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La Une CED

Le Jardin de derrière (13) - Où certains rampent et d’autres courent

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 26 Février 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

– Allô ?

– Allô ?

– C’est moi.

– Tu ne dois pas m’appeler à ce numéro. Raccroche.

– Ils ont vu quelque chose.

– Qui ?

– Les gamins.

– Qu’est-ce que tu veux qu’ils aient vu ? Il n’y a rien à voir.

– Si, bien sûr que si.

– (soupir)

– Tu ne me crois pas ? Tu crois qu’il ne se passe rien ? Alors que c’est là, sous ton nez !

Poèmes à la musique - À propos de La troisième main, de Michèle Finck

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 25 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

À propos de La troisième main, de Michèle Finck, éd. Arfuyen, 2015, 13€

La relation de la poésie avec les autres arts, est une affaire vive et forte. Et c'est bien là l'effet, vif et fort, de ce livre de Michèle Finck, que je voudrais souligner. Car à partir de ces textes, on est plongé dans la profonde essence de la musique, c'est-à-dire, l'agrandissement, ou plus précisément la dilatation du temps. Et la poésie est assez vaste pour accueillir ce monde augmenté.

 

Dans ses mains le violoniste porte le monde

Passé et présent. Mais d'où venue la troisième main,

L'invisible, main de la grâce, qui se pose sur les fronts ?

Elle porte l'espoir d'une arche future de lumière. Bach

A écrit pour cette troisième main. Menuhin le sait.

Je suis Kurde !

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 24 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté actualité

Souffles…

 

La fierté est kurde. Le courage aussi. J’ai toujours adoré la littérature kurde, la musique et la nature pittoresque. Quand j’ai lu il y a de cela quelques mois Foukahaou adhalam (Fekihs de l’obscurité) ou Hiyyaj el-iwaz (Furie des oies), deux romans de Salim Barakat, je me suis demandé : d’où puisent-ils ces écrivains kurdes leurs forces et leur magie des mots, leur courage inégalé ?

Aujourd’hui, avec ce qui se passe en terre des Kurdes et sur ses frontières arabes, j’ai parfaitement compris le génie de ce peuple forgé dans la tragédie historique. Cette belle littérature tire son secret de la femme et de l’amertume de sa tragédie historique.

Kobané, plutôt le combat dans cette ville extraordinaire, nous a bien expliqué, nous a bien indiqué l’origine de ce feu sacré qui alimente la littérature kurde. Le combat de Kobané est une leçon pour Arabes, pour Turcs et pour les Iraniens qui perpétuent dans leur mépris envers les Kurdes. Qui continuent dans l’exclusion d’un peuple avec tout ce qu’il a d’histoire et de géographie. En somme ils persistent dans leur colonisation du pays des Kurdes.

# 2 - le pull orange

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 20 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

 

J’ai revu Un Batman dans ta tête au Théâtre Ouvert. Mathieu ou Thomas dans la baignoire matricielle de sa mère ogresse : celle qui crie les cris. Il y eut un entracte, une pause durant laquelle on bavarde, on prend un verre, encore tout habités par ce que l’on a vu et écouté. Après Batman, il y a Sauver la peau ; même auteur (David Léon), même metteure en scène (Hélène Soulié), même solitude du monologue et presque même durée (1h15 environ), symétrie entraînant d’ailleurs des coupures dans le texte de David Léon. Mais Mathieu, l’enfant en short, qui parlait depuis sa mort, ses cendres, a laissé la place à son grand frère. Manuel Vallade a succédé à Thomas Blanchard, sous la coupole de métal. Adulte en pantalon noir et pull-over orange aux traits apaisés, presque souriant.

Le Jardin de derrière (12) - Où le maire intervient. Louise aussi

Ecrit par Ivanne Rialland , le Vendredi, 20 Février 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

 

Hélène et Georges s’étaient réveillés très tôt le lundi matin. Ils avaient ouvert la porte du balcon malgré la fraîcheur matinale et seuls, l’un à côté de l’autre dans la cuisine encore sombre, ils buvaient leur café, un peu frissonnants. Le regard posé sur les collines encore noyées de brume, Hélène lui demanda alors : « Tu souhaites vraiment t’installer ici ? » Georges hésita à répondre. Hélène tourna la tête vers lui. Il lut dans ses yeux un acquiescement et ainsi, finalement, il put dire : « Oui ». Hélène ne répondit pas. Elle semblait sereine. Ils continuèrent à boire leur café en sentant la brise du matin sur leur visage. Il ne lui demanda pas si elle viendrait vivre ici. Elle ne lui demanda pas s’il allait chercher du travail. Ils se firent grâce, à cet instant, s’accordant non pas une trêve, ni même un sursis, mais une parenthèse, qui dans l’air frais allégeait soudain toute chose.