Jean-Michel Aubevert nous guide dans cet ouvrage à l’aide d’un bref avant-propos où il nous dit entre autres : « Ainsi louvoyons-nous entre le réel et le vrai, entre ce que nous vivons et ce que nous en concevons. » (p. 3) De ce qu’il résume d’une expérience humaine, il tire son propre témoignage des faits et de ce qu’il observe. Et, visiblement, ce témoignage doit tendre pour lui vers une forme qui lui paraît une des plus valables, si ce n’est la seule valable : le poème.
Le fait est que nous sommes bien ici dans une langue hautement poétique, où les sonorités sont travaillées, voire malaxées, de telle façon que le résultat doit en être une sculpture précise, tout en étant généreuse pour les sens. Il se peut, d’ailleurs, que le poète se laisse parfois trop aller à cette volonté musicale, à ce jeu accentué avec les phonèmes.