Sans totem ni tabou, Regards Croisés-Correspondances, Rodolphe Oppenheimer, Sophie Sendra

A l’heure du tout virtuel, c’était un pari risqué que celui de flirter avec une habitude passée aujourd’hui incontestablement désuète : la correspondance dans toute sa splendeur ! L’esthétisme couplé au lyrisme de leur écriture, elle-même parée de tout ce qui fait sens : idées, convictions renforcées et appuyées par les courants de pensées philosophiques des grands penseurs – Descartes, Spinoza… il y en a pour tous les goûts… trop ? – séduisent comme ils désarment tant y souffle un vent et son revers. Girouettes ? Ouverture d’esprit ou opportunisme déguisé ? Ils possèdent ce talent – fou ou des fous – celui de conteurs. On le découvre pas à pas en osant s’aventurer sur le chemin de leur fil conducteur : éclairer pour allumer la flamme d’un monde meilleur.

Pari gagné pour les uns, perdu pour d’autres, on ne peut que reconnaître qu’ils sont aussi habiles qu’un chat et s’aventurent à pas de velours dans les idées, croyances, certitudes, pensées qui les animent, et retombent toujours sur leurs pattes. Qu’on adhère ou pas ! Sur tous les sujets épineux – de l’affaire Taubira en passant par l’antisémitisme ou le syndrome du Hamster, les TOC… – ils assument – tout – et démocratisent des concepts qui tombent à la portée de tous – esprits néophytes comme émérites –, sans que l’intérêt, lui, ne se consume.

Entre eux, au vu et au su de tous, ils opposent leurs idées et pensées – qu’ils distinguent en fonction de la partie du cerveau dont les unes sont issues – « limbique » pour les premières, « raisonnable » pour les secondes – sans fard et sans rougir, car la connaissance ouvre la porte à l’action pour prendre position tant sur le terrain politique, que le plus courant de la vie pratique de chacun… Pour forger la clef de son bonheur, il faut passer les portes des découvertes des autres… ils les ont poussées pour nous. Nous aurions – peut-être – aimé en ouvrir d’autres, certes, mais ici, si seules leurs affinités les ont guidés sur les traces de telles personnalités politiques – Le Président Edgar Faure forcément –, artistiques – David Bowie…, – philosophiques… ils nous touchent – ils mettent les pieds dans le plat et parfois – souvent – ils tapent dans le mille – et ne laissent pas indifférents : on accroche ou on raccroche !

A l’heure de choisir le décideur qui remettra la France en selle, on palpe le pouls des penchants de ces deux, qui pour Rodolphe Oppenheimer est comme un cheval fou qui piétine le terrain de la droite comme de la gauche… Il nous fait tourner en bourrique avec ses dires sans prendre partie pour un parti : petit manège ou stratège ? Il nous embarque, puis nous débarque, c’est ce qui fait son charme car toute abeille y fait son miel…

Ainsi dévêtus de leurs idées troubles parce qu’infiltrés dans les coulisses de la pensée humaine – et de celles parfois plus inhumaines – de ceux qui tirent les ficelles du monde, nos esprits – même les plus novices en ces sphères politiques, psychologiques et philosophiques – sont rhabillés de ce qui fait sens en un éclair… Ils jouent avec et sur les mots, les maux aussi, et sur et à tous les niveaux, et le leur – aussi élevé soit-il – s’ajuste à la demande et presque sur commande : ce qui déroute, somme toute ! A vous de juger…

Grâce à eux, ensemble on avance dans le même sens : En Marche vers cet humanisme qui nous met tous sur un pied d’égalité.

Stella Delmas