Trois poèmes (in Ainsi et autres poèmes, ouvrage en cours), par Clément G. Second
N’avoir peut-être plus à dire si ce n’est
d’un accent qu’un rien renouvelle
N’est-ce pas là reconnaître l’usure ?
Vaudrait-il mieux,
patient du vide – où l’à-quoi-bon pourrait s’insinuer –,
ayant rongé le frein d’une impuissance
à son contraire consacrée,
laisser voler ces anges flous qui sans élan traversent
la bouche en faisant miroiter
des beautés de fortune aux restes qu’elle énonce ?
*
De ces lueurs passent sur un carnet
dans la nuit charbonneuse, apprendra-t-on pourquoi ?
Et pourquoi par des yeux dépolis croit-on voir
des clins de plausible absolu ?
Paupières des dormeurs sont lissées de lueurs
dont on ne sait pas où, jusqu’où est le domaine,
faufilé de surprise en toute immensité
Ô lueurs
à vos si disparates degrés !
L’obscurité vous lance et vous retient jalouse.
*
Remue la haie, la lumière n’est plus
si loin que le vent ne la précède,
comme lorsqu’avant d’entrouvrir
l’enveloppe d’un cadeau,
entre les mains tressaille
l’attente à menu délai
Et voilà, elle en tremble, de
se balancer entre l’ardu visible
et son contraire évasé,
frémissante promise
au jour campé qui la tient par la taille,
se courbe juste assez vers elle
pour qu’elle sache
(mais elle sait, l’ayant de longtemps pressenti)
son flexueux, malhabile penchant.
Clément G. Second
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