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Le garçon du Rwanda, Bernard Dan

Ecrit par Victoire NGuyen 12.03.14 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Le garçon du Rwanda, Editions de l’Aube, Collection Regards croisés, janvier 2014, 256 p. 17,20 €

Ecrivain(s): Bernard Dan

Le garçon du Rwanda, Bernard Dan

 

Regards croisés


Depuis toujours Esther Lyon a un problème qui lui ronge l’existence : elle ne peut pas dormir. Son insomnie la pousse à côtoyer le monde médical et, d’errance en errance à la quête d’un diagnostic, elle rencontre des traumatisés de guerre telle la petite fille venue de Bosnie. Cette rencontre l’a profondément marquée mais c’est surtout le face à face fortuit entre Esther et un petit garçon qu’elle nomme d’emblée Sanembe qui va bouleverser son existence.

Des années plus tard, devenue adulte et brisée par la vie, Esther revoit Sanembe qui s’appelle en réalité Camille. Tous deux vont tenter de survivre en puisant chez l’autre la force nécessaire pour continuer à avancer. En effet, si Esther a une personnalité morcelée, Camille, lui, cache un mal plus grand : celui du génocide rwandais dont il semble être témoin. Chacun va aider l’autre à surmonter sa terreur de vivre. Esther, atteinte d’un mal incurable sent la vie lui échapper lentement. Cependant, elle s’apaise en écoutant les histoires de son ami :

« J’aimais les histoires. Je vous le dis : les histoires de Camille, j’en avais besoin. Comme un enfant doit recevoir son histoire avant de dormir, il me fallait mon histoire avant de ne pas m’endormir ».

Bernard Dan évoque ici les existences brisées par des contingences extérieures. Ces êtres, terrifiés à l’idée de vivre errent dans le monde en provoquant inconsciemment – au sens freudien du terme – des petits cataclysmes comme la tentative d’infanticide d’Esther.

Racontée à la première personne, l’intrigue est quelque peu sommaire. La profondeur psychologique des personnages n’a pas été vraiment explorée. Pour un lecteur puriste, Le garçon du Rwanda laisse à désirer car c’est une intrigue quelque peu sommaire et de surcroît soporifique car un tantinet narcissique. Peut-être par sa tonalité souvent naïve et enfantine, il conviendrait à un public jeune en quête de belles amitiés et de pureté de sentiments.

 

Victoire Nguyen

 


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A propos de l'écrivain

Bernard Dan

 

Bernard Dan est né à Bruxelles en 1967. Il est neuro-pédiatre à l’Hôpital des Enfants. Il a séjourné plusieurs fois au Rwanda. Après Le livre de Joseph, il offre ici au lecteur son dernier opus Le garçon du Rwanda. Il a reçu plusieurs prix pour ses écrits notamment le prix Eugène Schmits de l’Académie royale de langue et de littérature de Belgique. Ses œuvres sont publiées chez le même éditeur, les éditions de l’Aube.

 

A propos du rédacteur

Victoire NGuyen

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Un peu de moi…

Je suis née au Viêtnam en 1972 (le 08 Mars). Je suis arrivée en France en 1982.

Ma formation

J’ai obtenu un Doctorat es Lettres et Sciences Humaines en 2004. J’ai participé à des séminaires, colloques et conférences. J’ai déjà produit des articles et ai été de 1998 – 2002 responsable de recherche  en littérature vietnamienne dans mon université.

Mon parcours professionnel

Depuis 2001 : Je suis formatrice consultante en communication dans le secteur privé. Je suis aussi enseignante à l’IUT de Limoges. J’enseigne aussi à l’étranger.

J'ai une passion pour la littérature asiatique, celle de mon pays mais particulièrement celle du Japon d’avant guerre. Je suis très admirative du travail de Kawabata. J’ai eu l’occasion de le lire dans la traduction vietnamienne. Aujourd’hui je suis assez familière avec ses œuvres. J’ai déjà publié des chroniques sur une de ses œuvres Le maître ou le tournoi de go. J’ai aussi écrit une critique à l’endroit de sa correspondance (Correspondance 1945-1970) avec Mishima, auteur pour lequel j’ai aussi de la sympathie.