout. Je me sens avili, très sale. J’y repense le soir. Ce qui ne m’arrive que très rarement. J’en écris peu après. Je ne vais plus au cinéma, il doit y avoir des raisons.

Le 30/V

 

Affaires religieuses

Bref rappel : Nos pieux apôtres des 3 grandes religions monothéistes

(*) Sœur Evangéline Quincampoix, de la Congrégation de Sainte Zybelyne de Jouy-en-Josas, dont la piété et le savoir font l’édification des fidèles du XIIIe arrondissement de Paris et au-delà, a reçu pour mission de donner aux quatre Évangiles leur pleine amplitude, et de nous révéler certains dogmes et lois passés sous silence par le Vatican, quoique promulgués dans divers conciles officiels ou secrets.

(**) Kevin Baby-Lon, jeune homme de 16 ans vivant rue Nationale, dans le XIIIe arrondissement, récent converti au judaïsme, a été chargé par l’Archange Gabriel, facteur céleste au service de trois administrations, de donner à la Bible sa forme définitive et complète par ajouts révélés et conseils reçus dans la prière. Il a aussi obtenu l’autorisation d’intervenir dans le Talmud et la Torah.

(***) Mehmet-de-Saint-Ouen, arrière-petit-fils de Muhammad à la 33e génération (qu’on peut rencontrer au bar Le Galion Ivre, avenue Djibril, à Saint-Ouen), reçoit depuis peu des messages d’Allah qui visent à augmenter le Coran, et, sous le contrôle d’imams du 93, il apporte des compléments aux hadiths.

 

A.R.5. Carnets d’un Fou LII/mai 2017

(Information : Carnets d’un Fou XLVIII, janvier 2017, A.R.1)

 

Mehmet, au matin du lundi de Pentecôte, s’éveilla dans son étroite chambre de Saint-Ouen, la tête lourde et la bouche pâteuse. La veille, il avait célébré la montée des flammes de l’Obscurantisme linguistique sur les crânes des douze apôtres, en compagnie de quelques amis chrétiens à la française (impossible de savoir s’ils croyaient ou non) et de deux amis juifs de foi légère et alternative. On avait bu différents alcools mais aussi du Dom Pérignon, un excellent champagne de tradition. Affalé sur sa descente de lit, quoique jeune homme d’une piété sincère et naïve, il ronflait au lieu de prier. L’œil d’aigle de son Dieu ne laissa pas de considérer cette scandaleuse prosternation vers les hauteurs de Montmartre et du Sacré-Cœur. Aussitôt il délégua l’ange Salamalekum-Loukoum auprès de Memeth. L’ange le secoua et lui parla ainsi : « Mehmet, tu devrais avoir honte. Ton comportement est celui d’un mécréant. Tu ronfles au lieu de prier, et qui pries-tu ainsi ? Tu ne le sais pas toi-même. Non seulement, nous le savons en haut-lieu, tu célébras la fête du travail avec la CGT, mais aussi celle de la Victoire avec des traîtres à notre religion, puis celle de la Pentecôte avec des polythéistes catholiques et des enfants d’Hébreux revenus au paganisme ! C’est inouï ! C’est ignoble ! Comment est-ce possible, que toi, un si bon garçon… ? Et enfin, tu te saoules en compagnie de mécréants que tu appelles tes amis… Jusqu’où iras-tu ? Le bruit court aussi que tu lirais d’un œil critique notre Saint Alcoran !… On ne peut y croire. Souviens-toi que dorénavant nous avons l’œil sur toi depuis le paradis-de-Nulle part et d’Ailleurs, et qu’un sévère châtiment pourrait bien t’être appliqué si tu continues ainsi. En attendant, médite ces versets de la Sourate V : « Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis les Juifs et les Chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. / Celui qui, parmi vous, les prend pour amis, est des leurs. / Dieu ne dirige pas le peuple injuste » (Trad. Denise Masson). Au revoir, Mehmet l’oscillant ! Et réforme ta conduite !

L’ange s’évapora. Mehmet médita et pleura toute la journée, puis, le soir même, alla noyer son chagrin auprès de ses ex-amis, qu’il insulta parce qu’ils l’avaient attiré dans la voie du péché et de l’amitié fallacieuse. Le grand naïf fut battu comme plâtre, laissé pour mort ou presque par ses « amis » qui le traitèrent d’ingrat, de faux-cul, de soiffard et d’homme incompréhensible. C’est en boitant et se tenant la tête que le malheureux rentra chez lui cette nuit-là.

 

Kevin-Baby-Lon, trop sérieux pour se livrer à de pareils excès, restait plongé dans le Livre de la Genèse, invité qu’il y était par sa quête de Dieu et les intempéries d’un printemps capricieux. Son Ange personnel, une Angelesse comme nous l’apprenons à l’instant, répondait aux noms suivants : Maud-de-Sarreguemines (la ville où ils se rencontrèrent), Gomer fille de Diblaïm, La Factrice et Athalie-la-Kruelle, tous noms qu’elle s’attribua en haine de la secte des hassidim qui n’avaient pas encore décidé si l’être féminin tient davantage de l’espèce bovine que de l’espèce humaine. Elle vit que son protégé approchait à grands pas d’une névrose de frustration irréversible. Elle décida qu’il prendrait le premier avion pour Israël et avant de prendre l’air sur la plage de Tel-Aviv pendant deux mois. Auparavant, elle sut lui rendre des forces et de celle qui remet tout homme effondré sur ses deux jambes : « Qui veux-tu que je sois, my baby ? – lui demanda-t-elle. « La fille de Diblaïm ! » – répondit-il en écarquillant les yeux. Elle se dévêtit lentement (opération dite de l’effeuillage), s’allongea sur son corps juvénile et nu, lui faisant connaître successivement la petite bouche secrète (une invention de Jean Chrysostome), le carrosse du Prince Caché et de son Ami le Roi, et le double grand escalier céleste. Après quoi elle l’accompagna en taxi jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaule.

 

Quant à Sœur Évangéline Quincampoix, elle avait disparu des rues parisiennes empuanties par les rejets nocifs de millions de moteurs automobiles. Sans doute, son conseiller céleste, le Petit Aristobule, lui avait-il conseillé le voyage à Rome, à Fatima, sur le Mont Ararat… On y fut, on ne l’y trouva pas. Des envoyés ecclésiastiques spéciaux (des jésuites principalement) ensuite dépêchés aux quatre-cent-soixante-dix mille coins de la planète, ne la découvrirent nulle part. Un jeune jésuite finit par la retrouver au quatre-cent-soixante dix mille et unième coin de notre boule folle, invisible car niché dans un repli des dunes de Saint-Malo où, vêtue d’un mini-string transparent, elle trouvait à la fois sainte et reposante vie en compagnie de jeunes gens fort bien bâtis ma foi, qui avaient pris à cœur la tâche de parfaire son éducation religieuse par l’expérimentation des péchés capitaux, dont ils s’étaient rendu compte qu’elle ignorait à peu près tout. Le soir, sous la tente, on lisait en les alternant les chapitres de La Religieuse et du Portier des Chartreux.

 

À Rigolade – House

mai 2017, Carnet LII

Ce mois de mai, de manière totalement inattendue, vit la disparition mystérieuse des membres du Parti de l’Ombre. Moi, qui ne suis au fond qu’une sorte d’employé entre gardien des lieux, barman et maître d’hôtel, y adjoignant à titre personnel la fonction d’observateur-chroniqueur, je reste sur place. Les voyages, les évasions aux belles saisons, ces divertissements auxquels mes contemporains sont tellement attachés, ne présentent aucun intérêt à mes yeux. Je me suis aménagé une sorte de petits studio dans l’arrière-salle. Par une attention spéciale, le baron m’a laissé une carte ainsi rédigée : « Cher ami Le Maniak. Pardonnez-moi de vous avoir laissé dans l’ignorance de nos dernières décisions. Nous sommes « quelque-part », je ne peux être plus précis, non par manque de confiance – Dieu m’en garde ! – mais par extrême et indispensable précaution. Vous saurez tout à notre retour. Le bar est à votre disposition, n’accueillez personne, n’ouvrez à personne. Notre avenir en dépend. Votre ami, le baron

Je ne vis donc personne durant tout le mois et fis un usage raisonnable des richesses du bar.

(à suivre)

 

Définitions-éclair

Un : De trop.

Unanimité : Le mouton, un as dans la spécialité, en reste le modèle le plus prisé des foules, auxquelles on ne manque jamais de tondre la laine sur le dos.

Unique : Il s’agira du Parti unique. Le seul capable d’aggraver la situation. D’une femme : l’Unique ! celle que je courtise en ce moment. D’une religion, la mienne. D’un homme : l’Unique ! celui qui me trompera, ou que je tromperai bientôt. De l’enfant unique – celui qui du moins aura eu des parents assez sages pour en rester là. On dira d’un comique à succès : « Il est unique », pour signifier qu’il est tombé au fond de l’abîme de la vulgarité. Quant au « Dieu unique », plusieurs tribus humaines ont éprouvé l’impérieuse nécessité d’imaginer le leur, sans doute pour combattre la tribu voisine dont elles ne croient pas que le Dieu soit aussi unique que le leur.

Université : Tchekhov manifesta une vue trop courte en prétendant « qu’elle développe toutes les facultés, entre autres la bêtise » ; elle développe aussi l’ennui, le psittacisme, la lombalgie, l’autosatisfaction, le structuralisme, la pensée calibrée, sans négliger des manies telles que soutenances de thèse, colloques et autres manifestations conduisant à l’arrêt de toute fonction cérébrale.

USA : « […] une civilisation née de la Banque et de la Bible », Alexandre Vialatte

Usages : Se perdent et ne se recréent jamais.

Usurpation : Ce qui me revenant de plein droit est attribué à un autre. L’usurpation engendre la rancune, laquelle produit les pires débordements et les guerres de succession.

Usines : Édifices grandioses où l’on fabrique à l’aide de robots des objets fort coûteux, souvent inutiles, que l’on prétend vendre aux ex-travailleurs impécunieux que les robots ont mis au chômage.

Usure : Toute activité commerçante, bancaire, etc. « Tu m’uses ! Tu es usant ! » crie la mère excédée à son enfant, lequel n’a jamais prétendu à une autre fonction. Elle aurait dû y penser avant.

Utilité : Convenons qu’il est douloureux d’avoir à choisir entre Descartes – « C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne », et Baudelaire – « Être un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux ». Voilà pourquoi sans doute beaucoup de nos contemporains, ne sachant à quoi se résoudre, s’affairent frénétiquement à des tâches qui ne rendent service à personne, ni à eux-mêmes dans bien des cas.

Uxorilocal : État de celui qui vit chez sa femme. On comprend que bien peu y consentent, d’où la rareté du mot. Les enquêteurs et policiers cultivés, lorsqu’ils ont « logé » l’évadé ou le bandit chez son épouse, s’écrient : « Enfin, nous l’avons uxorilocalisé ! ».

 

Fin des Carnets LII pour mai 2017

 

Michel Host

 

[Rappel : on trouvera ces définitions, avec d’autres, dans le livre de Michel Host, Petit Vocabulaire de survie, publié aux Éd. Hermann en 2012]

 

Rappelons au lecteur que ces chroniques ont été écrites un mois, parfois un mois et demi, avant qu’il ne les lise, d’où une possible impression, parfois, de déjà lu !

 


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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005