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Thomas Traherne

Thomas Traherne

Thomas Traherne est né en 1637 d’une famille très modeste de l’ouest de l’Angleterre. Son père, cordonnier, meurt bientôt et ses deux fils Thomas et Philipp sont élevés par leur oncle, aubergiste et notable de la ville d’Hereford dont il fut deux fois maire.

 

L’époque est troublée. Depuis 1640, le conflit entre le Parlement et Charles Ier a dégénéré en guerre civile.  Cromwell proclame la République en 1649. En 1652, Traherne entre au Brasenose College, à Oxford.


Ordonné prêtre en 1660, il est nommé à Credenhill,  paroisse peu peuplée proche de sa ville natale. Il y devient directeur spirituel de Susanna Hopton, pour qui seront écrites les Centuries :  « C’était un homme d’un tempérament agréable et enjoué, écrit-elle, dépourvu de ces formes d’aigreur ou de raideur par lesquelles certains hommes prétendument pieux discréditent et dénaturent la vraie Religion davantage qu’ils ne la rendent recommandable, toujours prêt à rendre les meilleurs services à ses amis et charitable envers les pauvres presque au delà de  ses possibilités.  » 
En 1669, Traherne quitte Credenhill pour devenir chapelain du Lord Garde des Sceaux. Il vit à Londres et à Teddington, dans le Middlesex. La contemplation occupe une grande part de son temps :  «  Quand, arrivé à la Campagne, assis parmi les Arbres silencieux, je Disposais de tout mon Temps, je résolus de le passer tout entier, quoi qu’il m’en coûte à la Recherche du Bonheur et de rassasier cette Soif brûlante que la Nature avait Allumée en moi depuis ma prime jeunesse.  »


En 1673 paraît le seul livre publié de son vivant, Roman Forgeries.Traherne meurt l’année suivante, en 1674, âgé de 37 ans. L’année suivante paraissent les Christian Ethicks. En 1699 seront publiées par les soins de Susanna Hopton les Mercies of God.
L’œuvre de Traherne a connu un destin très singulier. Un seul de ses ouvrages a donc paru de son vivant, suivi de deux autres après sa mort. Tous ses autres textes ont été laissés à son frère sous forme manuscrite et non signée, pour passer ensuite en possession de la famille Skipps. Lorsque les biens des descendants de cette famille furent dispersés en 1888, ces manuscrits furent considérés comme sans valeur.
En 1897, ils furent découverts chez un bouquiniste. Un spécialiste de Vaughan les acheta pour les publier sous son nom, mais laissa son édition inachevée. Un autre érudit, ayant remarqué que l’auteur avait fréquenté l’université d’Oxford, put établir qu’il s’agissait de Thomas Traherne. Dès lors,les textes de Traherne sont publiés : The Poetical Works paru en 1903 et Poems of Felicity l’année suivante. Les proses des Centuries of Meditations paraissent en 1908. Quant aux Select Meditations, elles ne seront publiés qu’en… 1997 !
Les découvertes continuent aujourd’hui encore : un poème épique a été retrouvé en 1996 à Washington et un autre manuscrit en 1997 à l’archevêché de Cantorbery. L’œuvre de Thomas Traherne apparaît désormais comme l’une des plus abondantes et des plus originales de la littérature anglaise du XVII° siècle.

 

(Site des éditions Arfuyen)