Le Bulletin Critique du Livre Français passe le relais à la Cause Littéraire, par Jean Durry
A la Libération, Marie-Jeanne DURRY, écrivain et poète qui sera en 1947 la première femme élue professeur de littérature à la Sorbonne, est au côté d’Henri LAUGIER, directeur des Affaires Culturelles au Ministère des Affaires Étrangères. Elle va notamment marquer son passage à la tête du service du livre en créant deux parutions périodiques destinées à témoigner de la vitalité de la pensée et de l’édition françaises. Ce seront « Pages Françaises », une sélection dans l’esprit du « Reader ‘s Digest » qui fait alors florès, et « le Bulletin Critique du Livre Français ».
S‘affirmant d’emblée généraliste, le BCLF, revue d’information bibliographique et critique, va présenter chaque mois, sous forme de comptes rendus, le meilleur de l’actualité éditoriale dans les différents domaines de la connaissance et de la création. Par la qualité et l’objectivité des recenseurs, spécialistes reconnus de chacun des domaines traités, et l’adjonction des indispensables tables mensuelles et annuelles – auteurs, titres, éditeurs, revues -, il s’avèrera un instrument vivant de connaissance. Des indicateurs simples situent la qualité de l’ouvrage – excellent, bon, moyen – et sa complexité de lecture – aisée, vulgarisation d’excellent niveau, difficile.
Distribué dans quelque 150 pays, paraissant à cadence mensuelle avec parfois des numéros doubles, il sera soutenu à des titres différents et des moments simultanés ou successifs par les Ministères des Affaires Étrangères et de la Culture, la Bibliothèque Nationale de France – qui en possède évidemment toute la collection -, le Centre National du Livre, la Société des Gens de Lettres et la Société civile des auteurs multimédia.
Analysant aussi bien la littérature que les sciences et techniques et les sciences humaines, comportant jusqu’à 70 rubriques, le BCLF va connaître une pérennité de 6 décennies. Il aura été tissé de la ferveur, de l’acuité d’esprit et du bénévolat de ses rédacteurs, et de leur totale indépendance dans l’approche et l’appréciation des œuvres. Ils sont les auteurs d’un trésor de quelque DEUX CENT MILLE notes de lecture.
Une histoire d’hommes et de femmes attachés au rayonnement de l’édition francophone, le « Bulletin Critique du Livre Français » l’affirmait au seuil du XXIème siècle, lorsqu’il devient le « Bulletin du Livre EN Français ». Il faudrait évoquer les noms des secrétaires de rédaction successifs, pour en arriver à l’exemplaire direction scientifique de Pierre PARBEL, assisté de François QUINAULT, Olivier VILLEMOT ayant été le dernier à tenir le rôle-clé, le rôle-pivot de solliciteur auprès des maisons d’édition – collecteur – répartiteur des ouvrages. Il faudrait remercier Corinne DE SCHUTTER (C.N.L.) de son généreux dévouement ultérieur. Il faudrait dire l’engagement de Paul THIBAUD longtemps à la présidence de l’association « Les Amis du Bulletin Critique », fondée en mars 1900.
Durant sa longue vie, le BCLF a connu son lot de péripéties et traversé des moments plus ou moins ardus. Après une période d’incertitudes, le numéro de décembre 2001 correspond à la cooptation de nouveau président de l’association – Jean DURRY, sollicité à sa vive surprise et sans doute parce qu’il est l’un des plus anciens recenseurs du Bulletin (premier compte rendu en … 1956, du poignant « Dans ma foulée » de Jules Ladoumègue, grand prix de littérature sportive) - ; et à l’implication de l’éditeur « Rue des Écoles » qui se poursuivra jusqu’au numéro 697 et dernier en novembre 2007. Amorcés avec les Presses Universitaires de France, des projets de collaboration ne se concrétiseront pas. Le cap de la mise en ligne et de la numérisation ne sera pas franchi. La participation active des Amis du BCLF et la présence du Bulletin Critique au Salon du Livre 2008 aura été l’ultime action publique, évoquée lors de la dernière Assemblée Générale ordinaire du 15 novembre 2008.
Depuis lors, un septennat s’est écoulé. Le 16 octobre dernier a eu lieu la nécessaire clôture officielle de l’Association, en présence des membres du bureau, Jean-Jacques BRETOU, très fidèle secrétaire général – en concordance avec René MARTIN, secrétaire général adjoint -, Edmond SEUILLART, trésorier, Pierrette EPSZTEIN, Yannick POIRIER, Dominique RANAIVOSON. La question se posant de transmettre le reliquat positif, de l’ordre de 1500 euros, à une Association amie, l’unanimité s’est faite, sur une intelligente proposition de Pierrette EPSZTEIN, de choisir La Cause Littéraire, qui œuvre dans le même esprit, et répond au mode numérique désormais en vigueur. Je suis profondément heureux que le si cher « Bulletin Critique » transmette le témoin à Léon-Marc LEVY, directeur du magazine. Longue vie à la Cause Littéraire. Ainsi va se poursuivre la grande aventure du Bulletin Critique du Livre Français.
Jean DURRY
Président des « Amis du Bulletin Critique (2001-2013)
BCLF (Le bulletin Critique du Livre Français)
Remerciements, lundi 7 décembre 2015
J’ai rencontré l’association Le bulletin Critique du Livre Français grâce à une amie en 2003. Les rédacteurs étaient passionnés et bénévoles. J’ai participé à cette aventure durant 5 ans. De 2003 à 2008 j’ai régulièrement rédigé des critiques de romans, d’essais et de nouvelles d’auteurs contemporains. C’est durant ces années que j’ai appris à écrire ce type de texte qui est tout à fait singulier. J’ai assisté à chaque assemblée générale et j’y ai rencontré des personnes de qualité et de champs de compétence très variés. Une année nous avons même pu bénéficier d’un stand au Salon du Livre de Paris où plusieurs personnes se sont relayées pour tenir le stand. J’ai fini par être élue au Conseil d’Administration peu avant la fin de la publication de la revue.
Cette revue-papier fut une belle aventure qui malheureusement s’est arrêtée faute de subventions et de problèmes d’édition. La publication a donc dû cesser.
Le vendredi 16 octobre 2015, a eu lieu la clôture officielle de l’association. Ce fut, on l’imagine, un moment de grande nostalgie. Toutefois, le bilan financier dégageant un reliquat de 1500 Euros, chaque membre présent a été invité à faire des propositions pour attribuer cette somme à une association qui poursuivrait des buts proches. Il y a eu plusieurs offres. J’ai, pour ma part, parlé des objectifs de La Cause Littéraire très proches de celle du BCLF avec la même éthique et la même visée. C’est une structure en ligne dans laquelle je poursuis mon travail de compte-rendu depuis 2013 avec le même plaisir qu’au BCLF. Au vu des arguments que j’ai énoncés, ce fut ma proposition qui l’emporta à l’unanimité des membres. J’ai été surprise, ravie et émue de cette décision.
Jean Durry, Président du BCLF, et le trésorier de l’association se sont mis en contact avec Léon-marc Lévy, Directeur du magazine, pour lui transférer les fonds. Cela a été fait, à la grande joie de celui-ci, dans le courant du mois de décembre. Je tiens à remercier ici chaleureusement les membres du Conseil d’Administration du BCLF et son Président, Monsieur Jean Durry qui m’ont fait confiance pour ce transfert.
Le relais en faveur de la promotion du livre et de la culture est donc passé.
Pierrette Epsztein
- Vu: 3544