Identification

La Une CED

Des livres en fête !

Ecrit par Stéphane Chemin , le Mardi, 07 Janvier 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

Pas un, ni deux, ni trois ! Ce sont quatre livres en fête qui vous donnent rendez-vous. La page 2013 se tourne, vive celle encore blanche de 2014 et les belles lignes qu’elle va nous permettre d’écrire tous, un livre à la main… Au programme : du Picasso, de la peinture flamande mâtinée de spiritualité chinoise, la biographie d’un grand explorateur par le plus psychologue des auteurs autrichiens, et un tour du monde luxueux. Suivez le guide !

 

Picasso, portrait intime

Pour démarrer cette sélection de beaux livres qui méritent tous d’entrer dans votre bibliothèque avant la fin de la semaine, voici une énième biographie du peintre le plus commenté de l’ère moderne. Avec Picasso, portrait intime (parution Arte Editions/Albin Michel), secrets, mensonges et merveilles restent en famille. L’auteur n’est autre qu’Olivier Widmaier Picasso, petit-fils de Pablo et fils de Maya (pas l’abeille, le fruit des amours de Picasso et Marie-Thérèse Walter). Avec une telle proximité d’intérêt, la question de l’objectivité de l’ouvrage se pose forcément. Dès le livre ouvert, celle-ci devient moins pertinente et, les premières pages avalées, s’envole carrément. Est-ce cette fameuse proximité par le sang d’Olivier Widmaier, ou bien la distance évidente d’avec son grand-père, mais le charme agit.

Correspondance 1927-1938, Stefan Zweig/Joseph Roth

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 06 Janvier 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

 

Correspondance 1927-1938, Stefan Zweig/Joseph Roth, traduit de l’allemand et préfacé par Pierre Deshusses (1), Éditions Payot & Rivages, Collection Bibliothèque Rivages, 475 pages, 25 €

 

Une amitié, une époque, deux errances


« Vous savez bien ce que représente le temps, une heure est un lac, une journée une mer, la nuit une éternité, le réveil un enfer, se lever un combat pour retrouver la lucidité et effacer la fièvre d’un mauvais rêve ».

Joseph Roth, le 22/01/1936

A propos de " La mort de Jean-Marc Roberts " de Jean-Marc Parisis

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Tiens, me dis-je, un petit livre sur Jean-Marc Roberts par un autre Jean-Marc, dont je ne sais rien. Il est là devant mes yeux, sur la table d'une librairie parisienne où un ou deux exemplaires de chaque nouveauté est sur le champ soldé. Livres offerts, services de presse trop vite lus, vite oubliés, détestés, délestés, que sais-je ? Je me souviens d'avoir ainsi acquis l'an passé, trois ou quatre livres dédicacés par leurs auteurs, des envois comme l'on dit, envois revendus à bas prix sans laisser d'adresse en quelque sorte. Sur le boulevard, j'ai glissé le livre dans la poche intérieure de ma veste, l'ouvrant, le refermant, le laissant faire son nid durant les deux jours de ce séjour Capital. Alors lisons :

 

" Beaucoup de ses livres pouvaient se lire comme des lettres tardives, retenues, à des enfants, des femmes, des amis, des lecteurs. Façon de réapparaître, de refaire l'histoire en un clin d'œil, de ressortir l'un de ses tours que les autres n'auraient pas compris, qui leur avait échappé. "

52.dimanche (XLII)

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 20 Décembre 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

les espaces communicants

la réalité ? je crois qu’il y a tellement de porosité dans la réalité, tellement de discours véhiculés par le temps dans cette réalité, que l’on peut dire qu’elle n’est pas homogène

mais plutôt qu’il y a une coupure, une épissure, un endroit de frottement

c’est ce qui me pousse à vous écrire sur la question des espaces communicants

je mettrais deux chambres côte à côte

dans la première, les formules du discours, les images et leur caractère de représentation, tout ce qui tend à la partie abstraite de soi, sans chair

Le long du sud : In Salah, la ville la plus horrible

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 16 Décembre 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Il y a en Algérie trois choses très tristes, sales, ennuyeuses et très polluantes pour l’âme : les sachets bleus, les fêtes officielles et In Salah. De sa vie, le chroniqueur n’a jamais vu une ville aussi sale, laide, abandonnée entre le vide et le coup de pied, morte depuis si longtemps qu’elle n’a plus que sa pierre tombale et tellement loin de tout que la pièce de monnaie y a l’air d’un caillou inconnu. Le long du sud, on peut voir le vide, le désert, le Sahara, le néant et In Salah. Ruelles dévastées, poteaux aux dos courbés, maisons inachevées, gens tristes et presque en colère contre l’inconnu, des mouches sur la nourriture, du sable et le cratère d’un centre-ville qui n’existe pas que par son empreinte de pas de fuyard. Pourquoi en parler ? Parce qu’il faut dénoncer, dire, rapporter : on ne peut pas avec autant d’argent construire un abcès pareil.

L’endroit est même considéré comme un centre que l’on cite dans le bulletin météo. Alors que sur place, on a de la peine à imaginer la possibilité d’une vie dans cet endroit. Le parfait exemple de ce que peut faire le pétrole quand il rencontre le manque d’idées, la gabegie, la corruption et l’horreur. Car l’endroit est horrible, tout simplement, cru. On imagine à peine la vie dedans, la possibilité du poumon contre le néant. Comment a-t-on pu faire cette ville ? La réduire à une telle saleté ? L’enjamber ? Avec quoi est-elle reliée à l’Algérie ? Qui y est wali ou comptable ?