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La Une CED

Les Degrés de l’incompréhension, Max de Carvalho

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 07 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

 

Les Degrés de l’incompréhension, Max de Carvalho, éd. Arfuyen, octobre 2014, 158 pages, 14€

 

« alors l’heure en elle-même s’efface »

Comment aborder l’étude de ce beau livre des Cahiers d’Arfuyen, qui sort de la plume de Max de Carvalho, le traducteur de Herberto Hélder, le grand poète portugais ? Oui, comment en venir à l’essentiel, à ce qui reste de l’écume du temps et du poème ? Comment décrire le précipité – au sens des sciences physiques – des sentiments que j’ai éprouvé à la lecture de ce recueil de vers ? Et bien d’abord en regardant la scansion, comment l’ouvrage est élaboré en parties, titres, sous-parties, sous-titres qui, pour finir, dresse un tableau d’aspect proustien, qui m’a beaucoup touché.

Quand la politique tue, Dominique Labarrière

Ecrit par Vincent Robin , le Jeudi, 06 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

 

 

Quand la politique tue, Dominique Labarrière, La Table Ronde, octobre 2014, 160 pages, 16 €

 

La place éminente occupée par eux sur le devant de la scène publique et leur disparition subite sous forme d’un rendez-vous inopiné avec la mort sont les marques premières qui les assemblent. A des degrés d’implication différents mais avec une même appartenance au monde politique, tous également se sont révélés par une notoriété ressortie du contexte français de la République. A partir de là, mais à des moments distincts et pour des motifs séparés, se voit leur convergence vers un sort unique : une mort non point scellée par la maladie ou l’accident fatidique, celle que réserva autrement la brutalité du suicide ou de l’attentat.

La Durance, terre de polar : Week-end Polar de Noves du vendredi 7 au lundi 9 novembre

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

En matière de polar et de salon, il y a toujours les grands événements dont on parle, beaucoup. Et puis il y a ceux dont on parle moins, ou pas, un peu à l’écart des grandes routes de l’édition, un peu trop hors saison, mais tout de même fréquentés par des grandes et des grands. Voire par des très grandes et des très grands, qui sont beaucoup plus accessibles dans ces vrais lieux de rencontre entre lecteurs et écrivains, à distance des grosses foires promotionnelles. Le « week-end polar » de Noves est de ceux-là, ne revendiquant d’ailleurs ni le titre de salon, ni celui de foire ou de festival.

Jamais entendu parler de Noves (et encore moins de son week-end) ? Cela ne constitue pas vraiment un délit. Encore que… Quand vous saurez qui y sera le 2e week-end de novembre, du 7 au 9, il est bien possible que vous envisagiez le déplacement vers ce village situé à mi-chemin entre Avignon et Cavaillon et où vous pourrez rencontrer quelques spécialistes es-polar, au masculin comme au féminin : Gilles del Papas, Laurence Biberfeld, Gildas Girodeau, Florence Brenier, Maurice Gouiran, Jean-Hugues Oppel, Ingrid Astier, André Fortin… 14 auteurs sont annoncés. 14 plumes, comme on dit, qui sont de celles qui font l’honneur de la littérature dite « populaire » et pour qui le polar est aussi, peut-être même d’abord, une forme d’engagement qui permet de montrer et dire les réalités de notre monde : sociales, politiques, économiques ou écologiques, du local au global.

J’étais à deux pas de la Ville Impériale (10 et Fin)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Dans la cuisine d’une très grande maison seigneuriale, vaguement désuète


Tu as vu ce Balthus ?

Moi, je ne comprends rien à rien.

Il n’y a que les poètes qui savent ce qu’ils disent.

Et Balthus ?

Très moyen.

Bien peint.

Tu entends ?

C’est l’angélus de Saint-Christophe.

C’est une simple tournure d’esprit.

Un goût de meringue, tu ne trouves pas ?

Interstellar de Christopher Nolan : une réflexion sur les potentialités de la prière ?

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 01 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Côté écrans

Il y a dans Interstellar – le nouveau film de Christopher Nolan dont la première date de sortie est le 4 novembre, à Londres –, un moment fascinant. Et terriblement anodin. Mais c’est justement parce que ce moment n’a l’air de rien qu’il se révèle être si fascinant. Car il contient, à lui seul, une magnifique réflexion sur la prière que développe l’ensemble du film (et nous n’en dirons pas davantage, pour ne rien révéler de son contenu). Ce moment se passe au début. Et immédiatement passe, semblant fait pour être oublié. Dans la chambre de Murphy, il s’est produit quelque chose. Quelque chose d’étrange. De la poussière est répandue à terre, en un dessin d’une incompréhensible précision. Murphy regarde le spectacle. Son père (interprété par Matthew McConaughey) aussi. Ils sont immobiles. Il s’agit de comprendre. Le père prendra un cahier, un crayon, et la présence du cahier comme la façon qu’aura Matthew McConaughey d’incarner ses mains, dans leurs mouvements les plus imperceptibles, feront le lien avec la première saison de la série True Detective. Clin d’œil voulu de l’acteur ? Sans doute. Mais il est vrai que le soin absolu qu’a McConaughey envers la précision des mouvements de ses mains (dans leurs nuances et l’infime auquel ils donnent voix), pour porter son jeu, est l’une des caractéristiques de son travail, lequel soin est bien évidemment à mettre en relation avec la manière – stupéfiante – qu’il a de donner corps, sans recherche d’effet, et toujours avec une douceur folle, à la moindre inflexion de sa voix (voilà pourquoi regarder Interstellar en version française serait une hérésie).