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Après les vagues, Sandrine Kao (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi 15.12.22 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Jeunesse, Grasset

Après les vagues, Sandrine Kao, Grasset-Jeunesse, Coll. Lecteurs en herbe, avril 2022, 40 pages, 18,90 €

Edition: Grasset

Après les vagues, Sandrine Kao (par Yasmina Mahdi)

 

Un joli mirage

Sandrine Kao, d’origine taïwanaise, née en France en 1984, est diplômée de l’École supérieure d’art d’Épinal. Elle vient de créer un nouvel album destiné au jeune public, Après les vagues, dont la délicate couverture veloutée est au format de 210 x 350 mm. Le ton général est fin et s’accorde avec l’ambiance aérienne, maritime, d’une composition infiniment précieuse. L’ouvrage comporte 165 cases, tableaux carrés ou rectangulaires dont 8 pleines pages éblouissantes. Des créatures mi-chat mi-chien voguent sur l’océan, atterrissent sur un paysage vierge qui leur apparaît comme un mirage. Ces menues personnes, toutes rondes, vont explorer un monde nouveau, se promener sur une plage de sable, découvrir un bosquet fleuri puis s’endormir à la belle étoile. Le titre de cet album appétant marque l’accalmie, après le danger de l’aventure.

Les teintes des surfaces planes se modulent vers les bleus tendres et les verts lumineux d’une végétation stylisée, les roses fuchsia des lotus et des nénuphars aux lignes épurées, les outremers et violets profonds de l’obscurité. Ces étranges personnages expérimentent des choses inconnues. L’enfant distinguera les détails des images peintes, les formes ici, de fourmis rouges le long d’une tige, là, de reflets dans l’eau, ailleurs, la perfection des corolles et des pétales des fleurs. Sandrine Kao use de préceptes zen, rédigés en prose poétique. Le partage en est le maître mot. Un arrière-fond japonisant rappelle les kakémonos, par le style souple et l’énoncé moral. La paix et l’harmonie règnent sur ce coin de planète et les animalcules doivent rassembler leurs forces pour aller au bout de leurs rêves, même si certains ont peur de s’égarer.

La lune vient parfaire les décors, et à la nuit tombée, les ombres noires abolissent la perspective, les fourmis deviennent blanches, ce qui élargira l’imaginaire chromatique des enfants. Par ailleurs, certaines de ces petites bêtes sans nom ont le pelage tacheté des dalmatiens. L’utilisation du blanc de lait apporte une respiration, la typographie se repère facilement. Le travail artistique de l’illustratrice offre une esthétique haut de gamme. Notons la prééminence de la géométrie dans ce rendu au cordeau.

 

Dès 4 ans.

 

Yasmina Mahdi


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A propos du rédacteur

Yasmina Mahdi

 

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rédactrice

domaines : français, maghrébin, africain et asiatique

genres : littérature et arts, histoire de l'art, roman, cinéma, bd

maison d'édition : toutes sont bienvenues

période : contemporaine

 

Yasmina Mahdi, née à Paris 16ème, de mère française et de père algérien.

DNSAP Beaux-Arts de Paris (atelier Férit Iscan/Boltanski). Master d'Etudes Féminines de Paris 8 (Esthétique et Cinéma) : sujet de thèse La représentation du féminin dans le cinéma de Duras, Marker, Varda et Eustache.

Co-directrice de la revue L'Hôte.

Diverses expositions en centres d'art, institutions et espaces privés.

Rédactrice d'articles critiques pour des revues en ligne.