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La Une CED

Poèmes V - VI & VII

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 07 Mai 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

-V-

 

L’hiver se contracte, tapi

dans le ruissellement glacé des muscles

endormis

 

Foulées atones, marches obscures

autour du feu pelotonné

en chien de fusil

– l’âtre de l’attente veille –

L’intellectuel-berger, en Algérie

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 05 Mai 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Série "Souffles"...

 

« Ici, dans ce nulle part, derrière un troupeau de brebis comme celui-ci, par un jour d’été, mon oncle est venu m’annoncer la bonne nouvelle : Tu as eu ton bac. Et une autre vie a commencé, en ville ».

Ce paragraphe n’est que l’identification de la photo d’un jeune écrivain algérien postée sur un compte Facebook. Souriant et nostalgique, cet intellectuel pose derrière un troupeau de brebis et de moutons et autres belles créatures herbivores. Ce qui m’a frappé dans cette histoire, ce n’est ni la photo ni la nostalgie du lieu ou du troupeau, mais cette avalanche de commentaires venant de la part d’une dizaine d’autres écrivains, universitaires, journalistes et autres intellectuels, qui tous confirment que eux aussi ont vécu la même expérience. Ils sont nés institutionnellement derrière les brebis. Ils sont bergers. Je respecte cette appartenance sociale pastorale. Et j’adore les brebis, et les lieux reculés me fascinent. Mais au-delà de la nostalgie rurale qui peut être justifiée, cette situation de l’intellectuel-berger algérien m’interpelle.

Ekphrasis 10 - « 5 fois Catherine »

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

PREGHERIA A

SANTA CATERINA DA SIENA

O DIO, che in

Santa Caterina da Siena,

Ardente del tuo spirito di amore,

Hai unito la contemplazione

Di cristo Crocifisso

E il servizio della Chiesa.

 

La petite image pieuse de Caterina, aux mains ouvertes et stigmatisées, à la tête couronnée d’épines comme son Seigneur et la prière à murmurer doucement, là, entre mes mains dans l’église vénitienne.

Poètes cosmiques : Jean Maison, Gwen Garnier-Duguy

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 19 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Le boulier cosmique, Jean Maison, Editions Ad Solem, Poèmes, octobre 2013, 90 pages, 19 €

Le Corps du monde, Gwen Garnier-Duguy, Poèmes, préface de Pascal Boulanger, Éditions de Corlevour, décembre 2013, 125 pages, 18 €

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

 

Jean Maison, Le boulier cosmique


« Je partis le soir même pour le Nouveau Monde »

Jean Maison

à propos de « Tant de soleils dans le sang » et « Jusqu’au bout de la route » d’André Velter – Gallimard

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 19 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

« Au sortir du labyrinthe / à jamais / l’arène est un miroir / de feu

une clairière / qui découpe / un cercle de lumière / et le ciel, à vif »

 

La poésie d’André Velter est une clairière. Un ciel mis à vif par les mots, comme la musique flamenca de Pedro Soler, qui accompagne silencieusement Tant de soleils dans le sang. La poésie libre de l’écrivain résonne dans les ruedos et au centre tellurique de la terre andalouse. Elle saisit comme une saeta, ce chant sacré lancé à la ville et au monde dans une rue de Séville au passage du Cachorro.  André Velter se met au tempo du Temps, inspiré par la musique silencieuse du torero José Tomás, par le duende solaire de Lorca, au cœur des vibrations de la phrase qui s’allonge comme une éternité, qui vibre jusqu’à l’os. Vamos, vamos, vamos, vamos, écrit-il, et le poème s’élance avec la profondeur naturelle d’un mouvement de poignet, de la plume à la muleta, de la cape à la plume sous la lune qui donne aux chants et aux champs tant de vibrations profondes, de chants profonds, cante jondo de l’autre côté des Pyrénées.