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La Une CED

Exercice de littérodicée

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Jeudi, 22 Janvier 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

Littérodicée,

aporie surannée

qui a de l’avenir (dans le retournement :

Parousie des Vermillons Martyrs Flambloyants ?) :

toujours triompheront, multifides, les porcs…

las ! leur ordure est pour la plupart inodore !

– qui mènent en troupeau à la glandée leurs gens –

dont le Brelan cré de Terribles Blattes sort

du Cré Bide.

Legs de l’insuffisant

Ecrit par Clément G. Second , le Jeudi, 22 Janvier 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

 

 

Si mal se souvenir – c’est dire qu’on y pense

aux ancêtres enfouis nouveau-renés de soi

Il y a tant d’espace entre des bras ballants

tant de démolitions sans traces de parages

et de matins giflés d’un revers de lumière

tant de fois qu’à la longue un héritier les sent

remuer comme en lui qui les croyait de cendre

Etre (Charlie) ou ne pas (l’)être ?

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 21 Janvier 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté actualité

Etre Charlie ou ne pas l’être. C’est la question. Elle fracture désormais Nord/sud, Algérie/France, Occident/Couchant, morts et vifs, compassion et banalisation. Topographie du cas algérien : l’être ou ne pas l’être ? C’est selon, quand on lit, écoute, voit ou discute. Etre Charlie s’appuie sur la compassion et le choc : on ne tue pas des dessinateurs au nom de Dieu ou de son Prophète. La vie est donnée par ce Dieu, elle ne peut être ôtée que par lui, selon les tablettes anciennes.

Etre Charlie c’est être avec la vie, la liberté, l’humanité et la raison. Tu dessineras, mais tu ne tueras point. On a déjà vécu cela chez nous, en nous, avec nous-mêmes. Il ne s’agit pas de Français ou d’autres mais de la vie qui n’a pas de nationalité, seulement un droit et une flamme et une couronne. Beaucoup d’Algériens l’ont vécu ainsi. Ils sont Charlie parce que Charlie est aussi la vie.

Et « je ne suis pas Charlie » ? A cause des malentendus, de la haine en soi, ou de l’aigreur ou de la colère ou du manque de conscience ou de l’abus de différences. Les deux premières raisons sont sales, on ne va pas en parler. Reste la troisième : des Algériens ont sorti par exemple des arguments légers : nous avions été seuls à l’époque de notre guerre. Faux : les journalistes du monde se sont solidarisés avec les journalistes algériens à cette époque. Il ne faut pas mentir, ni confondre Mitterrand avec les solidarités du monde.

Le Voltaire algérien est né !

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 20 Janvier 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Même un  peu tard, je vous souhaite : une bonne nouvelle année 2015. Elle ne sera  que ce que nous ferons d’elle, ce que vous ferez d’elle !

À mon avis, tout ce que les intellectuels  de ce pays ont pu réaliser durant cette année 2014, en 365 jours, en 365 nuits, c’est la création de ce Club d’intellectuels appelé « Carrefour des lumières » (Moultaqa al Anouar) initié et dirigé par le chercheur Saïd Djabelkhir.  Un cercle des lumières dans un espace d’obscurité intellectuelle.

Quand, dans un pays musulman, dans un pays africain, un club des lumières voit le jour, ceci dit que nous sommes en bonne santé intellectuelle. Et le Voltaire algérien est né !

Dans ce Maghreb intellectuellement affaibli par la politisation de la religion, par l’instrumentalisation de la religion, on a besoin d’un Voltaire, d’un Rousseau, d’un Ibn Ruchd, d’un El Maâri … on a besoin  d’une tête pensante et courageuse capable de délibérer et de bousculer notre société intellectuelle devenue  trop bavarde, trop hivernale, trop hypocrite.

La Donation du monde, Christian Doumet

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 20 Janvier 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

La Donation du monde, Christian Doumet, éd. Obsidiane, mai 2014, 64 pages, 14 €

 

Le récit d’un fruit à graines

Déjà, avec le premier « tiens » du livre, on se sent convié, concerné et pris, pris pratiquement dans une espèce d’ontologie de la grenade, le fruit à graines, en une sorte de voyage, de récit narcissique et personnel. Ce qui veut tout de suite dire que l’on suit le destin de la grenade depuis son rouge naturel vers le noir, qualité propre à ce fruit, qui conserve bien armée une quantité de petits grains, à la fois solide et en contact avec l’amertume de la peau – qu’elle soit rouge ou noire. Ce qui veut dire encore une fois que le lecteur que je fus se faisait le témoin d’une aventure de langage, parcours presque charnel que m’a fait fréquenter le poème. Lors si Bei – personnage principal – est pour cela présente derrière la grenade en question, si Bei donc se déplace, elle fait glisser à elle Shanghai jusqu’en la rue Mouffetard. Bei incarne désormais une sorte de route vers un principe poétique.