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Trois poèmes du Montreur d’ombres (partie Bornands), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second 12.10.15 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Trois poèmes du Montreur d’ombres (partie Bornands), par Clément G. Second

Les diamants engourdis que le sommeil détient

sont des sursis de braise appointée sous la cendre

en deçà des regards consumés de rencontres

que le souffle des nuits ne sait qu’inassouvir

Si parfois des oiseaux ayant vent de lisières

de feu nomadisant vers les replats du ciel

y tracent des bonheurs sans jamais de légende,

une enfance étrangère aux semblants s’en éloigne

sur des sentiers rouleurs de silex et de nombres,

le désir pour monture affamée de lointains,

le dos tourné aux pans de phrases sporadiques

figés dans la splendeur captieuse des matins

Veilleur s’étant dépris de sommes équivoques,

un qui reçoit son jour menu d’un guet de lampe

ne songe à rayonner pas plus qu’il ne suppute

sur quels piliers s’appuient les ogives du vent

La nuit n’en finit pas de se décharbonner

Tremblent des papillons de leurs ailes-paupières

éclaboussées d’un ciel dressant le lendemain

au-dessus des lueurs aveuglées de promesses

Parmi les raccourcis trompeurs, de véritables

bernent soudain les plis du moment et du lieu

et le regard plus clair par eux monte et se garde

vers le soleil de trébucher de redescendre

 

De même que murmure un présent malhabile,

se dérobe alentour et au cœur le tracé

de ce que l’on ne peut rédiger sans désir

et qu’un ardent désir oblitère à moitié

De course lasse et non excepté de détours,

qui déniera jamais de hauts flux ni l’étiage,

non plus la source à vif en lui filigranée ?

Lorsqu’un songeur accède à lire entre des neiges

non foulées de sa main, s’il n’a pas fait demande

de posséder le blanc qui cède sous son encre,

aucun éclat de rire ouvrant l’obscurité

n’égalera la joie rétive qui le scande

 

Clément G. Second

 


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A propos du rédacteur

Clément G. Second

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Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes  libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs ouvrages en cours ou achevés, parmi lesquels, en poésie,  Porteur Silence (2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër), Encres de songerie (2018) et Ce qu’avoue la lisseur des choses suivi de Reprise (2020) chez le même éditeur..

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications  dans Le Capital des Mots,  La Cause Littéraire, Décharge, 17secondes, Écrit(s) du Nord, Incertain regard, Lichen, Littératures brèves, N47, Neiges (site Landes), Nouvelles d’Harfang, Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

Son blog : Carnets de flottaison CF. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/