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La Une CED

L'énigme des feux d'artifice sans fête

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 08 Septembre 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Nuits algériennes. La mode des jours est les feux d'artifice. A Oran, à Alger, ailleurs. Sans raison. Des bruits de pétarades, suivis de grosses fleurs de lumières colorées et mourant joliment. Cela explose partout depuis des jours. Etrangement. Sans raison. Signe de ce calendrier national désordonné : il n'y a rien à fêter, pas de dates, rien et pourtant il y a des feux d'artifice. Pourquoi ? s'étonnera l'étranger habitué au faste lors du rite ou de la célébration. Parce que. La rumeur dit qu'il s'agit d'articles saisis à l'importation puis revendus. Inutilement. D'autres bruits parlent d'un homme d'affaires devenu Khalifa qui les distribue gratuitement. En gros, c'est vrai, c'est faux. C'est tout aussi inexplicable que le feu d'artifice. Question fascinante : pourquoi des Algériens lancent des pétards et des feux alors qu'il n'y a pas de fête ? Scène d'un peuple qui s'ennuie, hors du temps et de ses dates. Sans bornes ni limiteur de vitesse. Cela ne se voit nulle part dans le reste du monde qui a des horloges. Face au temps on est unique, et seul. La raison ? L'ennui. La nuit algérienne avait été tuée par la guerre des années 90. Elle est tombée dans le domaine du désert. Hors du champ du regard et de l'Etat. C'est l'espace du hurlement, du gyrophare, de la ronde, de l'interdit et du sans toit. 
La guerre est finie, son couvre-feu est resté.

Rencontre avec Adrien Bosc, l’auteur de Constellation

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 05 Septembre 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Rencontre avec Adrien Bosc, l’auteur de Constellation, St Rémy-de-Provence au début du mois d’août :

 

« Le livre est beaucoup sur le hasard, le destin, pourquoi un avion plutôt qu’un autre, la différence entre les coïncidences, la fatalité. C’est par hasard que je suis tombé sur l’histoire, en passant de vidéos en vidéos sur YouTube, en écoutant des concerts de violon, et je suis tombé sur la fameuse scène qui est retranscrite dans le livre, qui est l’émission du Grand Echiquier de Jacques Chancel, un hommage à Etienne Vatelot, le grand luthier. Une émission qui s’appelait L’âme des violons, à un moment Jacques Chancel demande à Etienne Vatelot de raconter l’histoire de Ginette Neveu, l’histoire de sa mort, et il revient sur l’anecdote qu’il aurait dû être dans cet avion, mais au dernier moment Ginette Neveu lui a demandé d’ajourner son départ ».

J’étais à deux pas de la Ville Impériale (1/10)

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 04 Septembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Texte pour le théâtre créé durant les manifestations à la mémoire de Bernard-Marie Koltès au printemps 2009 à Metz, résidence d’écriture rendue possible par la DRAC livre Lorraine et la ville de Metz.

 

-I-

La notoriété ?

Tu veux dire ?

Cette actrice ne mangeait pas et elle trinquait au gin une partie de la nuit.

Tu veux dire ?

Tu sais quelque chose ?

Alors, un baiser.

Non ?

Tes mains

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 04 Septembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

 

 

La chance

Te prendra

Par les mains

Jusqu’à la lumière

Grand chœur vide des miroirs, Jacques Pautard, éd. Arfuyen

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 30 Août 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Narrer

Quelques propos sur Grand chœur vide des miroirs, de Jacques Pautard.

J’ai pris le temps pour écrire cette page, car la formule du poète du Grand chœur vide des miroirs est d’un principe complexe, que je voulais bien posséder pour rédiger ces lignes. Ainsi, comme il existe en peinture une conduite artistique plus propre à la ligne, au contour ou à la tâche, à la macule, il me semble que l’activité de la poésie est elle aussi bornée par l’art de la musique d’un côté, et celui de raconter de l’autre. Et les choses s’arrangent merveilleusement avec le Virgile de l’épopée, ou le Dante Alighieri des voyages en Enfer. Le texte de Jacques Pautard se trouve justement sur cette crête, cette interrogation. Et je dis cela à dessein, car je suis très touché par cette discussion : que doit narrer le poème, et faut-il que le poème raconte, relate ? C’est-à-dire, comment faire fonctionner le mode lyrique et le récit.