Coco et l’hydravion, Romain Jallon et Lucille Placin (par Yasmina Mahdi)
Coco et l’hydravion, Romain Jallon et Lucille Placin, 24 p., éd. L’Étagère du bas, 2025, 11,50 €

Coco s’envole
Lucille Placin, illustratrice (née à Bordeaux en 1981, diplômée de la célèbre école Émile Cohl de Lyon), signe en compagnie de l’auteur Romain Jallon (né en 1982, ingénieur et docteur en mathématiques) un nouvel épisode des aventures de Coco, intitulé Coco et l’hydravion. Ainsi, 4 tomes sont déjà parus, avec pour protagoniste principale une petite fille nommée Coco, brune, toute ébouriffée et qui n’a pas froid aux yeux.
Et c’est au Canada, durant des vacances, que Coco va expérimenter un nouveau moyen de locomotion. Cela va lui permettre de découvrir ce pays magnifique aux forts contrastes et à la nature puissante. Coco est une aventurière et c’est grâce à l’ingéniosité de son père bricoleur qu’elle va pouvoir survoler Québec dans un hydravion confectionné maison. Haut dans le ciel, elle va croiser la route de bernaches, et en glissant sur l’eau dans son hydravion, apercevoir des belugas, et jouir du spectacle des grands lacs, de la faune et de la flore canadiennes.
Romain Jallon adopte un vocabulaire représentatif qui va comporter des mots nouveaux afin d’enrichir les connaissances des tout petits. Par ailleurs, son récit documenté a une résonnance particulière car il a vécu plus de 10 ans au Canada. 11 textes complètent les illustrations, les accompagnent… Une petite souris rose surnommée John suit Coco partout et l’auteur recommande aux jeunes lectrices et lecteurs de la repérer à chaque image ! Coco va pouvoir inspecter des espaces paradisiaques, entourés de montagnes de glace, de sapins, d’eaux limpides et de forêts profondes. Les superbes planches de l’album-jeunesse pleine page sont peintes avec des valeurs chromatiques éclatantes et contrastées, grâce à un travail plastique concis et élaboré.
Les détails délicats, la schématisation des visages, des traits, des objets et des personnages leur confèrent un aspect féérique, proche en cela de l’esthétique des dessins animés ou des films d’animation. Les aplats colorés, aux teintes vives, les formes, sont délimités par le dessin. Lucille Placin crée son univers à l’aide de dessins préliminaires, use de techniques mixtes avec l’emploi de la gouache, des feutres, de l’encre, des crayons de couleurs et du collage. Il y a une déclinaison de rouge, de rose, d’ocre, de marron, de vert et de bleu, aussi bien en camaïeu qu’avec l’additif du blanc. Le grand canard émergeant du lac indigo et le paysage de nuit, vu en plongée, sont particulièrement réussis.
Le périple audacieux de la fillette dans les airs, en compagnie des oies sauvages, son installation à califourchon sur le dauphin blanc ne sont pas sans rappeler Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf. Soulignons également une certaine ressemblance de Coco avec Mafalda (de la série de la bande dessinée argentine de Quino, publiée de 1964 à 1973) - sauf que Coco est porteuse de lunettes rondes à grosse monture rouge. Le format carré de 19 centimètres confère à l’album une préciosité.
À partir de 3 ans.
Yasmina Mahdi
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