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L’arbre de vie, Raphaël Mérindol

Ecrit par Marie-Josée Desvignes 26.06.15 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, Poésie, Cardère éditions

L’arbre de vie, juin 2013, 93 pages, 15 €

Ecrivain(s): Raphaël Mérindol Edition: Cardère éditions

L’arbre de vie, Raphaël Mérindol

 

L’arbre de vie de Raphaël Mérindol, illustré magnifiquement par Pierre Cayol, Christian Jauréguy, Jean-Pierre Peransin et Le Zhang, est un petit bijou et une louange, un véritable hymne dédié à l’arbre, l’arbre en nous, celui qui En tout lieu, […] a le singulier pouvoir de donner des nouvelles du silence et à tous les arbres, de toute espèce. Qu’ils soient de l’automne ou de l’hiver, sous leur cape de brume, ils sourient. Qu’ils soient cyprès au cœur pur, cèdre centenaire, platane, poirier (tant aimé de la mère) ou pin sylvestre, ils sont habité(s) d’amour et chaque jour le ciel renouvelle la garde-robe de sa cime ajourée. Toujours là, présent à nos silences, à nos deuils, à nos solitudes, prêt à nous consoler, prodige bienveillant qui porte nostalgie et espoir, l’arbre (de vie) continue nos espoirs, perpétue nos mémoires endeuillées.

Dans ce recueil de belle facture où la trame même est en majesté (celle de l’arbre), se déploie une écriture arborescente, tantôt en ramées dispersées, brèves et légères comme des haïkus accolés à la douceur des illustrations, tantôt en longs feuillages qui descendent vers le sol, déployant une prose qui s’abandonne et se confie. Et, là… soudain…

Parmi les feuilles,

Le fugace et l’éternel

En tête à tête

Raphaël Mérindol lui (nous) confie ses prières, au cœur de ces silences volés aux arbres, il nous dit ce qu’il leur doit, et même, il leur avoue cette reconnaissance, plutôt deux fois qu’une : Saurez-vous, jamais arbres, combien je vous suis reconnaissant. L’arbre, nostalgie de l’enfance et des printemps renouvelés, fait le lien alors entre le père et le fils. Ce fils auquel le poète confie le secret de la vie continuée, lui ayant déjà ouvert le chemin en dédicace de la première page (illustration) et en fermant le recueil :

Kléber-Henri, quand je partirai,

Promène-toi dans une forêt,

tu y croiseras l’espérance.

 

Marie-Josée Desvignes

 


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A propos de l'écrivain

Raphaël Mérindol

 

Raphaël Mérindol est né le 23 février 1953 à Avignon. Il suit des études d’anglais, enseigne quelques années, entre en 1995 à la mairie d’Avignon en qualité de chargé de mission aux Affaires Culturelles. Depuis vingt ans, l’histoire de l’art provençal est son domaine et il est nationalement reconnu aujourd’hui comme le spécialiste de la féconde Ecole avignonnaise (peinture et sculpture des années 1850-1950). Son premier recueil de poésie, Souvenirs et soupirs, paru en 1997 (imprimerie A. Robert) révèle une inspiration classique que l’on retrouve dans L’encens des jours et dans D’hiver, publiés en 2005 et 2008 (Cardère éditeur). Recherchant dans le poème la précision et la concision comme l’élégance et la musicalité, Raphaël Mérindol exalte en la condensant en une mélancolie ancrée dans l’instant.

 

A propos du rédacteur

Marie-Josée Desvignes

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Marie-Josée Desvignes

 

Vit aux portes du Lubéron, en Provence. Enseignante en Lettres modernes et formatrice ateliers d’écriture dans une autre vie, se consacre exclusivement à l’écriture. Auteur d’un essai sur l’enjeu des ateliers d’écriture dès l’école primaire, La littérature à la portée des enfants (L’Harmattan, 2001) d’un récit poétique Requiem (Cardère Editeur, 2013), publie régulièrement dans de très nombreuses revues et chronique les ouvrages en service de presse de nombreux éditeurs…

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