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Mario Vargas Llosa

Mario Vargas Llosa

Mario Vargas Llosa (de son nom complet Jorge Mario Pedro Vargas Llosa) est un écrivain péruvien naturalisé espagnol né le 28 mars 1936 à Arequipa (Région d'Arequipa, Pérou) et auteur de romans, de poésie et d'essais politiques. Il est lauréat du Prix Nobel de littérature 2010 « pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec ».

Comme beaucoup d'auteurs latino-américains, Vargas Llosa s'est engagé en politique tout au long de sa vie. Ses opinions se sont progressivement déplacées de la gauche à la droite. En effet, il soutient initialement le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro, mais est rapidement déçu. En 1990, il est candidat à l'élection présidentielle péruvienne à la tête d'une coalition de centre-droit, le Frente Democrático (FREDEMO), défendant la mise en place de réformes néolibérales.

À l'âge de 14 ans, il étudie à l'Académie militaire Leoncio Prado, qui lui laisse un sinistre souvenir et la matière de son livre La Ville et les chiens.

Il étudie à l'Université San Marcos de Lima et occupe parallèlement différentes professions : correcteur, puis collaborateur aux rubriques cinéma de revues littéraires, notamment Literatura (1957-1958) ou du journal El Comercio. Pendant une brève période il fut impliqué dans une branche étudiante du Parti Communiste péruvien, qu'il abandonna protestant ainsi contre la ligne staliniste sur la littérature et l'art. La révolution cubaine fait pendant un temps revivre ses sentiments révolutionnaires.

Grâce à une bourse, il poursuit ses études à Madrid et obtient en 1958 un doctorat avec une thèse sur Rubén Darío. Après avoir écrit un recueil de nouvelles remarqué, Les Caïds (Los Jefes, 1959), œuvre qui a obtenu le Prix Leopoldo Alas, il s'installe à Paris.
C'est là qu'il rédige La ville et les chiens en 1963, ouvrage qui fait de lui un auteur de renom (Prix de la Biblioteca Breve et Prix de la Crítica). Son roman est traduit presque aussitôt dans une vingtaine de langues. Il y décrit la vie menée par les cadets (les chiens), et met en contraste l'oppression de la discipline et les brimades subies par les jeunes gens avec le vent de liberté qui souffle sur la ville.

Depuis, Mario Vargas Llosa est un écrivain reconnu, régulièrement invité dans les universités du monde entier pour y donner des cours et des conférences. Dans La Maison verte (1966), l'auteur décrit la vie dans la lointaine forêt péruvienne et dans la zone urbaine de Piura. Il reçoit à nouveau le Prix de la Critique et le Prix International de Littérature Rómulo Gallegos en 1967.

Parmi les principaux autres romans de Vargas Llosa, on retiendra Conversation dans la cathédrale (1969), Pantaléon et les Visiteuses (1973), satire du fanatisme militaire et religieux au Pérou, l'Orgie perpétuelle (1975) et un roman semi-autobiographique, La tante Julia et le scribouillard (1977). Le roman La Guerre de la fin du monde (1982), qui traite de la politique brésilienne au XIXe siècle, connut un large succès public et critique, surtout en Amérique Latine. Citons aussi Qui a tué Palomino Molero (1986), roman consacré aux violences politiques au Pérou, l'Homme qui parle (1987) et Éloge de la marâtre (1988).

Tenté pendant une période par le communisme, la révolution cubaine a déçu ses attentes, de sorte qu'il devint libéral. Son positionnement est qualifié de « très libéral » par l'universitaire Serge Audier (Paris IV). Son parcours intellectuel a été influencé par la lecture de trois auteurs : Karl Popper, Friedrich Hayek et Isaiah Berlin. Il fonde dans son pays un mouvement de droite démocratique, Libertad.

Le 7 octobre 2010, il reçoit le prix Nobel de littérature pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images tranchantes des résistances, révoltes, et défaites individuelles ».

(Source : FNAC.com)