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Des chemins pleins de départs, Martine Rouhart (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset 03.04.24 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Des chemins pleins de départs, Martine Rouhart, Toi Édition, janvier 2024, 68 pages, 12 €

Ecrivain(s): Martine Rouhart

Des chemins pleins de départs, Martine Rouhart (par Parme Ceriset)

 

Comme le dit Bruno Mabille dans la préface, la poésie de Martine Rouhart a cela d’extraordinaire que « rien n’y pèse, pas même les choses graves ». Et en effet, c’est ce qui donne toute leur force à ses poèmes peuplés d’oiseaux, à ses mots en apparence légers car souvent « ailés », mais seulement en apparence, car ils sont en réalité toujours empreints d’une certaine gravité, même si elle ne se perçoit pas au premier abord. Elle se propage dans l’esprit du lecteur avec délicatesse et douceur, dans des paysages « floutés » par une « eau intranquille ».

Comme chez Philippe Jaccottet, il est question de « labyrinthes ». Et les « chemins pleins de départs » de Martine Rouhart rappellent par leur beauté sobre les « chemins presque effacés » du poète dans L’encre serait de l’ombre. Là où, chez Martine Rouhart, certains souvenirs sont « aussi lointains que le bleu des montagnes », et certains mots sont « déjà perdus », Philippe Jaccottet affirme que « les chemins parlent, ou peu s’en faut, en se perdant ».

Il est très agréable pour le lecteur de suivre la poète dans son aventure exploratoire à la recherche d’un « ailleurs » où « blottir nos âmes rapiécées ». Elle sait cueillir sur les sentiers de la vie les « petits riens » pour offrir à autrui « la grâce d’une pensée joyeuse ». Elle avance avec « un grand rêve de poésie comme éclaireur », et rêve d’ouvrir des chemins vers d’autres mondes. Sa lucidité est totale concernant les épées de Damoclès qui menacent sa traversée. « Même le mot soleil / on l’écrit / avec nos ombres / penchées sur nous ».

Mais les mots, la méditation, la respiration, lui permettent d’atteindre « la source de joie tranquille ». Entre douceur et inquiétude, habitée par un « inlassable questionnement », elle fait « chant de chaque instant, face aux jours qui se fanent ». Son écriture naît de ces moments particuliers de calme et de solitude, de « ces champs infinis d’herbes floues où tracer son sentier d’aventure », où « tout poème commence par un silence », où « les songes des oiseaux viennent s’abriter » dans ses carnets. Elle voudrait « être un poème, suivre le regard intérieur du rêveur », « être pour lui un refuge au seuil de grands chemins ».

Habitant l’ombre des oiseaux de passage, ce livre est un guide précieux pour celles et ceux qui souhaitent « s’éloigner des fracas du monde », accéder à « la grâce des espérances » et à la sérénité.

Les encres de l’artiste Mireille Peret qui illustrent le recueil complètent à merveille ce voyage particulier dans lequel chaque page peut être un premier pas vers une renaissance et un nouveau départ.

 

Parme Ceriset

 

Née en Belgique, Martine Rouhart a mené une carrière de juriste. Romancière et poète, elle a publié une quinzaine d’ouvrages, et contribue à des revues littéraires belges et françaises. Elle collabore régulièrement à des œuvres d’artistes. Elle est vice-présidente de l’Association des Écrivains belges.



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A propos de l'écrivain

Martine Rouhart

 

Martine Rouhart est juriste.

 

A propos du rédacteur

Parme Ceriset

 

Parme Ceriset est poète, auteure de plusieurs recueils de poésie dont « Boire la lumière à la source » (éditions du Cygne), « Femme d’eau et d’étoiles » (éditions Bleu d’encre, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 de la Société des Poètes Français). Elle a publié chez L’Harmattan un roman autobiographique, « Le Serment de l’espoir ».