Tangor, Tristan Félix (par Jean-Paul Gavard-Perret)
Tangor, PhB Editions, 2020, 76 pages, 10 €
Ecrivain(s): Tristan Felix
Le tango argent teint
Tristan Felix tranche les mots mais jamais pour les mettre kaput. C’est un accouchement par le siège du maure tant la langue ose s’étranger dans des filatures de roues-baies là où les égocentriques reçoivent une volée de bois vert par celle qui le hante.
Tristan Félix est en effet fée de ramures dont on fait les balais de sorcières. Elle nous frappe dans ces traces et de ses farces à mots découverts. Bref on fesse-toi dans ce Tangor, sorte de pense pas bête où l’auteur par vaux et montagnes devient maîtresse femme de la Milonga.
Peu de boules à facettes cependant là où s’ébrouent – parfois en couples – bien des boulets qu’on nomme hommes ou ce qui en tient lieu et qui ne valent pas toujours mieux qu’une bête. Leur basculement est des plus provisoires et, pris dans la danse, leur cul semble parfois sans tronc.
Ils girent du pantalon mais ils ne travoltent pas pour autant dans leur fièvre du samedi après-midi du côté de Nogent, là où ne coule pas la scène sauf lorsqu’il la piétine au lieu d’y glisser.
Pour autant, Tristan Felix sait qu’avec eux on ne tombe que de bas. Ils jouent les étalons-or dès qu’ils ont les moineaux, mais gardent leurs talons sur les jupes quand Carlos Gardel fait monter les donzelles sur leurs grands chevaux – lui-même ne manquant pas de selle.
Jean-Paul Gavard-Perret
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