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La Une CED

S’y faire, c’est tout

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Mercredi, 26 Novembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

 

 

dans ma tête c’est un désordre

aux hordes de fantômes

aux segments flous

oh !… une ombre,

deux,

plusieurs et qui glissent

je ne crois pas que je suis fou

Cathédrales, 1789-1914, un mythe moderne

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 22 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Dir. Sylvain Amic et Ségolène Le Men, Cathédrales, 1789-1914, un mythe moderne, Somogy éditions d’art, Musées de Rouen, Paris/Rouen, 2014, juin 2014, 39 €

 

Grâce à la publication de ce bel ouvrage, nous sommes, ne finissons pas d’être « à l’heure où s’accomplit la découverte de la cathédrale », pour reprendre la formulation de Charles Morice dans sa longue introduction à l’ouvrage d’Auguste Rodin Les Cathédrales de France, publié en 1914.

Cette découverte s’opère grâce à la vue d’abord (vraie grâce). Entrant en certaines cathédrales (qui nous donnent le sentiment d’être « faite[s] de toutes les cathédrales », comme l’a murmuré Morice), l’on est amené à être ébloui. Même s’il y a l’ombre, omniprésente, chaque cathédrale aimée perd immédiatement, dans le moment où l’on reconnaît cet amour qu’on lui porte, « son essence comme structure de pierre » (John Ruskin) pour recouvrer son essence comme structure de lumière. Émile Verhaeren, alors trop jeune pour assister aux offices, découvrit « comme en maraude » la cathédrale gothique d’Anvers et fut ébloui de voir luire « un autre soleil »*.

En écho du poète

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Samedi, 22 Novembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Vous prenez un texte, vous le recréez à votre façon en le lisant / & vous en arrêtez le cours / d’un coup d’arrêt de lecture / net. Un coup dans les jarrets d’un mot. Pour en imaginer la suite au long cours / des images… Quand vous le reprenez,

--- vous êtes, vous êtes

enfoui / enfui dans la cage de transport / du chien. Vous serrez les poings, vous écoutez. Vous lèchent les abords de la nuit, pour y voir de plus près / au plus loin. Vous êtes---

recroquevillé parce que vous n’êtes pas un chien. Aux aguets de la tête aux pieds, cœur-tendresse / cœur d’Orage ; parce que vous n’êtes pas un chien mais, le croyez-vous vraiment ?---

Parce que vous êtes---

vous êtes LE chien, puisque vous vous inquiétez pour le chat. LE chat, parce que vous aimez le poisson rouge. LE poisson rouge, parce que vous regardez nager dans le ciel / un oiseau rouge, au cri cœur-d’Orage.

Violences, Brigitte Aubonnet, Nouvelles

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 21 Novembre 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Violences, Brigitte Aubonnet, Nouvelles, Éd. Le Bruit des autres, juin 2014, 170 pages, 14 € (www.lebruitdesautres.com)

 

Brèves considérations sur la réception de la nouvelle

et sur ce recueil-ci

 

« On dit d’un fleuve emportant tout sur son passage

qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence

des rives qui l’enserrent »

Bertolt Brecht, cité par Brigitte Aubonnet

Le Jardin de derrière (2)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 20 Novembre 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Où Georges rencontre les indigènes

 

Tôt le lendemain, par un joli temps de mai, Georges alla faire quelques courses chez Auchan. Le parking était à moitié vide, en ce dimanche matin. Devant les portes du magasin étaient exposées de lourdes tables de jardin, des auges de pierre et deux bétonneuses. La peinture un peu écaillée, avec des traces de rouille, elles semblaient avoir passé l’hiver là, sur ce parking, et leurs tréfonds retenaient peut-être un peu de neige mêlée aux feuilles de l’automne dernier. Georges médita devant elles. Il était tenté par le petit modèle. Ou une auge en plastique suffirait-elle, pour commencer ? À moins qu’il ne casse tout ce béton pour planter du gazon. Ce serait un gros chantier, et il ne savait pas trop comment s’y prendre. Il regarda autour de lui les hommes qui entraient et sortaient du magasin, remontaient dans leur voiture ou poussaient des caddies devant eux, en jogging ou en jean, leur pull à col camionneur aux manches relevées au-dessus du coude. Sauraient-ils le lui dire ?